Improvisation sous la pluie

Je fais pile poil ce qu’il ne faut pas faire.

J’ouvre une page de ce blog sans avoir rien préparé, et alors que plusieurs brouillons d’articles s’entassent dans mon d’ordinateur.

Oui mais voilà.

La moitié du mois d’août est passée, le banana bread que j’ai cuisiné ce matin refroidit, je suis seule dans ma maison et mes deux chats dorment à l’étage. Il va bientôt pleuvoir, alors je me suis installé un abri de fortune sur la table du jardin, sous le parasol accidenté trouvé dans le cabanon, dans l’espoir gothico-romantique de vous écrire sous le bruit des gouttes.

Il y en aurait des choses à dire, à raconter sur cette maison d’où je vous écris.
Sur ce qu’elle a bouleversé.


Pendant deux ans j’ai rêvé d’une maison.

C’est un rêve bien banal, ça, une maison. Un rêve bourgeois même.

Je pensais que l’accès à un extérieur, une lande à moi où m’échouer et lire, écrire, viendrait instantanément tout réparer. J’ai tenu un journal de cette maison, de la première visite jusqu’à à notre achat, et toute l’année qui a suivi. Je pensais, en retranscrivant mes centaines de pages sur un dossier word, y lire un récit d’émancipation. Un coup de foudre libérateur, une rencontre fatale et consolidante comme on en voit beaucoup en littérature, et que j’aurais pu partager avec emphase au monde, à grands coups de « voici comment j’ai trouvé le bonheur ». Je pensais même pompeusement que ça ferait un livre. Forcément, j’avais enfin trouvé le lieu, alors tout le reste allait suivre.

Eh bien… non.


Le récit que j’ai lu, en recopiant ce journal, était celui d’une fillette perdue et angoissée.

Il faut dire que, parmi les surprises déconcertantes, au bout de huit mois nous avons découvert de la mérule dans notre cave. Je vous la fais courte, la mérule est un champignon, une sorte de « cancer des maisons » dont il est difficile de se débarrasser, et pour lequel, dans notre région, il n’y avait pas de diagnostique obligatoire au moment de la vente (astuce cadeau: faites faire un diagnostique mérule avant l’achat d’une maison, où que vous soyez!).

Ensuite, au moment du ramonage annuel, le chauffagiste a découvert que notre poêle à bois n’avait pas été placé correctement dans sa gaine, couvrant de suie et de graisses l’entièreté du conduit de cheminée (ce qui aurait pu foutre le feu à la baraque dix fois). (astuce bis: exigez un ramonage avant l’achat! Ou faites-le faire avant d’utiliser votre cheminée). Nous nous sommes donc retrouvés en plein mois de février sans possibilité de faire du feu.

(Heureusement, il y avait la beauté des brumes matinales)

Ainsi, mon lieu de repli est doucement devenu l’endroit de la peur. Je vous le confesse, je me suis laissée noyer. Allais-je pouvoir réparer tout cela, comment, avec quel argent, dans quel ordre, en faisant appel à qui, etc etc.

Au lieu de considérer ma maison comme un cocon, j’y pensais avec terreur et sueurs froides.

En fait il m’a fallu un temps fou pour équilibrer ma vie, la répartir entre mon appartement et la maison, inclure les coûts imprévus et les travaux invasifs, accepter la charge mentale supplémentaire, et dire adieu au rêve naïf d’un Eden prêt à l’emploi qui m’accueillerait pour fainéanter.

J’ai choisi d’entamer une TCC (thérapie comportementale et cognitive) parce que me réveiller avec le poids d’un âne mort sur le thorax chaque matin, ça n’était plus possible.

Quand je me lamentais de ne pas écrire, d’être sans projet depuis mon dernier roman, la psy me rétorquait: « Vous n’êtes pas sans projet. Vous avez votre maison. »

C’est intéressant finalement, d’apprendre que je ne fais pas partie de ces gens qui parviennent à prendre des décisions à la volée, instinctivement. Je me découvre un système de pensée frileux, timoré même, pour lequel l’inconnu et les choix multiples sont autant de bâtons de dynamite prêts à tout faire imploser.

Je rêverais de la bonne solution, unique et fiable, qu’il me suffirait de suivre pour mettre fin au chaos. Force est de constater, à 36 ans et demie, que la vie, ça n’est pas ça.
C’est même plutôt le contraire, une sorte de tsunami de décisions multiples, toutes sans aucune garantie de succès.

Lorsque je rêvasse devant les vidéos youtube de cette jeune Américaine qui retape seule sa maison au fin fond des USA, ou celle qui rénove un bus scolaire pour en faire sa maison à l’année, ce que j’oublie toujours de noter c’est leur caractère naturellement frondeur, à l’opposé du mien. Ces filles-là regardent un tutoriel en ligne et cassent un mur, sourire aux lèvres. Elles font partie de cet étrange groupuscule d’humain.e.s qui se font confiance. (Oui, ça, et aussi, c’est leur job à plein temps de se filmer en train de rénover. Forcément, elles ont du temps, et la motivation pour le faire!)

Lorsque j’ai dû, avec mon compagnon, chercher des solutions à cette invasion de mérule, j’ai adopté le comportement de la biche prise dans les phares, sidérée.

A alors commencé une danse rocambolesque d’experts, d’entreprise et de labos, de conseillers juridiques, d’avocats, de notaires… Sans que jamais aucune décision ne me semble être la bonne, sans que jamais je ne me sente rassurée. Je pensais champignon du soir au matin, une épée de Damoclès fongique planait au dessus de ma tête, sans que je ne parvienne à agir. C’est là que j’ai choisi de me faire aider.

Et depuis, ça avance.

La psy me répète: « Il y a une solution à chaque problème. Vous allez y arriver », et c’est terrible comme la banalité de cette affirmation peut être puissante (ça, et le fait de faire listes).

Je vous le raconte cet après midi, sur ma table de jardin à l’abri de la pluie, parce que je crois que j’ai manqué de ce genre de témoignage, avant d’acheter cette maison de campagne. Probable que je ne les aurais pas écoutés, de toute façon, toute galvanisée que j’étais par mon fantasme. Je me serais dit ça n’arrive qu’aux autres. 

Mais ce que m’apprend ce lieu, c’est qu’être responsable de l’entièreté d’un endroit, de sa terre à ses briques et de son sol à son toit, n’a absolument rien à voir avec la volonté oisive de « profiter d’un jardin » pour lire.

La réalité, c’est que cette maison ne survivra que grâce à ma vigilance. Aucune réunion de co-propriété ne m’indiquera la marche à suivre, ne soulèvera l’urgence de refaire la toiture ou de vidanger la fosse: il n’y aura que moi pour le savoir, pour décider si oui ou non je m’attaque à la mousse qui envahit mes escaliers en béton, et si je dois élaguer le noisetier qui surplombe la terrasse.

Je dis je, et non pas nous, parce que ça aussi, ça a été un tsunami. La gestion d’un lieu « à deux », nous qui nous aimons et vivons chacun chez soi depuis près de dix ans.

Assez vite il a été évident que mon compagnon et moi n’avions pas les mêmes attentes, ou plutôt, le même rythme: si je projetais d’y aller à chaque vacances, d’y cocooner été comme hiver, la peur du froid et de l’humidité de la maison l’a beaucoup inhibé, lui. L’hiver, il rechignait à y aller. Et bêtement, je me suis laissée contaminer.

Soudain moi aussi j’ai eu peur des draps humides, du sol glacé et de la salpêtre, dans une maison à 5 degrés qu’il allait falloir chauffer plusieurs jours avant d’atteindre péniblement les 12 degrés. Bien sûr, faire du feu c’est sympa, et très Instagramable.
Mais quand il faut sortir des draps à 6h du matin, dans une maison gelée et humide, pour lancer la première flambée, c’est tout de suite moins romantique.


(Au moins, y’en a deux qui étaient toujours contents d’être là)

Y aller malgré tout, ça voulait dire passer des week ends entiers sans mon mec, et c’était, en quelque sorte, être punie. C’était laisser mes chats dans mon appartement aussi, faute d’organisation sans voiture (je n’ai pas mon permis), et végéter seule ici sans petits corps chauds à bisouiller me paraissait bien vain.

C’est notre deuxième été ici, et cette fois-ci, j’ai pris les devants.

Je suis venue seule début juillet en train, mes 2 félins sous le bras, puis toute une partie du mois d’août. Qu’Alex me suive ou non, j’avais pris ma décision. J’allais profiter de ma maison, et de mon été.

J’ai investi le jardin pour changer, jusque là son domaine, et je lui ai demandé de m’apprendre à manier taille-haie, coupe-branche et rotofile. J’ai déplacé des brouettes, grimpé à l’échelle, déraciné orties et ronces. Les cosmos que j’ai semés au printemps ont pris, je suis récompensée de trois belles fleurs roses sur notre talus en friche.

Petits pas de lilliputienne dans l’étendue colossale que représente l’entretien d’un jardin, fût-il ensauvagé. Mais j’avance.

Bien sûr je lis moins que j’espérais. Je n’écris pas non plus, pas comme je le voudrais, parce que dès le réveil j’enfile mes bottes et cours oeuvrer au jardin. Je fais beaucoup de vaisselle et de cuisine, puisqu’au coeur de ma forêt, je ne peux pas fuir au café du coin me faire nourrir comme une enfant. Je me suis même mise au café filtre, pour palier aux manque des latte avoine que je sirote tous les jours en ville comme la dernière des bobos.

Mais ce que je préfère, c’est le silence des matinées fraiches. Lorsque je m’installe sur mes fauteuils humides de rosée, avec mon thé face à la vue, et que je me réveille au son des premiers oiseaux et des criquets.

Dans ma maison je vis une vie ralentie et simplifiée, pas simple mais simplifiée, épurée. Je suis à 50 min à pieds de la ville, je dois penser mes déplacements en amont, et ça me confronte à la réelle substance du temps. Pour le moment je n’en souffre pas, chaque départ pour la librairie ou le marché est une épopée joyeuse.

Bon, je promène mon abyssin en laisse dans le jardin (pendant que ma grisette reste cloitrée dans sa tour, peu concernée par le dehors), seul vestige, avec mes bottes Aigle, de mon passé de citadine.

Je remplis un panier de livres, de carnets et de mots fléchés, et lorsqu’enfin le repas est terminé, la vaisselle rangée, le jardin soigné, les chats nourris et assoupis, je file rêvasser dehors.

Cet épure me fait du bien. Ça me décrasse, ça me désangoisse.

Pour la première fois, l’été ne m’est pas insupportable.

Je songe beaucoup aux raisons qui m’ont menée ici, dans ce jardin, dans cette maison, et à celles qui m’ont fait en avoir si peur. À ce que recouvre le désir d’une maison. Ce qu’il cache.

Et ce matin, en écoutant le Book Club sur France Culture, j’ai entendu cet extrait, d’un entretien de Marguerite Duras:

« La maison appartient à la femme.
La femme est un prolétariat, enfin, comme vous le savez, millénaire. Et la maison lui appartient, de la même façon qu’au prolétaire les instruments de travail.

C’est à force d’y être, peut être, que la maison m’est apparue comme un contenant

C’est une vision que je traduis là, ce n’est pas une idée; on peut voir une maison comme un lieu où l’on se réfugie, où l’on vient chercher un « rassurement ».

 

Ça m’a immédiatement fait penser à cette phrase, entendue dans Documenteur d’Agnès Varda et vite notée dans mes carnets:

« Paix en chinois s’écrit: homme + le toit + le feu. » 

J’ai cherché à vérifier l’information bien sûr. Le site chinenouvelle.com explique qu’il s’agit du caractère « ān », qui se dessine en 6 traits. Il signifie paix, calme, sécurité, et son étymologie est la suivante:

une femme 女  à la maison, sous un toit 宀 .

Il existe donc, dans notre inconscient collectif, un lien étroit entre le destin des femmes et celui des maisons. Entre l’idée d’une maison, et celle d’un abri, d’un refuge. D’une enveloppe protectrice, d’une peau.

Lorsque je disais « chercher une maison », je crois que je cherchais davantage où m’ancrer, où m’établir. Je cherchais un endroit où devenir grande et m’apaiser.

Mais les maisons ne sont pas là pour nous sauver.

Elles sont des ventres vides qu’il nous faut habiter, soigner et entretenir. Ce sont nous, leurs amarres.

Les maisons nous contiennent tels que nous sommes et n’apaisent rien. 

La mienne m’a accueillie hagarde et perdue. Ça n’est pas son rôle de me panser, ça ne l’a jamais été, même si évidemment, lorsque je songe à tous ces moments de joie que j’y ai déjà vécus, et à tous ceux à venir, force est de constater qu’elle prend soin de moi, à sa manière.

À moi d’en être digne, et de savoir la couver.

Bon…

Sur ce je vous laisse, je file prendre l’apéro chez mes voisins.
Le temps d’enfiler mes bottes, et d’emporter mon banana bread, avant que la pluie ne retombe.

Affectueusement vôtre,

Diglee

Commentaires

  • Minute Simone dit :

    Avoir une maison à soi est un de mes fantasmes depuis des années. Merci pour ce témoignage, qui remet un peu les pieds sur terre !

  • Pier dit :

    Magnifique texte et belles photos !

    Merci d’avoir partagé ces moments.

  • Anita dit :

    Buying a house and living in it the first few year/s is a coming of age story in itself. No one can be forewarned, because every coming of age story belongs to the protagonist. Je suis dans ma 3eme annee dans une maison en Australie entouree de “bushland”, avec nos propres champignons, etc.. cette maison et moi, nous apprenons a nous connaître. Ca prend du temps, we have to take care of each other, sometimes the house is my load, sometimes it’s my haven.
    Prends soins de toi Maureen. Craft this house. X

  • Léa B. dit :

    Merci pour ce billet si plein de sincérité qui vient remettre de la réalité dans un monde où tu es devenu fantasme et Instagramable.

    Un plaisir de te lire comme toujours !

  • Gaëlle dit :

    C’est fou, je te suis depuis 1000 ans (au moins, avant les « réseaux sociaux ») et ça fait 100 ans (au moins) que je n’avais pas lu un article de ton blog.
    Et j’ouvre celui-ci parce que j’ai eu le temps. Parce que c’est la dernier jour des vacances dans la maison familiale que mes parents ont laissé à l’abandon depuis 10 ans, et que j’ai entrepris de rénover, réhabiliter, réhabiter, faire revivre et y revivre. C’est aussi une maison de campagne. Certes, ce qui a motivé ce désir n’était pas tout à fait le même que le tien, et pourtant je comprends (ressens) tellement tout ce que tu viens de décrire.
    C’est joli.
    Il y a encore beaucoup à faire dans notre maison (je dis notre aussi, parce que c’est celle de mes parents, de ma sœur, la mienne, dans le berceau historique de la famille, bref, beaucoup de choses s’entremêlent) mais cette année, pour la première fois depuis longtemps, je suis satisfaite et sereine. D’y avoir fait tout ce que j’ai fait, et de la quitter jusqu’à la prochaine fois.
    Merci pour tes mots.

  • Lise dit :

    Voilà un texte qui m’a beaucoup parlé. Moi qui suis devenue propriétaire avec mon conjoint d’une longère en ruine qu’on a passé 3 ans à remettre en état à la sueur de nos fronts.
    Mais aussi le fait d’être sans projet. Pendant 3 ans cette maison c’était mon projet. Et maintenant que c’est fini, eh bien force est de constater que mon travail d’architecte ne suffit pas à remplir ce vase là. Il faut donc que je cherche ce qui manque.
    Je suis passée voir Saint Gildas de Rhuys et son abbatiale le week end dernier, en pensant fort à Ressac 😉

  • Marion dit :

    Merci pour ce texte, très bien écrit et intéressant. Merci aussi de continuer le format blog que j’aime tant.

  • Marine dit :

    Merci pour ces textes si intéressants ! Les premiers paragraphes m’ont aussi évoqué mon expérience de la parentalité: un bonheur qui vient avec une responsabilité qui n’a pas vraiment les contours qu’on attendait, pas de recette à appliquer et donc une quête épuisante pour construire « ses » réponses, des trajectoires et moteurs différents au sein du couple, des moments d’angoisse qui une fois qu’on a trouvé sa réponse sont étonnamment vite oubliés avant qu’un nouveau défi apparaisse ! Courage contre ces foutus champignons !

  • Erell dit :

    Comme je me suis retrouvée dans ce témoignage ! De la volonté d’avoir un endroit où s’établir comme un cocon protecteur avec le plaisir d’observer le jardin s’épanouir à la déconvenue liée la découverte de salpêtre et autre problèmes. Les conséquences sur ma santé mentale et le besoin de se faire accompagner. Merci mille fois pour ton regard qui me fait me sentir moins seule dans mes difficultés. Les prises de décisions, les experts, les devis m’ont épuisés au point au je n’ai plus voulu me préoccuper de rien en occultant volontairement les soucis de cette maison qui devait être mon havre de paix et qui n’a accueilli que mon anxiété pour se plaire à la propager. Je vois ces mésaventures comme des défis pour grandir, trouver des solutions et apprendre sur moi. Ce qui est bien rude qd l’aspiration de base était le repos, l’état stationnaire apporté par le confort du foyer. Je compatis donc et cela m’apporte un autre regard sur les choses car souvent quand tu publiais des photos de ton jardin j’en faisais des captures d’écrans pour les mettre sur mon téléphone en me disant que pour toi le projet maison avait été une réussite. Je pense qu’en les choses sont écrites et que ce genres d’événements sont fait pour nous confronter, nous surpasser, grandir et apprendre. Ce qui est rarement agréable ni confortable. Merci pour ce partage de témoignage en toute honnêteté. Au plaisir de te lire à nouveau.

  • Mélodie dit :

    Maureen, j’ai la sensation depuis quelques années que vous écrivez ou partagez des bribes de vie comme si la vôtre était une poésie, dans laquelle vous naviguez telle une nymphe, dans des gestes habiles et gracieux, dotée d’un niveau de sagesse, d’une culture et d’une spiritualité très développées. J’avoue que cela me permet de m’évader, tout autant que ça me culpabilise !
    Je tombe sur ce nouvel article et, j’ose le dire : mon dieu comme cela fait du bien de voir qu’en réalité, vous n’êtes vous aussi qu’une simple humaine !!! Avec les mêmes tracas que nous… et la même angoisse que celle que je porte avec ma propre maison. Merci de nous avoir partagé cela. Courage à vous !

  • Mooz dit :

    Quel bonheur de te lire (comme de t’écouter dans pleins de podcasts cet été). Ton texte me parle car je connais les difficultés qu’avoir sa maison pose sur son chemin, et puis aussi parce que quelque part niché au creux de moi il y a le désir d’un lieu à moi, rien qu’à moi, que je rénoverais seule, un accomplissement, moi qui n’ai jamais vécu seule, mais toujours avec celui qui partage ma vie encore aujourd’hui. Si je suis très reconnaissante pour notre parcours commun, je crois qu’il a quand même manqué à ma vie le chemin initiatique d’une vie seule, et qu’il faudra que je trouve un moyen de suivre ce chemin pour me sentir solide. Je cherche la voie..
    Si tu es d’accord, je t’embrasse chère Diglee, et te remercie d’apporter matière à la réflexion à mon moulin de façon toujours si fine et intelligente.

  • Stéphanie dit :

    Merci pour ce texte qui résonne très fort ! La question du lieu, de « mon » lieu est centrale pour moi depuis des années, je cherche un abri, un pansement, un autre moi-même sous forme de maison tout en soupçonnant que ça ne va pas être aussi simple… et tout à coup, ta phrase « mais les maisons ne sont pas là pour nous sauver » traduit exactement ce soupçon et me donne du grain à moudre !

    Merci aussi de livrer de manière aussi sincère ta réalité de propriétaire de cette maison. Haut les cœurs et à bas la mérule, vous allez y arriver !

  • Charlie dit :

    Merci pour ce texte et de documenter ton aventure maisonnesque !

  • Vic dit :

    Merci pour la sincérité de ce post qui me touche en plein cœur alors que je fais face à une situation similaire pour mon appart que je chéris autant que je hais à cause de tous ces problèmes. Je me demande toujours comment font les gens pour vivre et gérer tout ça et je me retrouve exactement pareil que vous, à paniquer totalement et à avoir perdu le sommeil. Je me découvre aussi pas téméraire du tout… et finalement pas si désireuse de toutes ces leçons de vie à apprendre ! Je vous souhaite que tout rentre dans l’ordre le plus vite possible et de la sérénité

  • Elise dit :

    Déjà, qu’il est agréable de lire un long billet sur ton blog, cela me manquait !
    Et je me retrouve dans tes tracas. Moi aussi j’ai cru qu’avoir «ma » maison ça m’apporterait du confort et du repos. Je n’avais pas anticipé 5 ans de travaux, de murs porteurs qui ne portent plus, d’infiltration d’eau et de factures qui s’accumulent. Comme toi, je vois ses instagrammeuses parfaites qui refont leur maison parfaites dans leur réel parfait. Mais c’est leur travail, et pas forcément la réalité.
    Je suis malheureusement rassurée de lire tes maux. Effectivement, cette maison qui est sensé être notre refuge parfois on a envie de la fuire car elle devient notre cauchemar. Mais tu vas y arriver, tu vas trouver des resources que tu ne soupçonnais pas, et c’est toujours au pied du mur (rempli de mérules) qu’on trouve la solution. Notre solution. Et ce sera la bonne solution. Bon courage et ne lâche rien !

    Petit clin d’œil, c’est grâce à toi que j’ai changé tout mes interrupteurs pour en mettre des vintages, comme dans ton appartement (incroyablement beau) à Lyon.

  • Charlie dit :

    J’espère qu’un jour la maison fera l’objet d’un livre, le fantasme, les déconvenues, les petites joies, et les découvertes et leçons apprises en chemin 🙂

  • Merci pour ce beau billet de blog hyper intéressant. Ton écriture est toujours si agréable à lire et tes réflexions accompagnent les miennes merci pour cet échange à travers la lumière 🫰🏼

  • Marine ChineriesFleuries dit :

    Merci pour ce récit! J’ai tout lu, captivée par ton aventure que je découvre ici. Et j’y ai retrouvé beaucoup de ce que j’ai ressenti plusieurs fois dans ma propre aventure de « recherche de maison ».
    On a la chance d’avoir trouvé notre havre pour les week-ends et vacances. Elle est loin d’être parfaite ou instagramable, elle a des défauts, plein de choses pas finies. Et souvent quand je m’en lamente intérieurement, je me rappelle que l’essentiel c’est qu’on y est bien. Et que ce qu’on cherchait en la cherchant, on l’a trouvé ❤️

  • Sham dit :

    Très belle réflexion sur le rapport à la maison… Chacun rencontre sa mérule sous une forme ou une autre – moi c’était des termites. 😊
    Belle fin d’été à toi! (et je veux bien la recette du banana bread, il a l’air très miam)

  • Thomas dit :

    Sans voiture ! Quel courage ! Bonne continuation Deglee !

  • Virginie dit :

    Merci pour ce texte incroyable et ce partage à coeur ouvert

  • Clara dit :

    J’ai 40 ans et il y a 4 ans, j’ai acheté seule ma maison… pour y vivre et y travailler (orthophoniste).
    Nous apprenons à nous apprivoiser.
    Cette maison n’est pas toute jeune : elle a ses qualités et ses kilos de défaut qui, comme toi, m’ont fait paniquer à moult reprises…Pourquoi diantre avais-je voulu quitter le cocon rassurant d’un appartement adoré ?
    Pourquoi faire sortir mes trois chats et vivre avec la terreur du non-contrôle « où sont-ils ? Que font-ils ? Que mangent ils ? Vont-ils bientôt rentrer ? ».
    Là encore, les choses se font jour après jour.
    Cet après-midi, pour la première fois je me suis servie du taille-haie : joie suprême !
    Et je récolte mes premières courgettes jaunes (moi qui n’ai pas la main verte..).
    Je laisse tomber certaines choses à l’intérieur. J’y reviendrai plus tard et puis, quel bonheur la tisane du soir sur ce vieux fauteuil de jardin !
    Belle histoire à vous deux (ta maison et toi) .

  • W dit :

    Ce billet m’a fait ressentir des bribes du même sentiment que m’a procuré la lecture du livre « Le mur invisible ».
    Cette réflexion autour des maisons est très émouvante
    Voir écrit si justement ce que je balbutiais dans ma tête ces derniers temps est à la fois étrange et tellement satisfaisant.
    Merci beaucoup de nous partager tout ça !

  • SolèneT dit :

    Merci pour ce bel et long article, qui a beaucoup résonné en moi. Une maison, c’est lourd. C’est un « projet ». J’ai lu il y a quelques mois Le soin des choses de Jerôme Denis et David Pontille, c’est un livre de sociologie facile à lire, et j’ai mis grâce à lui des mots précis sur mon rapport aux objets, aux lieux, aux activités du quotidien, avec également un regard écoféministe – bref, je le conseille.

  • Maïwenn dit :

    Oh… je n’avais pas compris que ce ne serait pas ta/votre résidence principale. L’idée d’un refuge romantique convient effectivement mieux à une résidence secondaire, qu’on peut quitter pour retrouver la vraie vie. Une maison, c’est exigeant : quand nous avons acheté, mes parents m’avaient dit « c’est un travail de tous les jours ». Naïvement j’ai cru qu’ils exagéraient, mais non. C’est un sacré boulot d’investir une maison, d’y vivre tous les jours, de tout vérifier, aménager, bricoler, nettoyer. Une maison peut devenir un foyer, mais c’est un investissement de tous les jours. Où te sens-tu le plus chez toi ? Dans cette maison ou dans ton appartement citadin ?
    Et bravo pour le zéro permis ! Ici, dans ma campagne bretonne, ce n’est pas du tout envisageable ; pourtant j’habite à 2 km du bourg et de ses commerces. Mais pour travailler quelque part… il faut avaler des petites routes haha ! Je suis contente de lire que cela ne te rebute pas, marcher (et faire du vélo ?) c’est vraiment apaisant. Cela fait du bien à l’esprit comme au corps.
    J’espère te lire plus souvent, et que le cauchemar de la mérule est désormais derrière toi. Plein de bonnes choses pour cet été, et que l’automne te soit magique 🙂

  • Anne dit :

    Salut Diglee,
    j’arrive sans poésie, avec mes gros sabots. Je ne pense pas que je fait partie des filles frondeuse qui soudent la plomberie sans ciller mais quand même, pour parler mérule :

    Mon mec architecte dans le patrimoine n’a étrangement pas peur du tout de ce gros champignon. Il prétend qu’il ne se répand pas si le lieu est chauffé, sec et surtout bien ventilé. Si tu as la possibilité de ventiler ta cave (ouvrir deux soupiraux? percer des bouches d’aération?) et de chauffer de temps en temps pour bien sécher les lieux, la mérule ne s’y développera apparemment plus et le coût des opérations sera quasi nul.
    Bon,j’ignore l’état de progression du champignon et la configuration de ta cave mais peut-être que cela pourra t’aider.

    Pour le ramonage, si ta cheminée est foutue, il est peut-être possible de la « tuber » avec des tuyaux de poele ? On a fait ça chez nous, car la cheminée était sale et plus du tout étanche. J’espère que tu as pu résoudre ce soucis depuis février !
    Merci d’entretenir ce lieu plein de beautés, c’est si joli de rêver avec toi.

  • thomas garde dit :

    J’ai deux questions sur la mérule :
    1) Les anciens propriétaires étaient-ils au courant à priori ? N’ont ils pas vendu la maison pour cette raison ?
    2) As tu réussi à traiter ce problème ? Comment ?

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