Devoir de mémoire…

Depuis quelques temps, j’ai pris plaisir à faire parler les personnes âgées qui m’entourent, pour qu’elle me racontent leur vie. Malheureusement, du côté de ma mère j’ai perdu mes grands parents trop tôt, avant de pouvoir leur poser toutes les questions qui me taraudent aujourd’hui. Pff, vraiment, l’erreur con dont on t’avertit pourtant toute ta vie: je me détèèèèèste!
Mais heureusement, il me reste Georgie, ma grande Tante, sœur aînée de ma grand-mère maternelle tant adorée, disparue il y a bientôt deux ans.
Georgie m’a déjà inspiré ma toute première bande dessinée, « À Renaud », tant sa vie et ses récits sont romanesques. Georgie, c’est le feu, la passion, c’est la « théâtralisation » de la vie et des humeurs.
Georgie c’est un opéra à elle toute seule.

Alors ma nouvelle lubie, c’est d’enregistrer nos conversations téléphoniques (merci Delphine de Vigan qui m’en a donné envie dans son roman Rien ne s’oppose à la nuit), dans lesquelles elle me livre par bribes, par flash, ses souvenirs les plus enfouis: elle me parle d’elle et de ma grand mère… de nos ancêtres, de nos racines. Elle me parle de la guerre, de l’amour, de la mort, de la vie… Et j’adore ça.
Je vis teeeeeeellement dans une angoisse perpétuelle de perdre ce qui m’appartient, de perdre les souvenirs, les sensations (heureusement qu’il y a les odeurs! Elles gardent intact la plus subtile des sensations sans que l’on ait rien à faire) (oui, je suis très « La Petite Madeleine » de Proust comme fille), et surtout j’angoisse de perdre à jamais les clés de l’histoire de ma famille.  Il y a tant à raconter, à savoir, à creuser… C’est marrant, j’ai la sensation d’être celle qui a le devoir de fixer ça à jamais, d’enfermer les voix, les souvenirs et les âmes.

Rien que ça. Haha, c’est pas simple, hein.

Enfin, en attendant de vous pondre le prochain prix du roman Fnac telle la Delphine, je me balade constamment avec mon petit dictaphone, que je dégaine à la vitesse de la lumière quand je sens le suspect sur le point de se confesser.

Rien de plus délicieux.

Sur ce, bonne nuit à tous, et bon début de semaine!

Commentaires

  • cecile dit :

    C’est magnifique et ca doit être très enrichissant!
    A bientot pour de nouvelles aventures 🙂

  • Diana dit :

    Oh Diglee <3 Tu es trop adorable ! Tu as vraiment raison, je fais la même chose avec mes proches, on nous le dit bien assez mais on n'écoute jamais quand on nous dit de faire les choses tant qu'on en a encore le temps. 🙂

  • Barbara dit :

    ca me rappelle de ma grande tante <3
    elle a 89 ans, brilliant comme toujours 😉

  • Diana dit :

    J’ai oublié, bonne semaine et surtout MAAAGNIFIQUE dessin, je me suis imaginé tout un film 😀

  • Lia dit :

    C’est rare que je commente, même si je te lis à chaque nouveau post. Mais ton histoire me touche et me donne envie de sortir de mon mutisme. Je ressens la même chose que toi, ce « devoir » que l’on pense avoir de tout garder, de tout noter, de se souvenir, comme si on était les seules à pouvoir garder la mémoire de notre famille. J’ai moi aussi perdu mes grands parents avant d’avoir pu leur poser toutes les questions qui maintenant me taraudent, mais j’ai pu passer du temps avec ma dernière grand mère avant qu’elle ne parte elle aussi, et même si ses souvenirs s’envolaient petit à petit, j’ai pu comprendre des choses et capter des moments de lucidité pour noter des souvenirs qui auraient été perdus à tout jamais sans cela. Je l’ai vu décliner aussi, et se croire revenue à ses 10 ou 12 ans, quand ses parents vivaient encore, quand son frère n’était pas encore parti à la guerre. J’ai même pu voir la peur dans ses yeux quand elle pensait entendre de nouveau les bombes et les avions allemands…
    Je n’ai pour l’instant personne à qui transmettre ça, mais je sais que c’est là, dans ma mémoire, dans mes souvenirs d’elle, dans ces photos que j’ai pu récupérer, et un jour je saurai raconter son histoire à qui voudra l’entendre…
    Ecoute Georgie, elle a tant à t’apprendre…

  • Camille dit :

    Rien que ce que tu viens de décrire m’a fait rêver, alors je n’ose même pas imaginer le bonheur suprême que d’entendre réellement de telles histoires 🙂

    Bonne Nuit ! ♥

  • Sophie dit :

    Le texte est si beau! Simplement en le lisant, j’ai des frissons et ça me donne envie de me confier, comme toi, cette tâche ardue.

  • Antonieta dit :

    C’est une très jolie idée ! Pour toi-même bien-sûr, au sein de ta famille et de tes proches, mais si ça peut aboutir à un projet bd, ce serait super intéressant. J’aime bien en plus comme tu dessines de manière rétro les souvenirs des gens, ça a un côté poétique ici en noir et blanc, presque sépia pour la danse.

  • Caro dit :

    Magnifique ce souvenir… J’espère que tu en illustreras d’autres, la vie de ta grand tante a l’air d’avoir été très riche et passionante, fourmillant de petits trésors, et la manière dont tu les illustres est sublime.
    Merci de les partager avec nous.

  • Pandore dit :

    Quelle chance d’avoir une personne de ta famille prête à se confier et te raconter ses souvenirs!!
    J’aurais voulu faire de même mais… Les bonnes personnes sont décédées trop tôt, ou n’ont plus toute leur tête. =(
    Pour les autres qui sont encore là, je n’ose pas demander, ils trouvent ça malvenu…
    Il y a en effet beaucoup de secrets de famille un peu glauques d’un coté de ma famille, qui ont bouffé des générations entières en détruisant tous les rapports des uns et des autres…
    Donc on passe pour un fouille merde dès qu’on essaie de s’y intéresser et de comprendre ce qui a pu se passer.
    Alors oui, profite bien de ta grand tante, car moi je me contente des albums remplis de daguerréotypes muets comme des carpes…
    Des bisettes,
    Pandore

  • SophieQc dit :

    C’est beau ce que tu écris, ce que tu as entrepris.

  • Ragnagna dit :

    J’ai le même regret avec mes 3 grands-parents, ils sont partis avant que je ne les interroge sur leur histoire. J’ai tellement de regrets…
    L’histoire dessinée est très belle

  • AudreyL dit :

    C’est un article très touchant!
    Si tu aimes les témoignages familiaux, il faut ABSOLUMENT que tu lises « La pluie avant qu’elle tombe » de Jonathan Coe, où une vieille femme, avant de mourir, laisse sur cassettes l’histoire de sa vie et de sa famille en décrivant 20 photographies. Cette lecture m’a beaucoup touchée, j’espère que ce sera le cas pour toi aussi.
    Merci pour ton superbe blog!

  • Elisa Boelle dit :

    Que tu l’exprimes bien ! C’est un beau challenge que de vouloir graver tout cela sur du papier ! Être aussi fortement reliée à la vie, je trouve ça super ! Bravo !

  • Héloïse dit :

    C’est fou comme en lisant ton texte je m’y retrouve complètement, c’est exactement ce que je ressens! Cette sorte de devoir de famille, d’être celle qui arrivera à rassembler toute l’histoire familiale et pourquoi pas, un jour, l’écrire. L’idée du dictaphone est géniale, ça doit être un vrai bonheur de réécouter à chaque fois!! Merci pour ce texte grâce auquel je me sens moins seule 😉 Tu me donnes envie de lire ce livre de Delphine de Vigan, que j’ai surpris ma maman en train de lire quelque temps après que nous ayons perdu ma grand-mère, en septembre.
    Très bonne journée! Hâte de vous revoir, la petite bande 😉
    Bisous bisous.

  • Je voulais faire ça avec ma grand mère, pendant plusieurs années, je lui ai demandé de me raconter sa vie, de l’écrire vu qu’elle s’ennuyait, et puis est arrivé Alzheimer,
    et j’ai perdu tout espoir de connaitre sa vie, de comprendre les drames qu’elle a vécu.

    Donc, tu as raison de faire ça, les souvenirs, c’est trés précieux…

  • chadik dit :

    la chance je rêverais de pouvoir faire ça, mes grands parents ont tous vécu la guerre en étant à paris, assisté à la rafle du vel d’hiv, fait poignardé par un SS, et j’en passe, mes arrière grand parents ont fait la 1ére guerre et en sont revenu, ma tante a côtoyé la résistance….. mais tout le monde est mort juste avant que je naisse je ne sais quasiment rien d’eux et je ne le saurais jamais ;_;

  • Aurélie dit :

    Je comprends tout à fait ce que tu veux dire et c’est un sentiment qui m’habite beaucoup aussi, surtout qu’en deux ans j’ai perdu deux grands-parents. J’ai eu de la chance que mon grand-père écrive sa vie et du coup, lui aussi ça tient du romanesque : belle histoire d’amour, passion, … J’essaie aussi de fixer tous mes souvenirs. C’est dingue comme c’est difficile. Mais il y a moyen de faire quelque chose de très beau, rien qu’avec ta note. Des petits flashs de souvenirs pour construire une grande histoire, comme un puzzle.

  • Nadège dit :

    Je suis ton blog/facebook au jour le jour et moi non plus je ne commente jamais …
    Ma grand-mère me racontais souvent ses souvenirs de jeunesse, de guerre, de famille … j’adorais ça ! Profites-en tant que c’est possible car aujourd’hui ma grand-mère est en maison de retraite et elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer et ne se souvient plus de rien … C’est dur … Alors garde toutes les bribes de ce qui est à prendre !!!!

  • Pauline dit :

    J’ai une copine qui se trimballe aussi avec un petit dictaphone, mais elle c’est plutôt des « soundscapes » de villes qu’elle enregistre. Elle m’a un peu donné envie de m’en acheter un, alors si toi aussi tu t’y mets !
    Malheureusement je n’ai plus de grand-mère ou de grande tante, mais une amie à ma mère qui va bientôt avoir 90 ans me racontait sa jeunesse pendant la guerre.
    J’adore les Histoires, avec grand ou petit « h » 🙂

  • misskrapule dit :

    J’ai un petit carnet avec des récits comme ça moi aussi 🙂
    Un frère et une soeur qui ont toujours vécu dans mon village et qui racontent
    la guerre avec les détails des lieux et des personnes – qui sont la plupart
    du temps, toujours là. Je cherche encore toutes les galeries de contrebande
    dans la forêt en bas de chez moi… 🙂

  • Stickay dit :

    Tu as beaucoup de chance, profites en. Mes grands-parents sont partis avant que j’ai atteint cet âge où on s’étonne de tout et où on veut tout savoir. Je regrette aujourd’hui de ne pas avoir su apprendre d’eux et de ne pas avoir eu plus de curiosité. Je me rends compte que je les connaissais trop peu et qu’ils avaient pourtant beaucoup de sagesse en eux à m’apporter.
    Alors oui profites, apprends et transmets nous la mémoire de nos ancêtres, c’est très beau! Merci

  • April dit :

    Je viens sur ton blog à chaque nouvelle article sur ton blog mais je ne commente jamais. Alors aujourd’hui je vais me lancer!
    Ton histoire est tellement jolie, c’est vrai que ce serais triste de ne pas entendre ces histoires maintenant et de ne jamais les entendre si on attend trop longtemps:!
    Bise, April.

  • moricettte dit :

    O la la c’est genial, la colo, et l’histoire, et la démarche, j’adore <3

  • Anastasia dit :

    Voilà, comme d’autre, je partage ce besoin de savoir, de connaitre, de ne pas oublier et de transmettre.
    Ma mère vient de terminer de rédiger l’histoire de nos grands parents, de ses parents.
    Une gd mère Arménienne, le départ, l’exode et l’arrivée en Belgique
    Un gd père Russe, le départ, les étapes qui l’ont mené vers la Bulgarie puis en Belgique
    Leur enfance, leur adolescence, leur rencontre, leur mariage
    L’enfance, l’adolescence de ma mère, ma naissance (ma « 1ère vie »), mes frère et soeur

    J’ai lu comme on lit un roman. Une grande saga russe en plusieurs tomes, j’avais même un gout de trop peu, j’avais envie que ça continue.
    Mais le plus incroyable, c’est cette impression de tout à coup revivre ces moments, de ressentir à nouveau les choses et, comme toi, retrouver les odeurs de l’enfance.

    Quel voyage dans le temps, c’est troublant.

    C’est bien ce que tu fais. Enregistre le plus que tu peux.
    Mes gds parents n’ont jamsi voulu se faire enregistrer et parlaient peu de leur parcours, par pudeur et c’est par recoupement avec le récit d’oncle et tantes que maman a pu mettre le tout bout à bout.

    Je donnerais tout pour pouvoir retrouver ces êtres chers et les présenter à mes filles, qu’elles sachent d’où elles viennent, quelles sont leurs origines.

    C’est un magnifique travail de mémoire

    Bravo

  • BloodyHell dit :

    C’est génial de pouvoir faire ça et conserver ces précieux souvenirs. J’ai malheureusement perdu tous mes grands-parents trop tôt pour pouvoir le faire mais tu as bien raison d’en profiter

  • Marie dit :

    Eh bien pour une fois je vais commenter,
    si vraiment tu aimes ça et tu as la volonté de garder vivants les souvenirs et les secrets de tes aïeux, il y a une activité géniale ; la généalogie !
    ça peut apparaître comme un loisir de vieux et pourtant il est fantastique et ouvert à tous,
    j’ai pu en en faisant et en rencontrant des vieux (de vieux en vieux, ils m’orientent vers d’autres vieux qui ont connu mon grand père, mon arrière grand mère etc) retracer toute une partie de la vie de mes ancêtres, et ainsi découvrir que l’un avait été prisonnier chez les allemands, l’autre extrême catholique avait pourtant conçu son premier enfant avant mariage et l’avait appelé « marie » en référence à la vierge, l’autre encore trafiquait du tabac à la frontière ou fabriquait des bicyclettes lui même, mais aussi découvrir des « secrets de famille » qui m’ont appris à mieux me connaître…

  • MCF dit :

    Quand j’étais petite je disais à ma grand mère que je lui écrirai sa biographie !
    Et puis, quand elle a commencé à me raconter ses aventures (l’année dernière), j’étais enfin prête à collecter tous les fragments de mémoires, elle a mis fin à ses jours.
    Mais je reste quand même avec ce rêve d’un jour lui écrire une biographie.
    C’est très bien ce que tu fais, continue 🙂

  • kaarotte dit :

    Viens donc chez ma grand mère, elle te racontera à merveille le vrombissement des obus au dessus de chez elle, et comment elle et ses sœurs s’endormaient tout habillées et avec leur manteau, « au cas où »…

    Le malheur c’est qu’elle n’a plus trop envie de parler de cette période. Dans les campagnes occupées, ce n’était pas très « guinguette style » tous les jours. C’était plutôt, « Tiens un rat, gardons le pour manger avec les pommes de terre… »

    Mais cela n’enlève rien à ton talent, ni à la grâce que tu traduis merveilleusement par ton trait délicat, j’ai toujours plaisir à te lire.

    Ps : tHéâtralisation, right ?

  • marieb dit :

    Mon grand-père est décédé la semaine dernière, et en lisant ton post je me rends compte que j’ai manqué beaucoup de choses, je me dis que j’aurais dû lui demander de me parler plus de lui… grâce à ton post j’en prends conscience, et je sais ce qu’il me reste à faire avec mes autres grands parents toujours en vie… merci 😉

  • Cilou dit :

    Donc, je ne suis pas la seule maniaque à retracer la vie de mes grands-parents et m’en imprégner au maximum pour pouvoir raconter les aventures de pépé et mémé à mes futurs (très lointain) enfants! ouf!!
    J’ai fait un truc du genre pour les 50ans de mariage de mes grands parents maternels: j’ai piqué toutes les photos de leurs jeunesse et sournoisement tiré les vers du nez de mon grand père et j’ai fait un livre retraçant leur première rencontre, photo à l’appui et témoignage de leurs quelques amis encore en vie…
    Les souvenirs sont précieux, c’est ce qui crée notre identité en tant que personne, mais aussi celle de notre famille, c’est bien de voir qu’il reste des personnes qui en ont encore conscience..! Surtout quand je pense qu’on a dû être la dernière génération à entendre des témoignages d’anciens Poilus, ça me bouleverse! bientôt, ce sera à nous de faire revivre cette mémoire, autant garder les souvenirs intacts! =)

  • Desideria dit :

    Lectrice fidèle de ton blog, c’est la première fois que je commente moi aussi. Cet article m’a beaucoup touché, les commentaires aussi. J’ai ressenti comme toi le besoin de fixer les souvenirs de ma grand mère, elle a vécu une vie incroyable, vécu la seconde guerre de prés, côtoyé les allemands qui avaient pris sa ville dans le Nord, puis elle a été réquisitionnée pour travailler en Allemagne, elle est ensuite tombée amoureuse d’un étranger qu’elle a suivi dans un pays ou elle ne parlait pas la langue, et s’est mis à dos toute sa famille, parce qu’à l’époque « ça ne se faisait pas pour une fille de bonne famille ». alors quand elle nous racontait toutes ces histoires, je me disais moi aussi qu’un jour il faudrait que j’écrive sa vie, que j’avais le devoir de transmettre ça. Alors un jour j’ai pris une caméra et je l’ai faite parler, il en ressort des dizaines de cassettes de souvenirs et d’anecdotes, c’était il il y a 3 ans, aujourd’hui elle me reconnait à peine et les souvenirs se mélangent, Alzheimer est passé par là… Je ne sais pas ce que je ferais de toutes ces précieuses images mais je sais qu’elles sont là et j’encourage tout le monde à ne pas laisser s’évanouir ce patrimoine familial important, pour savoir d’où l’on vient avant qu’il ne soit trop tard…

  • berengere dit :

    mais vraiment tu es parfaite comme fille ! c’est chouette ce que tu entreprends aupres de ta famille ! les aines sont 1 source de richesse et qu est ce qu on rigole avec eux parfois !

  • Laurence dit :

    Ma chère, très chère Diglee,

    Ton récit m’a beaucoup touchée, dans la période noire que je traverse en ce moment.
    Cet été, ma grand-mère paternelle a célébré son quatre-vingt-quinzième anniversaire. Elle est encore en pleine forme, a toute sa tête et des souvenirs innombrables. Cet été donc, je suis allée lui rendre visite en compagnie de mon père et je les ai filmé tout les deux pendant qu’ils discutaient, histoire d’avoir un souvenir de ma grand-mère qui soit bien vivant.
    Il y a un mois et un jour, mon père est décédé.
    Il a eu un terrible accident de voiture, dû aux mauvaises conditions climatiques (Je vis au Québec). Il a perdu le contrôle de son véhicule qui a plongé dans les eaux glacées d’un lac. Il a essayé de défoncé une vitre a coup de pied, alors que son camion était a l’envers, sous l’eau, mais il s’est noyé.
    Comme je suis la seule majeure de ses enfants, c’est moi qui aie dû tout prendre en charge.
    J’ai enterré mon père le 24 décembre. Pour moi, Noël n’aura plus jamais la même saveur.
    Je suis contente aujourd’hui d’avoir ce vidéo de cet été, ou je vois mon père bouger, parler, rire… même si finalement ce souvenir ne s’attache pas a la personne a laquelle je pensais.

    Continue ce devoir de mémoire, mais pas seulement avec tes aieux. Tes parents également, voire même ta soeur. Car on ne sait jamais vraiment qui sera le premier a partir. J’adorais mon père et je suis certaine que tu adores toute ta famille.

    Merci pour ce beau moment, et pour tout ce que tu fais au quotidien.

    xxx

  • chou dit :

    T’en a de la chance.. moi à la limite tout ce que je pourrais dire de ce que ma grand-mère m’ait raconté, c’est comment un jour en voiture elle s’est « faite agressée » pas une rangée de poubelle… glamour.. ou pas..

  • Camille dit :

    Ça fait longtemps que je n’ai pas commenté ton blog, pas le temps , mais ce post est sublime, les dessins , le récit , le texte , tout est magnifique dans ce post , et tu doit être la seule blogueuse BD a faire des posts aussi beaux , aussi poétiques , vraiment j’adore , c’est superbe ,parfait , vraiment ca m’a mis sur le c… tellement c’etait beau , le trait du dessin est fin et pas trop chargé , il n’y a meme pas besoin de couleur !
    C’est magnifique .
    Bises .

  • Cass' dit :

    A défaut de les avoir enregistré, ou d’avoir pu questionner ma chère grand mère de son vivants, j’ai cuisiné mon père sur mes grands parents maternels, et retrouvé des anecdotes de familles sympathiques par une grande cousine qui s’est elle aussi plongée dans les lettres et les souvenirs de notre familles disparue pour y retrouver des histoires incroyables.

    Mais plus que ces souvenirs chers du passé, moi c’est ceux d’aujourd’hui que j’ai commencé à préserver, pour moi, et peut etre pour mes futures générations. du 1er janvier au 31 décembre de l’année, je note chaque sortie, je garde chaque ticket, carte, souvenir matériel, photo jusqu’à la fin de l’année, et au 31, je commence à compiler. à mi chemin entre le blog, le journal intime, l’agenda, l’album photo, les dessins et mini bd d’anecdotes que j’ai pu dessiner… un cahier unique compilé sur ‘toshop et imprimé pour chaque année qui retrace le maximum de ce qu’il s’est passé. pour ne pas oublier la valeur des moments précieux, parce que au delà de la mémoire de nos ancêtre, les meilleures années de ma vie, je les vit maintenant, et je ne veux rien en oublier, aucun instant, et pouvoir m’y replonger quand je veux. peut etre que mes futurs enfants seront contents un jour de pouvoir retrouver ce qui faisait mes bons moments année après année, et voir à quoi elles ressemblaient pour moi aussi. le passé c’est bien, le présent, il faut y penser aussi et le vivre un maximum 🙂

  • doud' dit :

    Quelle chance ! Ma grand mère ne parle plus que de ses rhumatismes ou du fait que nous sommes tous des ingrats…
    Pour un joli récit et plein d’histoires d’amour, je vous conseille le film « ces amours là » de claude lelouch !

  • Julie dit :

    Je pratique des ateliers réminiscence en maison de retraite et c’est très agréable. Avoir le bonheur de partager avec nos anciens, leurs souvenirs, leurs joies et leurs peines, la remontée de souvenirs enfouis et pourtant encore bien là. Voir l’émotion renaître à la seule évocation de ce qui a été. Et tout ceci, malgré une maladie d’Alzheimer pour la plupart. Car oui même avec une maladie, on peut se souvenir, avec une image, une chanson, une odeur, la sensation d’un tissu sous les doigts, fou tout ce qui revient. Il reste toujours un peu de soi malgré la maladie, il faut simplement trouver d’autres moyens d’y avoir accès 🙂

  • margaux dit :

    Je suis touchée quand je lis tous les témoignages… Mes grands parents aussi ont vécu la guerre, ils sont tous partis depuis… Malgré tout mon grand père maternel a enregistré le récit de ses années comme prisonnier, comment il a été sauvé d’une grave maladie grâce à un codétenu qui lui faisait boire du vin et parler de Madeleine, ma grand mère, la femme de sa vie…
    Mon grand père paternel m’a raconté ce mariage, en pleine guerre, comme une parenthèses enchantée…une mariée sublime… un marié ému…puis l’arrivée des nazis, suivit du chaos… de prisonniers… de fusillés…. terrible récit mais tellement de frissons. Continue et profite de ces échanges… Merci de les partager avec nous

  • Kelly dit :

    Très joli projet en tout cas … Je te souhaite de le mener à bien.
    Bonne continuation à toi, quoiqu’il arrive !

  • purple-stormy dit :

    hey,
    je suis partie dans ton strip c’était tellement beau!
    Moi aussi je me sens comme toi j’ai terriblement peur de perdre ceux que j’aime, j’en deviens même malade parfois tellement j’ai peur. J’essaie de rendre ceux qui sont autour de moi car je sais que tout est éphémère et cela me rend triste. Je trouve cela injuste de disparaitre alors que tant de personnes sont encore présentes prêtes à nous donner leur amour. Je trouve cela injuste de partir quelque part sans savoir où, sans savoir ce qu’il s’y passe. Si seulement on pouvait graver tous les mots, tous les bons moments sur une grande pierre pour être sur que personne ne nous oublie.
    Je crois que c’est de ça dont j’ai le plus peur… du néant et de l’absence.
    Il faudrait pouvoir écrire des livres sur leur vie car je sais que ce serait bien plus intéressant que certains romans que je vois dans les librairies et qui ne sont là que pour vendre.
    Tu sais quoi Diglee? Je crois que moi aussi je vais m’acheter un dictaphone…

  • ailevole dit :

    Ecrire des histoires pour perpétuer l’histoire… C’est joli
    Et « c’est pas simple », bon courage pour ouvrir les portes

  • audrey W. ♥ dit :

    Et ben, que dire, l’illu est magnifique, elle me donne des frisson tant elle est pleins de nostalgie et pleins de bonheur a la fois …
    Moi, j’ai 15 ans, et malheureusement pour moi, il ne me reste qu’une grand mère, qui n’a pas beaucoup a raconter …
    Les parents de ma maman sont partit trop tôt et j’étais peut être trop petites que pour me rendre compte que j’aurais du leurs demander de ma raconter leurs histoires. (je le suis peut etre encore) j’ai perdu mon grand père l’année dernière, à Noël . . . Je ne l’avait pas vu depuis une semaine (j’aime pas les hôpitaux) Bref, tout ça pour dire que je me rends compte aujourd’hui que j’ai perdu une partie de l’histoire de ma famille … Une partie que je ne connaitrait jamais.
    Ce qui me fait prendre conscience aujourd’hui que je devrais écouter chaque histoire, chaque phrase, chaque mot de chaque personnes que j’aime au plus profond de mon cœur . . .
    pourtant, même si j’immortalise leurs visages, même si j’enferme leurs voix dans un magnétophone, même si je conserve leurs odeurs,même si j’enregistre leurs histoires je sais qu’un jour, les souvenir s’effaceront et restera alors que les quelques reste d’un passé lointain …

    :en mode nostalgie:
    je sais pas si ce que je dit a grand rapport avec ton post,mais peut importe, ça fait du bien de partager ses coup de blues !

    Grosse bise à toi diglee ! ♥

  • Giamilla dit :

    Bonjour chère Diglee,

    je commente rarement sur ton blog, même si je le lis avec assiduité ! ton post me parle beaucoup, il a un petit côté magique.
    Ah, le devoir de mémoire… je crois que je pourrais écrire des lignes dessus, vu que mon but, d’ici deux-trois ans, c’est de finir mes études et d’être historienne de l’Antiquité. Donc, que dire, sauf que je suis bien d’accord avec toi, qu’il faut faire son possible pour se souvenir et que les autres se souviennent, ou viennent à connaître.

    Malheureusement, du côté de mes grands-parents, pas vraiment d’histoires romanesques. Mon grand-père maternel est décédé avant ma naissance et, si ma grand-mère maternelle s’est remise en couple, son conjoint n’était pas des plus bavards sur son passé.

    La plus « talkative », c’est ma grand-mère paternelle, du moins quand elle avait toute sa tête. Avant qu’elle ne commence à perdre un peu la boule ces dernières années, elle nous racontait souvent sa jeunesse. Surtout pour comparer avec notre génération, qui quand même est pas mal nantie.
    Elle m’explique régulièrement qu’à l’époque, un salaire, c’était de l’ordre de 20 centimes de l’heure (Je vis en Suisse) et qu’un sou était un sou. Sa mère lui donnait peu d’argent de poche donc, quand il lui restait quelques pièces des courses, elle les cachait dans ses bas, pour aller danser le samedi soir ! elle aurait bien voulu faire des études, mais ses parents ont préféré privilégier son frère ; elle a donc commencé à travailler jeune en horlogerie, comme monteuse, chez Rolex. Elle s’étonne donc toujours de me voir, à 28 ans, toujours en études. 😉
    Concernant la guerre, elle en ramène surtout des recettes de cuisines improvisées du fait du manque de ressources, et que parfois, il fallait nourrir toute une tablée avec les restes de la veille.
    Quand elle me parle d’elle allant travailler, à 20 ans, sur son vélo, j’ai toujours en tête l’image de la demoiselle de la Bicyclette Bleue, cheveux et robe au vent….

  • Chloé dit :

    Ma grand mère m’a également raconté des évènements qui ont eu lieux alors qu’elle n’avait qu’une dizaine d’années, durant l’occupation allemande.
    Ses parents possédaient une ferme, et donc une grange. Il s’avère qu’un jour, un soldat allemand déserteur s’est aventuré du côté de la grange et s’y est réfugié jusqu’à ce que les parents de ma grand mère le découvre. Et au péril de leur vie, ils l’ont abrités durant quelques jours, le temps qu’il reprenne des forces. J’ai trouvé cette histoire très belle, et je me suis rendue compte que la guerre n’avait pas été que cruauté, mais aussi (parfois) une démonstration d’humanité.

    Durant la guerre toujours, elle me racontait qu’un après midi, elle se rendait à pieds avec son père dans les routes de campagne pour voir un voisin. Et alors qu’ils ne demandaient rien à personne, ils ont commencés à se faire tirer dessus par des soldats allemands, sans en connaître la raison. Ils ont donc courus aussi vite qu’ils pouvaient, mon arrière grand père protégeant ma grand mère, et ils ont pu s’abriter chez leur voisin. Ils se sont rendus compte à ce moment là que les allemands riaient à gorge déployée, et qu’ils avaient donc « joué » à leur tirer dessus, par pur plaisir.
    Cette histoire, beaucoup moins belle que la première m’a toujours révoltée. Comme quoi, en situation de guerre, le pire de chacun ressort instinctivement.

  • Forka dit :

    Je suis tout à fait d’accord nos grand parents portent toute la mémoire d’une famille. C’est étrange comme un jour on se rend compte qu’il ont étaient jeune et qu’on deviens curieux (parfois trop tard malheureusement)

    Ma grand mère m’a raconté une fois qu’elle avait un amoureux issu de la haute société elle la roturière, ils étaient fou l’un de l’autre ma mon arrière grand mère avait d’autres plans. Les deux amoureux avaient prévus de fuir ensemble à Paris (l’homme en question devait déménager) pour une vie ensemble (ma grand mère vient de Rennes) mais mon arrière grand mère avait intercepté le message avant que ma grand mère ne le lise. Se n’est que qu’à quelques minutes du dépars du train qu’elle l’à su !

    Elle est partie en courant laissant tout derrière elle. Lorsqu’elle est arrivé sur le quai le train venait de partir … Il à fini par se marier avec une jeune femme de son milieu et elle aussi… mais elle n’a jamais cessé d’y penser elle avait 21 ans… je trouve cette histoire très triste.

    pauvre mamie, je ne serais jamais nais si elle avait eu le message à temps …

  • Amé dit :

    Je trouve magnifique de pouvoir d’une certaine façon retrouver ses racines malheureusement moi, je n’ai pas cette chance mes grands mères auraient sans doute pu me raconter leurs histoires également mais à l’époque j’étais trop jeune pour m’intéresser à tout cela et maintenant je me pose tant de questions sur leur vie, j’ai l’impression d’avoir perdu tout un pan de ma vie. Certes mon grand père m’a raconté beaucoup sur sa vie (l’armée, ses rencontres, …) , mais il manque les souvenirs de ses femmes que j’ai admirées et que je pense admirer toute ma vie, malgré qu’elle ne soit plus physiquement là, elle se trouve constamment auprès de moi. Je pense que connaître la vie de ce qui nous entoure est une chose importante dans notre propre « développement ».

  • Lady & Olga dit :

    Et merci à toi de nous faire partager ces histoires, et ce ressenti 😉

    des bisous

    Olga

  • MZelle Jeanne dit :

    génial!!!
    superbe illustration
    Ca me donne envie de faire pareil…

  • FabienneBruxelloise dit :

    Tu as mille fois raison !

  • Lili dit :

    C’est vrai que lorsqu’on est plus jeunes, on ne pense pas à parler de ce genre de choses avec nos grands-parents. On est trop petits, on ignore qu’ils sont plein de choses à raconter, on ne connaît rien à l’Histoire et donc, on n’a pas cette curiosité de creuser leur passé. Et puis le jour où on a envie de tout savoir, souvent, c’est trop tard…

    Mes deux grands-parents maternels sont décédés avant que je puisse leur poser toutes ces questions. Pourtant, ils ont eu une vie plus que passionnante – deux Allemands anti-Hitler qui ont vécu bien des choses dans l’Allemagne nazie… Aujourd’hui, c’est ma mère qui se charge de me raconter quelques anecdotes, mais ce n’est pas pareil, évidemment. C’est dommage ne ne pas pouvoir profiter de toutes ce richesses tant qu’il est temps, mais en même temps c’est normal – un enfant de huit ans ne s’intéresse pas aux mêmes choses qu’un adulte de 23…

    Enfin bref, tout ça pour dire – excellente initiative, et profites-en au maximum ! (et le dictaphone… Un vrai dictaphone à l’ancienne ? Ça c’est la classe. Moi aussi je me balade toujours avec un dictaphone, mais pas pour les mêmes raisons =)).

  • Eulalie dit :

    Diglee ! Diglee ! On veut encore plus de posts ! Une fois tombé sur ton blog c’est si addictif, qu’en cliquant quotidiennement sans voir un des tes adorables dessins, on entre en grande frustration … Tu peux comprendre … ça fait le même effet qu’un pot de Nutella 😉

    XOXO

  • AmandineBB dit :

    L’histoire de ma famille pourrait être palpitante à raconter : mon grand père maternel né en Belgique est venu se réfugier en France à pied pendant la guerre, ma grand-mère maternelle a été abandonnée par sa famille, et son père demeure inconnu… Je n’ai jamais connu mes grands parents, mis à part mon grand-père belge, que je n’ai connue que très jeune. Ma mère tenait vraiment à me raconter toutes ces histoires : « quand tu seras plus grande », malheureusement, la maladie l’a emportée avant qu’elle ne juge qu’il était temps de me raconter tous ces mystères… Depuis qu’elle est partie, je me suis rapprochée de mon père, et aujourd’hui il me raconte ses vieilles conquetes de tombeur. Même si ça ne remonte qu’à une quarantaine d’années, je prends un plaisir fou à voir mon père esquisser un sourire en me parlant de cette grande blonde qu’il a refusé d’épouser !
    C’est rare de voir des jeunes de notre âge s’interesser à leurs ainés. Je t’admire pour cette belle mentalité 😉

  • Jeannou dit :

    first : I loooooove ton blog ! je suis carrément licornofaaaan ! 😀
    second : par rapport à ton anecdote sur les odeurs, as-tu lu L’étrange voyage de monsieur Daldry de Marc Levy ? Sinon, je te le conseille chaleureusement, il respire la vie, sent le soleil et les histoires d’amour maîtrisées à la perfection…

    Bravo, et merci pour les nuits blanches à baver en me disant « je veux devenir comme toooooi ». Ouais, illustratrice, c’est la vie. BIG LOVE !

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