Illustrations réalisées pour le numéro de Février du Nouveau Magazine Littéraire.
Fière, honorée et HEUREUSE d’avoir contribué à cet article passionnant et nécessaire, sur la « féminisation de la langue Française », un thème qui me m’anime vigoureusement et pour lequel je milite ardemment depuis plusieurs années.
Rappelons qu’il s’agit dans la 1ere illustration non pas de termes inventés, mais bien des termes à la déclinaison juste (les mots en TEUR viennent du latin TOR, qui devient TRICE au féminin), et qui étaient en vigueur jusqu’en 1634, date de création de l’Académie Française qui en a supprimé l’usage parce que (tenez vous bien, argument solide) « il s’agit de métiers que les femmes ne sont pas dignes d’exercer ».
Il s’agissait donc d’un choix tout à fait politique (et sexiste) de supprimer les femmes de la langue, et notamment de ce qu’elle désigne de prestigieux (ils ont en revanche laissé les déclinaisons féminines des métiers qu’ils considéraient comme mineurs.).
Décision tout aussi politique que celle d’avoir décrété que « le masculin l’emporte sur le féminin » -alors que jusque là, l’accord de proximité était d’usage- pour la raison suivante: « le genre masculin, étant le plus noble, doit prédominer toutes les fois que le masculin et le féminin se trouvent ensemble »(Vaugelas, 1647). Pourquoi plus noble? « À cause de la supériorité du mâle sur la femelle » (Beauzée, 1767).
LA GRANDE CLASSE!!!
Alors, à celleux qui se battent pour « auteure », eh bien, c’est un premier effort, hein, c’est déjà mieux que « une auteur », mais sachez que c’est un pur néologisme. Disons que ça a aussi peu de sens, grammaticalement, que de dire que je suis une illustrateure, ou que Meryl Streep est une acteure.
Et à celleux qui trouvent ça laid, promis, le cerveau est bien fait, au bout de quelques mois d’utilisation, vos oreilles arrêteront de saigner: car flash news, on s’habitue à tout.
Puis bon… aux dernières nouvelles, on ne parle pas juste parce que les mots sont « jolis » mais parce qu’ils sont justes. Sinon, c’est le retour des Précieuses Ridicules… et à ce moment là, moi j’arrête de dire « croûte », parce que je suis désolée, hein, mais franchement, ce mot me répugne.
Allez.
GROS BISOUS l’Académie Française!
Maureen
(PS: lisez « non le masculin ne l’emporte pas sur le féminin » d’Eliane Viennot!
Bien dite !
♥ ♥ ♥
Bravo et encore merci pour cette illustration à diffuser largement. Et c’est encore plus facile grâce à tous les arguments que tu as pris soin de nous rassembler dans ton texte : merci !
Tout simplement merci !
Toujours un plaisir de découvrir une de vos illustrations et là, en plus, sur un sujet bien difficile à faire comprendre (Ouin !!! la tradition française !!! ça fait mal aux oreilles ! Il y a des choses plus importantes !) Il n’y a qu’autrice qui continue à me gratter les tympans, mais promis, je m’y mets. Et je préfère soeurité / soeuritude (qui n’existent pas, mais la langue française est pleine de mots qui ont commencé par ne pas exister) à sororité… Bonne continuation !
J’aime beaucoup ton blog. Un plaisir de venir flâner sur tes pages. Une belle découverte et un enchantement. Très intéressant. Je reviendrai m’y poser. N’hésite pas à visiter mon univers. A bientôt.
Dans une certaine mesure, on est un peu plus avancés à ce niveau au Québec. Une chirugienne, c’est déjà accepté depuis longtemps. Il y a l’UNEQ, l’union des écrivaines et écrivains du Québec… et vous devriez lire l’article fascinant sur Valérie Plante, mairesse de Montréal; féministe, jeune et engagée. (Car oui, mairesse aussi est accepté depuis longtemps ici.)
https://lactualite.com/politique/2018/11/07/la-mairesse-cest-moi/
https://www.uneq.qc.ca
http://www.rcinet.ca/fr/2019/02/27/feminisation-titres-quebec-france-academie-francaise/