J’étais dans ce salon qui n’est pas le mien, je ne m’étais pas arrêtée depuis des mois. En transition, sans appartement, sans endroit intime où poser mes valises, j’ai réalisé que ce qui me manquait le plus, c’étaient les livres.
Mes livres enfermés dans des cartons, hors de ma portée.
Alors je suis sortie marcher sous le froid rose de ce dimanche de janvier, et je suis allée là où des centaines de livres m’attendaient. J’ai fait les bouquinistes sur les quais de Saône, puis la libraire de livres anciens Diogène, à Saint Jean. Je suis restée des heures dans les rayons, à monter sur des escabeaux, essuyer quelques gouttes au bout de mon nez congelé, feuilleter des pages gondolées et chercher le trésor, le livre qui m’appelle.
J’arrive au rayon « E » comme Éluard.
Je tombe sur un recueil de 1949, édition d’origine : « Une leçon de morale », qui contient des textes écrits après la mort de Nusch. Je l’ai déjà dans ma Pléiade, mais je décide de le prendre: l’objet m’émeut.
Ce dimanche j’ai trouvé 4 livres d’Anaïs Nin que j’adore ou cherche depuis longtemps, et 4 livres de Paul Éluard.
Je suis revenue nourrie et pleine de littérature sous les cils.
Et ce soir, en feuilletant mon recueil adoré, le livre s’est ouvert de lui-même à cette page que je n’avais pas remarquée: un petit œillet séché y trônait, vieux de peut être soixante ans, dont la tâche ambrée formait un cœur.
Qui a placé cette fleur ici?
A-t-il ou a-t-elle choisi un poème en particulier où laisser mourir ce petit trésor?
À qui pensait-il, à qui pensait-elle?
Parfois tout est exactement à sa place.
C’est magnifique, très émouvant et touchant cette marque du passé anonyme, une jolie tâche d’amour, de romantisme et de poésie.
Merci de partager cette belle découverte avec nous.
Quel jolie découverte, comme un cadeau du passé, offert par une personne inconnue. Ce recueil semblait t’attendre, patiemment. L’oeillet étant symbole d’amour dans le langage des fleurs, c’est fabuleux qu’il ait tracé l’empreinte d’un coeur entre ces feuilles pleines de poésie. 2017 commence tout en beauté, poésie et romantisme pour toi ! La vie est belle, alors ?
En plus l’œillet pointe vers « Ma justice sur terre tu n’avais pourtant/Qu’un très léger printemps à m’offrir pour survivre » Une fleur, c’est comme un tout petit printemps qu’on peut offrir, non ?
C’est très beau – les poèmes d’Éluard, la fleur, ta journée d’hiver, ton texte.
Je ne peux pas m’empêcher d’espérer que quelqu’un tombe sur la photo et reconnaisse ce livre comme le sien, un cadeau d’il y a longtemps…
C’est un joli moment de poésie que tu nous fais partager. J’ai eu cette délicieuse impression de le vivre par procuration.
Et puis j’ai réalisé avec honte que je ne suis jamais entrée chez Diogène, moi qui adore les ambiances des librairies! :-/ Je me rattraperai, grâce à toi 🙂
Sinon à défaut d’être allée dans une librairie de livres anciens, pour Noël j’ai « commandé » Paris est une fête si possible dans une ancienne édition, et… on me l’a offert dans l’édition de 1964! j’ai l’exemplaire 4022 sur les 5100 édités 🙂
Sinon ce soir as-tu vu le documentaire Henry Miller, romancier des voluptés sur Arte? J’ai pensé à toi car on voit et entend Anaïs Nin.
A voir absolument!
Autre chose, qui n’a rien de littéraire, et à laquelle j’ai pensé en voyant ta très jolie nouvelle salle de bain… connais-tu les produits Buly?
Si la réponse est non, je te conseille vivement de prendre le temps de te balader sur leur site. La boutique parisienne qui ressemble à une très ancienne officine et le design de chacun des produits sont un voyage dans le temps. Je te recommande leur lait pour le corps (à la tubéreuse du Mexique il est divin!).
Perso je me les fais offrir pendant les fêtes car ça reste plutôt cher mais la qualité est là.
Et toute dernière petite chose, lors de notre brève rencontre au vernissage, j’ai oublié de préciser, que si je n’ai pas pris un de tes dessins, j’ai acheté la tasse avec Nusch 😉
Presque chaque soir je prends mon thé oolong avec elle 🙂
Allez j’arrête mon bla-bla…
Le mystère reste entier…
C’est magnifique, très émouvant et touchant cette marque du passé anonyme, une jolie tâche d’amour, de romantisme et de poésie.
Merci de partager cette belle découverte avec nous.
« Il n’y a qu’une vie c’est donc qu’elle est parfaite. » C’est si beau… Merci pour toutes ces découvertes, merci pour votre goût de la vie, la vraie. Merci pour votre goût de la beauté et de la sincérité pleine et entière.