Femmes de lettres, je vous aime

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Quelques liens:

– la page du Ministère de l’éducation nationale sur laquelle j’ai trouvé les sujets du bac de littérature de TERMINALE L, de 2001 à 2014

– La BD Olympe de Gouges de Catel et Boquet chez Casterman écritures: une jolie façon de découvrir cette femme extraordinaire dont personne ne parle plus, et qui a pourtant bien brassé notre pays. Elle s’est opposée à l’esclavage, a rédigé « la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » en 1791 et a obtenu le droit au divorce. Elle est morte guillotinée en 1793.

– le livre « Ainsi soit-elle » de Benoîte Groult qui m’a fait découvrir plein de femmes de lettres méconnues, et m’a amenée à réfléchir sur la condition des femmes depuis toujours dans le monde. Une pépite, je le conseille vraiment à toutes et à tous. C’est drôle et incisif.

extrait:
«  »Qu’est ce qui leur prend, soudain, aux femmes? Voilà qu’elles se mettent toutes à écrire des livres. Qu’ont-elles donc à dire de si important? » demandait récemment un hebdomadaire qui ne s’était jamais posé la question de savoir pourquoi les hommes écrivaient, eux, depuis deux mille ans et ce qu’ils avaient encore à dire. »

Pour le coup, quand j’ai réalisé qu’en plus de dix ans aucune écrivaine n’était tombée au bac de Français, j’ai râlé. Franchement, entre Chrétien de Troyes et Duras, mon choix est vite fait, haha (ceci est une blague, une bouffonnerie, une galéjade ÉVIDENTE: no stress les fans de Chrétien).

Ce serait vraiment chouette que dès l’école, on éduque les jeunes à respecter le travail des femmes autant que celui des hommes. Des œuvres magistrales féminines, il y en a eu des tonnes, qui m’ont bouleversée tout autant que celles des écrivains mâles adoubés dans les écoles (que j’aime encore d’amour) (aaaah, Rimbaud, Juliet, Apollinaire, Zweig: I LOVE YOU).

Il y a des génies partout, et posséder un pénis n’est pas une qualité requise pour écrire un ouvrage de qualité. Ouvrons un peu plus l’éventail de nos références, par pitié.
Etudier au moins une auteure chaque année en 1ère et terminale L, ce serait déjà un grand pas. La parité totale serait évidemment impossible puisqu’à cause de leurs manques criants de droits, les femmes ont moins pu écrire que les hommes: c’est un fait. Elles sont moins nombreuses. Mais elles sont là, et ce serait bien que les programmes scolaires reflètent cette réalité plutôt que de faire des femmes les grandes absentes des programmes (le centre Hubertine Auclert a déjà publié un constat alarmant sur l’absence chronique des femmes dans les manuels scolaires, et se bat pour rétablir l’équilibre)

Au sujet de l’intégration des femmes, j’ai aussi téléchargé ce petit document récapitulatif de l’égalité hommes-femmes en France en 2014, sur le site du Ministère des affaires sociales, de la santé et du droit des femmes. Il est très bien fait, et il permet de voir à quel point le chemin est encore long pour parvenir à une égalité parfaite (salaires, sécurité, professions etc). 

J’ai aussi été ravie d’apprendre que le gouvernement allait ENFIIIIN agir contre le harcèlement de ruesujet qui m’avait déjà fait prendre la plume en juin 2014 (et que je ne compte pas lâcher de sitôt: je vous en reparle bien vite!). Pascale Boistard  secrétaire chargée des droits des femmes, avec qui nous avions été en contact quelques blogueurs et moi-même à l’époque de nos articles respectifs, s’est exprimée sur le sujet: des campagnes vont être mises en place dans les transports en communs en partenariat avec la SNCF et la RATP, et le Haut conseil de l’Égalité va être saisi pour examiner en détail notre cas en France. Que de bonnes nouvelles, donc! Lire le communiqué ici et un article à ce sujet ici

J’ai bon espoir que la prise de conscience se fasse tout doucement. 
Et qu’on évolue vers un monde moins clivé, plus mixte… Plus humain!

Sur ce, je vous laisse, j’ai mille projets sur le feu. Je reviens vite de toute façon, j’ai plein de trucs à vous dire, héhé. ^^

Love,
Diglee

 

 

Commentaires

  • Isabelle dit :

    J’adore ! 🙂

    Prof de lettres à Bruxelles, je comprends mieux pourquoi les parents de mes élèves français s’étonnent des listes de lecture obligatoires… Récemment, un papa était TRÈS surpris que sa fille doive lire « Bonjour tristesse » de Sagan. Un bijour par ailleurs ! 🙂

  • Juliette dit :

    Je me souviens avoir posé cette question à mon prof de littérature en terminale L en 1999 : « mais pourquoi on étudierait pas des bouquins écrits par des femmes pour changer ? », dans une classe où nous étions 29 femelles sur 34 élèves… Tout le monde avait ri, y compris l’enseignant. Nous avions déjà un écrivain africain au programme, peut-être ne fallait-il pas trop en demander ?
    Merci pour ce billet, chère Diglee.

  • Quentin dit :

    J’ai lu Marie-Madeleine de la Fayette (la princesse de Clèves), Annie Ernaux (Une femme) et les Brontë (rapidement) dans le cadre d’un cursus littéraire et je dois avouer avoir été déçu à chaque fois.

    Est-ce que tu pourrais me recommander de bons ouvrages écrits par des femmes, qui n’ont pas tendance à rester bloqués sur le chapitre des sentiments? Je ne lis pas assez de livres écrits par des femmes non plus et je suis sûr qu’il y en a de très bons – j’ai juste peur de m’aventurer dans la jungle de la littérature ces temps-ci.

    Très bon article sinon chef!

  • diglee dit :

    Quentin> Et des hommes sentimentaux ou un peu « décevants », tu n’en as donc jamais lu? Quelle chance!

  • Chauncey dit :

    Je suis assez contente de voir qu’on s’intéresse à ce sujet !

    En master de lettres j’ai choisi une matière l’année dernière intitulée « Être femme et écrire au XIXème siècle » qui était super intéressante et examinait cette question de l’homme auteur neutre et de la femme auteur de niche.

  • L dit :

    Fort intéressant, je suis curieuse de découvrir leurs oeuvres.

    Ton article m’a fait penser à « Moi qui n’ai pas connu les hommes » de Jacqueline Harpman,
    l’un des seuls livres écrits par une femme que notre professeur de français à l’époque avait mis dans sa liste de livres à lire. Je te le conseille vivement 😉

  • Solange dit :

    J’adore lire tes posts éclairés et ludiques sur le féminisme, sa nécessité et sa légitimité.
    Tu mets à plat clairement tout ce que je pense mais qui reste un peu brouillon dans ma tête et ça c’est cool 🙂 je ne peux m’empêcher d’être d’accord avec tout ce que tu dis (notamment récemment pour le film d’horreur des femmes en petites culottes hahaha) et je continue de partager ça autour de moi pour que quelques un(e)s puissent ouvrir un petit peu les yeux.

    C’est parfait, clair, éduqué et joli, CON-TI-NUE!

  • Marie dit :

    @ Quentin : Je ne savais pas que Musso et Christian Jacq étaient des femmes !! 😉

    Pour ceux qui aiment le style heroic fantasy, Robin Hobb est une écrivaine excellente, une des rares où cela ne choque nullement dans son univers que des femmes soient chefs de la garde personnelle du Roi, ou vivent seule sans mari 🙂 Et qui a des personnages principaux autant féminins que masculins aussi convaincants les uns que les autres !
    (Contrairement à l’argument comme quoi les univers médiévaux ne peuvent être que sexistes sinon pas crédibles)

    Et j’ai récemment appris que Fred Vargas était une femme ! Pour des polars noirs avec un perso masculin, je ne m’en serais jamais douté ! Comme quoi, le sexe n’influence pas le style d’écriture !

  • paul dit :

    Je vient de fouiller dans ma bibliothèque histoire de faire mon autocritique. C’est pas très brillant. Je vous promet de faire un effort a l’avenir et d’essayer de mieux choisir. Niveau bédé c’est nettement mieux. Les bédé écrites ou dessinées par une femme mon toujours paru plus intéressantes même si j’ai de la peine a l’expliquer.(sensibilité, dessin, couleurs?) Niveau blog internet on frôle le 70% de féminin!. Allo docteur c’est grave?

  • Célia dit :

    C’est étonnant, j’ai fait un bac S et je me rappelle avoir lu quelques femmes en 2e et en 1ere : La Fayette, Maryse Condé, Marguerite Duras, Colette et Simone de Beauvoir si je me souviens bien… peut être que ma prof était exceptionnelle, et surtout qu’elle ne suivait pas le programme ^^ !

    Du coup je suis choquée ….! Merci pour cet article !

  • Laure dit :

    Cette note était vraiment intéressante a lire, et a vrai dire juste après j’ai commencé a compter aussi les livre écrits par des femmes que j’ai pu lire ces dernières années, et c’est vrai qu’il n’y en a pas beaucoup (3-4).
    En fait je me suis rendue compte que j’ai eu pas mal de chance durant mes 2 années d’études supérieures en littérature et civilisation anglaise, car je n’ai étudié que des romancières (et un seul homme). Peut-être y aurait-il plus d’intérêt pour les romancières anglophones? Je l’avais déjà remarqué au lycée grâce a une prof d’anglais qui nous avaient initiés a la magie de Marie Shelley et de Flannery O’Connor (cette femme est aussi cynique que géniale).

    Enfin j’espère que dans les années qui viennent, il y aura plus d’intérêt pour les romancières dans les lycées, car dans le supérieur il y a pas mal de professeurs qui s’intéressent au cas des femmes dans la littérature ou tout simplement dans l’Histoire (et la majorité de ces chercheurs sont des hommes, du moins dans l’urf de ma fac.) D’ailleurs, il se trouve aussi que mon université vient tout juste de nommer son nouvel urf d’histoire et sociologie Olympe de Gouge, et j’en suis pas mal fière, haha. Comme quoi, il y a de l’espoir!

  • Mathilde dit :

    J’ai eu exactement la même réaction le jour où je me suis rendue compte que je connaissais essentiellement des artistes (anciens ou modernes) masculins (excepté peut être les artistes féministes des années 1970) . Du coup j’ai cherché à tout prix à me construire une histoire de l’art un peu moins androcentrée et plus mixte.
    Ces derniers temps, et en partie grâce à toi, je lis également beaucoup d’écrits de femmes (le plus souvent féministes) pour nourrir ma pratique et j’avoue être parfois confrontée à ce même type de question (alors que faire référence uniquement à des artistes ou écrivains masculins n’amène jamais la question « pourquoi tu lis, ou cite, que des hommes ? t’es sexiste ? », comme tu l’as si bien fait remarquer). Mais finalement ce n’est qu’une volonté de déterrer un sujet qui n’est que trop peu traité dans la culture nationale!
    Merci encore et toujours pour tes posts!

  • Julie dit :

    Personnellement, je trouve que dans le domaine de l’art, nous accordons trop d’importance au genre de l’auteur. Je suis bien consciente qu’il s’agit aussi d’un parti pris critique, ceux qui pensent que connaître la vie de l’auteur permet de mieux comprendre son oeuvre et ceux qui voient l’oeuvre comme un objet unique à analyser. J’aime les deux points de vue et je me sers des deux quand je lis/regarde une oeuvre (au sens étendu du terme).

    Une femme peut écrire des personnages masculins aussi bien qu’un homme peut écrire des personnages féminins. Connaître leur vie pour mieux comprendre, oui, leur sexe comme ayant un rapport de cause à effet avec leur sensibilité et leur style, NON.

  • Vitalie dit :

    Merci Diglee !! Tout comme toi !!

    Et dans les auteures contemporaines, on en a de très intéressantes (et pas forcément guimauve ou décevante, monsieur Quentin), comme Virginie Despentes, Lucia Etxebarria, Poppy Z. Brite, etc etc.

  • Ade dit :

    J’ai aussi fait un bac L et l’année de terminale j’ai étudié Enfance de Nathalie Sarraute mais effectivement comme tu le soulignes, (je ne m’étais jamais fait la remarque avant) il n’est pas tombé lors du bac… Par contre, l’un des sujets en option arts plastiques pour l’épreuve du bac portait sur Olympe de Gouges. Et c’est vrai qu’à l’époque je suis tombée des nues en la découvrant et en me rendant compte qu’avant ça je n’en avais jamais entendu parler, ni en cours d’histoire ni en français ou littérature (enfin dans mon cas, je sais pas pour les autres !).

    Sinon j’adore ce que tu fais, la tournure que prend ton blog et tes articles plus engagés (mais j’aimais aussi beaucoup ceux d’avant, hein !!). Et j’attends avec impatience ta bd Anna 😉

  • Camille dit :

    Je crois que ça doit être la première fois que je poste un commentaire sur ton blog. Oui avant je le trouvais trop nunuche moi aussi et puis j’ai découvert ton évolution et j’ai trouvé ça super bien.
    Comme ton article aujourd’hui.
    Long story fast, j’ai fait les mêmes études que toi, je lisais beaucoup en dehors de l’école… Mais je ne lisais que des romans soit écrits par des femmes, soit qui racontent des histoires de femmes.
    C’était comme si j’étais persuadée qu’un bouquin de garçon, ça ne me plairait pas, ou pire que c’était pas pour moi parce que j’étais une fille.
    On va pas se mentir, même aujourd’hui ma bibliothèque est à 90% féminine. J’essaye à fond de luter, parce que cette situation m’énerve et qu’à chaque fois que j’ai lu des romans écrits par des hommes, j’ai plutôt bien aimé en plus.
    Le commentaire de Quentin est tellement représentatif des préjugés sur la littérature féminine. D’où ça que les sentiments seraient réservés aux auteures avec des ovaires ? Et sinon dans quoi il est enfermé Marc lévy ? Et les polars d’Agatha Christie ? ta réponse est top même si le com de Quentin était surtout très maladroite…

    Bon voilà, je vais pas en faire des tonnes, mais je t’invite à lire cet article d’une jeune prof de Français, qui a fait lire des auteurs noirs à ses élèves noirs et qui me semble être un bel écho  » cas pratique » à ton article :http://carnetdeclasses.tumblr.com/post/113700010195/question-de-la-representation-a-lecole

  • Frédéric dit :

    @Quentin > Tu peux essayer les livres d’Alexandra David Néel, grande exploratrice du siècle dernier, où tu ne trouveras pas une once de « sentiment » comme tu l’appelles. 🙂
    Sinon, dans le policier, en dehors d’Agatha tu as P. D. James ou Fred Vargas qui ne font pas dans la dentelle.

    @Diglee > Toujours aussi fan de tes chroniques illustrées, merci 😀

  • Foxy dit :

    Le plus choquant est que je ne m’étais jamais posée la question durant le lycée…
    Mais merci pour l’article ! C’est incroyable de voir qu’on nous impose des horreurs comme l’autobiographie de Charles de Gaulles, qui est ennuyant au possible et qui au niveau littéraire laisse franchement à désirer, alors que pas une seule femme en 10 ans…
    Et pourtant Nathalie Sarraute est un de mes meilleurs souvenirs de lecture au lycée !

  • Elléa Bird dit :

    Merci pour ce post <3 Je l'aime d'autant plus qu'ayant fait le même constat au lycée, je me suis vengée sur mon projet de diplôme cohlien.Du coup, je planche sur une adaptation de Colette ET un projet annexe sur les écrivaines, il n'est jamais trop tard 🙂

  • Aline dit :

    Ton article me fait réaliser que les 3 seuls livres écrits par des femmes que j’ai lus au lycée étaient des choix de lectures personnelles… Que ça soit en littérature ou en cours d’anglais, allemand ou espagnol – et pourtant mes profs dans ces 4 matières étaient toutes des femmes. Je ne m’en étais jamais rendue compte, ça fait vraiment très bizarre.

    Merci pour cet article !

  • FD dit :

    Bonjour chère Diglee,
    Billet, encore une fois, très intéressant ! Attention cependant à ne pas faire de cisexisme : « Il y a des génies partout, et posséder un pénis n’est pas une qualité requise pour écrire un ouvrage de qualité » Il y a des femmes avec un pénis 😉

  • Enora dit :

    Salut Diglee,
    Merci pour ce billet !
    Je suis d’accord avec ton constat et les remarques que tu fais sont intéressantes et donnent à réfléchir.
    J’ai juste un point de désaccord : entre Chrétien de Troyes et Duras, mon choix est vite fait aussi… Duras c’est vraiment ch… ! J’ai malheureusement dû la subir en prépa et je n’arrive pas à trouver ça intéressant. Et puis je suis médiéviste, alors… Lancelot, quoiqu’homme, aura ma préférence.
    Affaire de goût, bien sûr !
    Merci pour tes dessins, et bonne continuation !

  • Laurie dit :

    Je suis tout à fait d’accord avec le fait qu’il y a trop peu de femmes écrivains dans les cursus scolaires aujourd’hui en France. Je suis moi-même en train de terminer ma licence de lettres, et si depuis deux ans et demi j’en ai rencontré plus qu’au lycée et (n’en parlons même pas) au collège, elles restent quand même bien minoritaires.

    En revanche, si je suis d’accord avec le manque de représentation des femmes, je t’avoue que ce n’est pas non plus quelque chose qui me choque outre mesure. Le problème est, d’après moi, ailleurs.

    Il est avéré qu’au collège et au lycée, et même dans les cursus L, on préfère s’attacher à des généralités en termes de littérature, pour balayer un peu les grands courants selon les époques. Et de tous temps, les femmes se sont toujours trouvées dans la marge. A chaque grand courant, les figures de proue étaient des hommes, et ce sont eux qui ont fait avancer les belles-lettres au fil du temps. Les quelques femmes qui ont eu un réel impact sur l’évolution de la littérature (je parle toujours dans une perspective de balayage de la littérature française, comme c’est enseignée au collège et au lycée) sont étudiées ; je pense par exemple à Mme de La Fayette, dont l’impact fut décisif à la fin du XVIIème. Alors certes, elle n’est pas dans les programmes obligatoires, mais elle est étudiée, et c’est d’après moi ce qui importe le plus. Idem pour Simone de Beauvoir en philosophie, ou Kate Chopin en anglais (et encore!)…

    Pour commencer à vraiment rencontrer ces femmes, il faut aller plus loin dans les lettres. Comme l’a dit quelqu’un en commentaire un peu plus haut, il y a en licence et en master de très bons enseignements sur le sujet (j’ai par exemple eu droit l’année dernière aux contes des salons, et forcément, nous avons étudié des auteures plus talentueuses les unes que les autres).

    Enfin bref, tout ça pour dire que l’enseignement en collège et lycée à l’heure actuelle est trop généraliste pour permettre une vraie représentation de la femme de lettres dans les cursus, parce qu’elle-même n’a jamais été assez présente. Je ne dis pas que ce n’est pas déplorable, bien au contraire. Le problème pour moi n’est pas qu’on préfère enseigner la littérature des hommes, mais plutôt qu’on balaye trop les grands mouvements littéraires sans vraiment s’y attarder. Le jour où on décidera d’enseigner autrement la littérature, je suis sûre que les femmes seront bien plus présentes !

  • Tata Lala dit :

    Oh mazette… J’suis prof de français et… pas une seule femme dans mon programme de lecture d’oeuvre intégrale!! Il y en a en lectures cursives (c’est la lecture « en plus », cad qu’on ne l’étudie pas mais qu’on évalue quand même la lecture et qu’on l’utilise comme support parfois au sein d’un chapitre)… mais c’est vrai qu’on tourne un peu autour de la sainte trinité Maupassant – Hugo – Molière… Merci pour la prise de conscience!

  • diglee dit :

    Tata Lala> <3 <3 <3

  • diglee dit :

    Laurie> Merci pour ce commentaire qui est très intéressant.
    Je suis d’accord avec toi, et je regrette teeeeellement cette façon d’enseigner les lettres.
    Même en philo, je n’ai jamais lu une ligne de Beauvoir. Alors évidemment, libre à moi de les lire par la suite, mais en ayant choisi un cursus littéraire, même au niveau lycée, j’avais espoir de creuser davantage. Je comprends le dilemme entre les grands courants essentiels, et les « écarts » qui permettraient d’inclure davantage de femmes.
    J’aimerais me dire que c’est un dilemme qui intéresse l’éducation nationale, mais je n’en suis pas certaine.Même Olympe de Gouges, en éducation civique ou en histoire, rien, pas une trace. Pour moi qui était pourtant assez ouverte et fayotte bonne élève, je suis tombée des nues quand j’ai découvert tous ces noms. Enfin, en tout cas comme toujours ces sujets sont vastes et complexes, mais j’y crois. 😉
    Et, oui, je regretterai toute ma vie de n’avoir pas poursuivi un cursus littéraire. C’était le dessin ou les lettres. ^^

  • diglee dit :

    ENora> haha, oui: mais c’était pour la blague hein, loin de moi l’idée de comparer les deux. 😉

  • Leilo dit :

    Remarque très intéressante. Comme toi, j’ai grandi dans les livres et fait des études de lettres puis de langues… et je n’avais jamais réalisé. Les premières femmes dont j’ai étudié l’oeuvre artistique (quelle qu’elle soit d’ailleurs, en littérature, musique ou arts graphiques), c’était à la fac. Alors qu’il y en a tant ! J’ai été marquée par Nathalie Sarraute, Simone de Beauvoir, Harriet Beecher Stowe, Toni Morrison… Toutes mentionnées en cours, mais toujours en passant. Comme un aparté. C’est dommage.

  • Marie dit :

    Tout d’abord je tiens à dire : <3 <3 <3 <3 !!!!
    Et sinon, cet article, de qualité), m'a ramené à l'époque où j'étais encore au lycée en filière technique agro-environnementale. Notre épreuve finale en 1ère était un commentaire oral sur une oeuvre que nous avions la possibilité de choisir nous-même (sous réserve d'être approuvée par le prof bien sûr). Je suis donc fière de dire que je me suis rapidement permise d'intégrer "Le Deuxième Sexe" de S. de Beauvoir à mon programme de baccalauréat 😉
    Et puis s'il y en a qui sont en manque de femmes, il faut écouter "Rimes Féminines" de Juliette ^^

  • Rei-hina dit :

    lire des livres d’auteurs femmes, hommes, quelles différences de toute façon…

    cela étant dit, je ne lis pas des masses mais… Vargas, Christie, rapport à leur genre dans leurs romans: aucun :d
    cela dit je suis sûre que les livres avec une sensibilité féminine marquée sont aussi très bien.

  • Quentin dit :

    @Diglee : Why u so mean? ç_ç Plus sérieusement, bien sûr que j’ai croisé des auteurs hommes décevants ou aux sentiments dégoulinants et je reste le plus loin possible d’eux – je cherchais juste à me faire conseiller de bons ouvrages (ce que certains ont fait), pas à me faire lyncher 🙂

    @Camille : Comme tu l’as souligné mon commentaire était maladroit : Je parlais d’auteures classiques et je ne l’ai pas précisé (je pensais que c’était clair en voyant de quelles auteures je parlais) . J’ai lu des livres écrit par des femmes qui n’étaient absolument portés sur les sentiments mais ils étaient « modernes ». Et Ô grand dieux, je ne pense pas que femme = sentiments, trèèèèèèès loin de là.

    @Marie Je n’ai lu ni l’un ni l’autre (parce que les sujets des livres de Musso ne m’attire pas du tout et pour ce qui est de Christian Jacq il faudrait que je me penche dessus). J’ai lu du Robin Hobb et c’est vraiment très bon! (mais moderne, voir mon point plus haut) Pour ce qui est de Fred Vargas, faudrait que j’essaye le polar, un jour!

    @Frédéric et @Vitalie, merci de m’avoir donné des suggestions, je note!

  • Vincent dit :

    Je trouve curieuse l’idée de ne lire que des auteurs masculins, alors que les plus grands écrivains français actuels sont des femmes (Marie NDiaye, Christine Angot, Marie Darrieussecq, Lydie Salvayre, Catherine Millet, entre autres).

  • Aurore dit :

    Merci Diglee pour à nouveau mettre le poing où il faut ! En lisant, ton article j’ai d’ailleurs réalisé à quel point moi aussi j’avais très peu (bon pas du tout) lu de femmes à l’école. Toute celle que j’ai lu sont à ma propre initiative : Colette, George Sand, Simone de Beauvoir, J.K Rowling, c’est moi qui est voulu les lire et personne d’autre !

  • Camille dit :

    J’ai passé mon bac de français l’année dernière et vers décembre, je suis allée voir mon professeur pour lui demander si c’était possible de lire des femmes, aussi, parce que c’était un manque. Sur une vingtaine de textes, on n’avait aucune femme. Au bac, on est passé avec, quoi, 4 auteures. On a été la seule classe du lycée à lire des femmes, il me semble. Donc, cela reste une petite victoire. Je pense que si le prof est un bon prof et que l’on lui demande à la fin du cours, c’est possible de féminiser la liste de textes. Actuellement, ce qui m’énerve c’est qu’en philo on n’a vu aucune femme depuis le début de l’année. Quand j’en parle autours de moi, on me dit que c’est parce que les femmes n’ont qu’une influence mineure(voire aucune) dans le mouvement philosophique. Hugh. Merci pour la réponse. Non, le véritable problème c’est: pourquoi on a volontairement effacé de l’histoire toutes les grandes auteures /philosophes féminines?

  • Djahann dit :

    Triste constat ! Bravo pour les dessins et les explications. si seulement ça pouvait faire réfléchir…

  • Jones dit :

    Je suis d’accord avec Laurie. Le problème aujourd’hui c’est que l’enseignement de la littérature se fait très tard au lycée. Je suis issue d’une filière scientifique, et à mon grand désarroi nous n’avions commencé les études de textes qu’en fin de seconde ! Le bac de français se passe en première, il est évident que les professeurs n’aient pas le temps de présenter en détail chaque courant littéraire.

    J’ai eu la chance de lire Madame De Lafayette, Marguerite Duras et Marguerite Yourcenar (à deux reprises pour les deux dernières) au lycée. J’étais dans un lycée où nous avions une quinzaine de livres à lire chaque été pendant deux ans. Mais les lectures d’auteures n’ont jamais donné suite à une étude, mais seulement à des contrôles de lecture. Mais venant d’un lycée qui était tenu par des pères Jésuites il n’y a pas encore si longtemps que ça, je pense qu’il y a eu du progrès ! ^^

    Pour finir, en ce moment je lis un livre rédigé pendant le Second Empire sur l’histoire de France. Et là ça m’a frappée : les cours d’histoire de nos jours ne parlent jamais des femmes importantes de notre pays. Alors qu’en 1850, elles sont toutes mentionnées, des reines aux favorites, aucune ne manque (même si les droits des femmes étaient quasi inexistants à l’époque) ! Je ne sais pas si tu t’es déjà penchée sur la question, mais c’est passionnant !

    Tout ça pour dire que les études au lycée sont trop courtes pour tout aborder, mais on devrait encourager les élèves à se cultiver en dehors et conseiller des lectures qui sortent du cadre des cours pour changer. 🙂

  • Anne-Claire dit :

    Très intéressant, je n’avais jamais remarqué, j’essaie de faire la liste des livres que j’ai lu pendant ma scolarité, et effectivement…que des hommes. C’est triste, on s’étonne que beaucoup d’hommes ne ce sentent pas concerné par la cause féministe, mais ça démarre à l’école donc il ne faut pas s’étonner.
    Le positif tout de même c’est que les gros best seller dont les ados raffolent sont (quasiment) tous écrit par des femmes!

  • Cess dit :

    Dingue, c’est juste DINGUE !
    Ps: encore un super article, le gif du heu … m’a plié !

  • Elise dit :

    Je suis tout à fait d’accord avec toi, les femmes ont un rôle à jouer en tant que modèle littéraire et artistique. Les œuvres sont intéressantes et souvent très instructives sur l’époque et le regard porté sur ces femmes.

    Je te conseille deux livres sur les femmes en « hommage » aux femmes que tout le monde devrait lire :
    La barbe d’Olympe – portraits de femmes symbolisé par un objet ou une caractéristique.
    &
    La plus belle histoire des femmes – écrit (il me semble) par 8 mains féminines et féministes qui retrace l’histoire des femmes (cf  » Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes » de Rousseau à transposer aux femmes)

    En espérant que ces lectures te plairont, merci pour ton article et ta démarche
    😉

  • Pluquet dit :

    J’ai beaucoup lu dont des livres de femmes en quantité… La comtesse de Ségur que l’on donnait à lire aux enfants « de mon temps », George Sand appréhendée à l’école et lue ensuite avec passion… Agatha Christie, dévorée dans les trains… la Princesse de Clèves, passage obligé… et puis tant d’autres au fil de passions, de toquades, de recommandations, d’occasions diverses, oui, j’ai lu beaucoup de femmes « écrivains », « d’auteurs » femmes…

    La féminisation des vocables « écrivain », « auteur » n’ajoute rien aux qualités, au talent des femmes… et c’est tellement laid! entendez, écoutez : auteureu… écrivaineu… non, cela n’apporte rien, à mon humble avis, à la cause des femmes!

  • Laura dit :

    Je ne trouve pas que les choses s’arrangent en allant plus loin dans des études de lettres : j’ai poursuivi jusqu’au doctorat, et je crois n’avoir étudié aucune femme en deux ans de cursus L + 5 ans de Master (je n’inclus pas le doctorat puisqu’il porte sur un seul auteur).
    J’ai étudié un texte de Yourcenar en seconde. Voilà voilà.
    Je me souviens qu’ en fac il y avait des cours sur les salons littéraires, avec effectivement des femmes auteures, mais c’était un cours spécifique. Elles n’étaient pas mêlées aux auteurs masculins, c’était « à part ».

    Il me semble que les femmes étaient plus représentées en cours d’Anthropologie, en revanche.

    Et comme toutes ici je n’en reviens toujours pas qu’on ne mentionne pas l’existence d’Olympe de Gouges, et qu’on survole Beauvoir et tant d’autres au lycée.
    En Histoire, notamment. On a juste la date du droit de vote des femmes, c’est tout. ça n’a l’air de choquer personne que la démocratie excluait précédemment à ça la moitié de la population.
    Le constat est totalement déprimant.

  • Laura dit :

    (Je regrette de ne pas avoir choisi le dessin plutôt que les lettres, comme quoi ^^)

  • Arath dit :

    Bon article! (mon premier ici, comment je suis arrivé là moi ? oO)

    Il me semble qu’a mon époque (ca doit faire 6 ou 7 ans) on avait eu Louise Labbé au programme du bac (« je vis, je meurs, je me brûle et me noie », jamais oublié depuis le temps !)
    Mais le constat est effectivement grave…

    Pour remonter un peu le moral, je suis étudiant en médecine, et j’ai le bonheur de vous annoncer que les professeurs, non seulement nous font étudier les découvreurs sans ségrégation de genre (encore heureux), mais qu’ils mettent souvent un point d’honneur à rétablir le rôle des femmes dans des découvertes accaparées par des hommes (découverte de la structure de l’ADN, on parle de toi). En plus le programme comporte des heures sur le féminisme, la théorie du genre, l’histoire des trans sexes et trans genres etc.

    Désolé du petit pavé (un paveton ) un peu hors sujet littérature, mais moi ça me remonte le moral de voir que dans le supérieur les choses vont un peu mieux !

  • Enibab dit :

    @ Quentin : En science fiction / fantasy y’a aussi Anne McCaffrey (DragonRigers of Pern), Ursula K. Le Guin (Earthsea), Claire North, Margaret Atwood, Octavia Butler…

    @Frédéric : P. D. James, c’est du bon!

  • julian dit :

    Très bonne BD, je partage ! A noter que pour les lectures soient représentatives du monde dans son entier il faut aussi y intégrer les très nombreux.ses.x auteur.e.s africain.e.s, arabes, afro-américain.e.s, asiatiques, etc. très largement sous-représentés en France, pays colonialiste autant que sexiste 😉

  • Lau dit :

    Merci pour ce post, et pour tous ceux dans lesquels tu t’interroges sur les femmes, le féminisme, etc …! Je me pose les mêmes questions, moi aussi au lycée et en prépa lettres, je n’ai étudié, en oeuvres « intégrales » que des hommes … Cette année, en m1 de lettres modernes, j’ai choisi des cours sur les questions de genre, c’est super intéressant! Ce qui m’étonne le plus dans tout ça, c’est que les élèves et étudiants des filières lettres sont … des filles/des femmes, et pareil pour les profs !! En tout cas c’est ce que j’ai constaté …

    Bref, merci Maureen de nous faire réfléchir un peu! Tu l’as peut-être déjà lue, mais Monique Wittig a aussi un avis intéressant sur toutes ces questions 🙂

  • Anaïs dit :

    C’est un constat un peu alarmant !
    Je me souviens avoir étudié les oeuvres de Duras en seconde mais je ne me souviens plus du tout s’il y a eu des auteures au programme de Terminal … Et à l’époque la question ne m’a même pas traversé l’esprit … Triste.
    Merci d’avoir, une fois de plus, mis le doigt sur un problème passé sous silence !
    Des bisous

  • Marion dit :

    Bonjour,

    Je parcours ton blog depuis très longtemps sans jamais n’avoir posté le moindre message, mais cette fois-ci, je ne peux que réagir. Nous devons avoir à peu près le même âge et je n’ai jamais eu l’occasion de te dire à quel point je suis sensible à tes choix effectués pour l’évolution de diglee.

    Je te remercie pour ce joli post, pour ce très bel hommage à la littérature en général, et aux femmes de lettres en particulier. Je suis moi-même professeur de lettres et passionnée par la lecture. Je m’aperçois avec soulagement que mes élèves de première auront lu cette année pour le bac des extraits de Beauvoir, de Duras et d’Annie Ernaux, et que j’aurais essayé à tout prix de les faire réagir sur le peu de place laissée aux femmes dans le monde littéraire.

    Voici quelques titres (écrits par des femmes) que je te conseille (mais que tu connais peut-être déjà):
    Carole Martinez, Le Cœur Cousu
    Taiye Selasi, Le Ravissement des innocents
    Catherine Meurisse, Moderne Olympia

    Merci encore, tu as illuminé ma matinée.

  • Adèle dit :

    salut salut, c’est fou j’ai eu la même révélation que toi récemment.. Comme toi, me parent m’ont beaucoup encourage à lire (bon, en même temps ils travaillent dans ce milieu), j’ai aussi fait un bac L et toujours posé la même question à mes prof : et les femmes, bordel ? Parce qu’on les étudie en long et en large quand elles sont des muses, mais dès qu’il s’agit de leur écriture, elles sont, au mieux, citées par-ci par-là.. Cette année, je fais des études de théâtre et d’anglais, et pour le théâtre, c’est pire ! Heureusement qu’il y a Sarah Kane, mais elle est très récente.. Y en a juste pas dans mes cours.. Pourtant mes profs parlent de parité, d’égalité, de la force de Sarah Bernhardt, mais pas de dramaturges féminines. Remarque, déjà que c’était pas facile d’être une auteure, être une auteure de théâtre devait être encore plus dur !
    Mais bon, je tiens grâce à mon cours d’amour « Ecriture et naissance du féminisme en Angleterre » <3
    On garde espoir, wouhouh !

  • Stern dit :

    @ Marie : Malheureusement, beaucoup ne savent pas justement que Fred Vargas est une femme, je crois quelque part que c’est la raison de son succès.

    Diglee, je suis heureuse que tu parles de ce sujet qui m’a turlupinée depuis mon entrée en 1ère L. (Il y a 7 ans.) J’ai par moi-même lu la correspondance de Madame de Sévigné au lycée car je vivais dans sa ville – Sinon, aucun titre obligatoire dont je me souvienne n’était écrit par une femme. Ce n’est qu’à l’université, en première année de Lettres Modernes, que j’ai eu ma première lecture obligatoire écrite par une femme : La princesse de Clève, un calvaire pour moi.
    Bon, je n’ai jamais eu la réflexion de rattraper mon retard car je me suis toujours dit que je lis tout ce qui me passe sous la main. Par curiosité à la suite de la lecture de ton article, j’ai donc décidé de jeter un oeil à ma liste d’achat Ama*** : sur 17 livres achetés, 10 sont écrits par des femmes. Dernier en date, Louise Caron, Chronique des jours de cendre. (Magnifique livre sur les questions de la radicalisation, de l’engagement et du rapport à l’autre.)
    Autre test, la liste de lecture obligatoire à l’université, voyons : 6 références écrites par des femmes sur 58 au total. (!!) Lesquelles? Marie de France : Chievrefeuil, Marguerite Yourcenar : Comment Wang-Fô fut sauvé, Marguerite Duras : L’Amant, Madame de Sévigné : Lettres, Madame de Staël : De l’Allemagne, Nathalie Sarraute : L’Ère du soupçon. Mais de Villon à Sengor, aucune poète femme.

    Je conseille également vivement Robin Hobb pour son univers complexe peuplé de femmes de tout bord, qui règnent, vivent seule et sauvent le monde. Annabel de Kathleen Winter, est un roman très poétique sur l’hermaphrodisme.

    Et puis pour finir (car sinon mon commentaire dépassera la longueur réglementaire) : « On a si fort négligé l’éducation des femmes chez tous les peuples policés qu’il est surprenant qu’on en compte un aussi grand nombre d’illustres par leur érudition et leurs ouvrages. » (Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, article « Femme » de l’abbé Mallet)

  • Cora dit :

    Bonjour! Super article, comme toujours!
    Je suis prof de lettres-histoire en lycée pro, et j’essaie de varier au maximum les auteurs, histoire comme tu dis de ne pas voir les choses du point de vue d’un seul sexe!
    Et au programme de 1ère pro en histoire, il y a l’histoire de la femme « de la Belle Epoque à nos jours » où on parle entre autres d’Olympe de Gouges, de Louise Weiss, de Simone Veil et donc de l’avortement… Dans des classes parfois uniquement composées de mecs, c’est super intéressant à traiter! On se rend compte des clichés qu’ils peuvent avoir et on essaie de leur faire prendre conscience de l’égalité des sexes, et que l’avortement est un droit, un choix. C’est pas toujours gagné, mais ça avance!
    Bonne journée!

  • Aurore dit :

    Le passage sur la pseudo « neutralité » de l’homme me fait penser à un essai de Judith Butler: « Trouble dans le genre » où elle réfère à cette idée. Franchement à lire (si ce n’est déjà fait), par rapport à la place de la femme et au genre en général !

  • PrincesseJ dit :

    Yeah ! Trop trop bonne idée ! Moi aussi bac L et pas trop de nana au programme… Même si les livres parlent souvent d’elles !!
    Je viens de lire Heureux les heureux de Yasmina Reza et c’était vraiment pas mal… Je recommande ! En tous cas tu peux balancer des recommandations je suis preneuse ! Bonne lecture !

  • Mel dit :

    @Pluquet « La féminisation des vocables « écrivain », « auteur » n’ajoute rien aux qualités, au talent des femmes… et c’est tellement laid! entendez, écoutez : auteureu… écrivaineu… non, cela n’apporte rien, à mon humble avis, à la cause des femmes! »

    >> « Autrice », »Ecrivaine » sont des mots existant depuis longtemps ! On a volontairement utilisé les termes masculins comme neutres, ce qui n’est évidemment pas le cas.
    L’anglais est souvent neutre. Le français ne l’est quasi-jamais !

  • Katia dit :

    Whaaaaou je réagis juste par rapport au commentaire de Quentin. Réduire La Princesse de Clèves à une histoire d’amour quelle horreur !!!
    Sinon j’ai pas vraiment connu ce sexisme littéraire que ce soit au lycée ou en Lettres Modernes.

  • Victoria dit :

    Je rajoute ma brique à l’édifice qui survalide ce post ! Un vrai choc ! Et pourtant, comme beaucoup de personnes ici, je suis en pleines études littéraires et… never noticed that ! Je me demande vraiment comment c’est possible !
    Même si les hommes ont longtemps été sureprésentés en littérature, ça ne justifie pas une telle discrimination…
    Et en effet, on est beaucoup plus « content » d’avoir des auteurs étrangers et on ne manque pas de souligner leur présence (par exemple, cette année au programme de khâgne que je suis, on a Césaire, wouh !), mais l’absence/ la présence de femme ne fait réagir personne… Or, tu m’avais déjà ouvert les yeux sur cela, mais le racisme est aussi grave que le sexisme. D’ailleurs aucune femme cette année à ce même programme de khâgne. Constat horrifique.

    Je vais aussi m’efforcer de lire plus de femmes, malgré la pile d’ouvrages classiques masculins à explorer !

  • gabrielle dit :

    Bonjour . Diglee tout d’abord bravo , la tournure du blog gènial . Personellement je m’étais penchée sur la question quand je suis partis en bep , car en bep le niveau des matières générale deviens insinifiant . Par exemple jamais nous n’avons eu même une initiation a la philosophie , quand aux grands textes français nous avons eu la chance de repartir niveau 5eme ( non je n’éxagères pas ) . Voir le nivellement par le bas , type vous comprenez vous êtes déjà en professionelle vous ne pouvez pas en plus avoir une bonne formation literaire ….pardon pourquoi ? Ainsi donc comme je suis d’une nature curieuse j’ai beaucoup lu et métais déjà poséles questions pourqyoi une partis de la population mais pas l’autre ? Javais donc écrit au ministère de l’education pour leur demander pourquoi tout le monde ne pouvais avoir les mêmes bases même en partant en professionel ? Figurez vous que l on ne m’a pas répondue . Bref tout ça pour dire jr lis les femmes et les hommes et trouve qu’il y a des mauvais partoyt et des gèniaux aussi .

  • Miratara dit :

    Entre Chrétien de Troyes et Duras, je choisis Chrétien de Troyes ! Mais j’aime pas trop Duras aussi, et puis c’est tellement différent ! Par contre entre Chrétien de Troyes et Marie de France, je choisirais Marie. 😀

  • Emilie dit :

    Peut-être que je fais exception mais je me souviens être tombée sur Nathalie Sarraute « Pour un Oui ou pour un NOn » à l’oral de français en filière littéraire.
    Il est vrai cependant que nous n’avions aucun livre écrit par une femme à l’épreuve de terminal.

  • Louise dit :

    Bonjour,

    Je réagis à ton blog pour la première fois moi aussi, pour te remercier. Je fais cette année une hypokhâgne, je suis passée par un bac L…. et si j’avais remarqué vaguement ce manque je n’avais pas compris sa gravité (donc le remerciement = de m’avoir ouvert les yeux haha). C’est aussi peut-être parce que j’ai eu beaucoup de professeurs plus ou moins féministes, surtout cette année. Mon prof d’histoire est génial : au 1er semestre nous avons étudié l’Angleterre Elisabéthaine et lundi mon concours blanc porte sur… L’histoire des femmes en France de 1804 à 1945! Ce qui est génial c’est aussi le fait qu’il insiste sur les sources littéraires, et nous a poussé à lire Colette, Simone Veil, Simone de Beauvoir, Virginia Woolf ou Irène Nemirovsky en plus des ouvrages proprement historiques. Donc d’une certaine manière il m’a permis de combler le manque à gagner (d’autres commentaires le soulignent mais en philosophie à part Arendt ou Veil je ne connais rien.. et en poésie mes connaissances se limitent à Louise Labbé, c’est la seule poétesse que l’on ait trouvé quand on s’est posé la question sur ce domaine limité avec des camarades..!).
    Je suppose que tu es tout à fait bien informée mais si cela t’intéresse je peux te communiquer la bibliographie qu’il nous avait conseillée 🙂

    Encore merci!

  • Gabrielle dit :

    Salut Maureen !

    Je suis une lectrice silencieuse depuis pas mal d’années (2008 je crois !) et il fallait que tu parles de ce sujet pour que je m’exprime.
    Je suis prof de français depuis trois ans, et effectivement, cette orientation très masculine des programmes m’interroge depuis le début. De mon côté, le microcosme collégien et toutes les insultes homophobes, le manque de sensibilité au sexisme ordinaire des garçons et filles de 13-15 ans m’ont très vite encore plus donné envie de travailler sur des textes féminins. L’année dernière, mes élèves de 3e ont par exemple travaillé sur des textes parlant des différentes émancipations féminines du XXe siècle. La classe avait été plutôt ouverte.
    En fait, le constat est que la liberté pédagogique et les programmes de français au collège sont beaucoup plus ouverts que ceux du lycée Dans les préconisations officielles, on trouve par exemple Marceline Desbordes-Valmore, Duras, Ernaux (quelle claque pour moi aussi quand je l’ai découverte il y a quelques années !!), Sévigné, Chédid, etc. Et c’est pour ça aussi que j’aime enseigner au collège. Le lycée reste bien académique, même si les choses bougent, il faut le savoir : beaucoup de profs veulent dépoussiérer tout ça et apporter à leurs élèves une vision plus dynamique de la littérature à leurs élèves.
    Bref.
    Plein de choses à faire, et un post comme le tien confirme mes envies et les orientations que je donne à mes cours. Et je vois que je ne serai pas la seule… 😉

    Une dernière chose : une de mes amies a créé sur une radio associative de Caen une émission appelée « Femmes de Plume ». Si tu as le temps, elle est vraiment très chouette !
    Voici le lien de son site : http://unefemmedeplume.overblog.com.

    Très bonne continuation, ta mue de ces dernières années est très très agréable à lire, ici et sur Instagram !

  • Charline dit :

    Génial ce blog! je t’adore

  • Clothilde dit :

    Bravo Deglee pour cet article, le plus beau que j’ai lu jusqu’à présent sur un blog féminin. Très jolie approche pour un sujet ô combien trop peu présenté : finesse, clarté, humour, simplicité, personnalisé, il y a tout.
    Merci !

  • Canalis dit :

    J’ai été étonnée de voir que tu n’avais pas dessiné Anaïs Nin (comme tu l’aimes beaucoup) ^^ Mais j’ai beaucoup aimé les autres petits portraits.

    J’ai beaucoup aimé ce post, tu dénonces quelque chose que je n’avais jamais remarqué avant (comme je lis les deux sexes, on ne m’a jamais fait de remarque). Merci d’avoir pris le temps d’écrire et de dessiner tout ça <3

  • Wood dit :

    Dans le genre, tu as entendu parler du défi de KT Bradford ? « I Challenge You to Stop Reading White, Straight, Cis Male Authors for One Year »

    http://www.xojane.com/entertainment/reading-challenge-stop-reading-white-straight-cis-male-authors-for-one-year

  • Steff la voisine dit :

    Je dois vivre dans ma bulle car pour moi c’est tellement naturel de lire aussi bien des auteurs féminins que masculins que je suis « sur le cul » quand je vois que tu fais l’objet de telles suspicions avec tes lectures « féminines ».
    J’ai tout de même l’impression qu’aujourd’hui on met les auteurs féminins et masculins sur le même plan, non? L

  • Steff la voisine dit :

    Ah mince erreur de manip’, je n’ai pas terminé ;-))

    Donc pour finir, j’allais dire qu’heureusement parfois le cinéma et la télévision grâce des documentaires (si on a l’intelligence de regarder les bonnes chaines) nous font découvrir des auteures.

    Tu n’as pas du louper l’actuelle promo du film L’Astragale, autobiographie d’Albertine Sarrazin 🙂

    Et as-tu vu Un Ange à ma Table, chef d’oeuvre de Jane Campion tiré de l’autobiographie de l’écrivaine Janet Frame?

  • Même si ça n’explique pas le flagrant déséquilibre pointé dans l’article, je pense qu’il serait juste de mentionner que le corpus « classique » (je ne suis pas un spécialiste mais je dirai au moins jusqu’au 18e) est très majoritairement masculin (pas besoin de rappeler pourquoi « George Sand » est un pseudo).

    J’allais recommander Margaret Atwood mais quelqu’un l’a fait avant moi. J’ai adoré « L’Odysée de Pénélope » qui devrait plaire aux personnes sensibilisées à la cause féministe (il y en a quelques unes qui traînent par ici, je suppose 😉

  • akialam dit :

    C’est vrai dis donc ! Je n’y avais jamais fait attention…

  • Margot dit :

    En tant que prof d’arts plastiques préparant à l’épreuve d’Histoire des Arts, tu viens de me questionner sur combien de femmes, je peux citer en cours… constat: quasi aucune!
    Après, je peux me l’expliquer d’un point de vue historique et sociétal mais je ne cite que Dora Maar, Meret Oppenheim, Frida Kalho, Artemisia Gentileschi, Niki de St Phalle…

    J’ai du pain sur la planche!

  • Marilor dit :

    Et là je me sens honteuse d’avoir fait moi aussi un bac littéraire (je détestais les maths, et l’économie ne m’intéressait pas du tout) et n’avoir lu dans toute ma vie qu’une … dizaine d’auteurs, que j’ai complètement oublié depuis. Mais je garde espoir que la passion pour la lecture me vienne un jour 😉

  • Merci, merci, merci!!!! Quelle soulagement et plaisir de tomber sur ton article.

    Cela m’a choqué dès ma prime enfance et traumatisé et rendu tellement triste ce sombre constat. Et sans pouvoir le partager car même les autres filles ou femmes, ni les hommes ne semblaient du tout intéressés par l’affaire.
    Je pense que les 25 pour cent de différence de salaire dont on parle entre homme et femme corresponde a des métiers ou l’on peut aisément mesurer cela, mais dans le domaine de l’art et de la création il est bien pire et bien plus injuste. Les chefs d’orchestre, les artistes, les écrivaines, les musiciennes et actrices, etc. sont bien plus discriminées.
    Et que de difficultés, de destruction ou d’oubli total des oeuvres. Quel gachis pour l’humanité.
    Je suis plus agée que toi et je regarde avec envie et plaisir les nouvelles générations des filles si libres! 🙂
    Comme je dessinais déja bien adolescente, pour prof d’art plastique avait pris ma main et m’avait dit:
    « Dommage que tu soit une femme »…

  • mimi dit :

    Oh, oui… lire la série de 3 d’un ange à ma table de Janet Frame…

  • Lucie dit :

    Bonjour,

    MERCI MERCI MERCI MERCI MERCI MERCI!
    Ah et merci encore.

  • Pourquoi? dit :

    J’ai beau être féministe et étudiante en lettres (parcours qui aurait pu me faire totalement adhérer à tes idées) et bien je ne suis absolument pas d’accord. Comparé Duras et Chrétien de Troyes ?! Sérieusement ? Ce n’est pas du tout la même épouqE. Le lycée ne fait qu’un rapide tour d’horizon des auteurs donc il est normal de voir les plus importants de chaque (enfin pour moi) pour te forger un minimum de culture littéraire et dans les femmes qui ont réellement marquées la littérature (en France) avant le 20 ème siècle il n’y a eu que Mme de Lafayette et Marie de France. C’est un fait historique. En terme de proportion, il est donc logique d’étudier beaucoup plus d’hommes.. On peut changer le présent mais on ne peut changer ou modifier notre passé littéraire… Il faut étudier les livre sans tenir compte du sexe de l’auteur donc logiquement plus de livres ayant été écrits par des hommes, plus de livres écrits par des hommes sont étudiés.

  • diglee dit :

    Pourquoi> (Marrant de faire autant de fautes après un parcours littéraire… BREF).
    Que moins de femmes que d’hommes aient réussi à publier avant le 20e siècle est un fait, certes. Quand on sait que sous Napoléon, l’article 1124 du code civil déclarait encore que: « Les personnes privées de droits sont juridiques sont les mineurs, les femmes mariées, les criminels et les débiles mentaux », comment s’en étonner.
    Mais déjà, non: il n’y a pas « QUE » Mme de Lafayette et Marie de France qui ont publié des ouvrages importants et reconnus, nous ne devons pas avoir les mêmes manuels d’histoire: il y a aussi Madame de Sévigné, Madame de Staël, la Comtesse de Ségur, Louise Labé, ou Marie Anne de Bovet par exemple. un article sympa à ce sujet: http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1990_num_83_1_2936
    On pourrait aussi aisément étudier « le déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » d’Olympe de Gouges et son parcours, qui a permis de luter contre l’esclavagisme et qui a obtenu le droit au divorce, or elle n’apparaît jamais au programme d’aucune matière, de l’histoire au français en passant par l’éducation civique.

    Le fait que ces femmes aient été peu mises en avant est aussi le résultat direct du bas-bleuisme de rigueur à l’époque, mené entre autres par Barbey d’Aurevilly, qui consiste à penser que tout ce qui est écrit par une femme est de qualité médiocre. Malheureusement, et de façon inconsciente j’ose l’espérer, cette croyance perdure. Faire des femmes les grandes absentes des cours de littérature n’aide pas la pensée populaire à évoluer dans l’autre sens (combien de fois ai-je entendu « ben, on ne lit pas de femmes parce qu’elles n’écrivent pas » ou encore « les femmes écrivent bien quand c’est sentimental: au lycée on étudie la « vraie » littérature ». La simple existence du terme « littérature féminine » est très explicite.

    Ensuite, si tu veux faire jouer les chiffres et les statistiques, allons-y: sur les 13 ans de BAC L que j’ai cité, plus de la moitié des auteurs (17) étudiés sont du 19ème ou du 20 ème siècle. Seulement 12 écrivaient avant le 18ème siècle. Donc quand bien même, parmi les 17 auteurs contemporains étudiés, il y aurait pu avoir de la place pour au moins UNE femme. Parce que pour le coup, dans le 2Oème siècle, elles sont nombreuses.
    Lire les livres sans tenir compte du sexe de leur auteur serait fabuleux, et c’est ce à quoi j’aspire grandement: mais ce ne sera possible que quand les deux sexes seront traités de la même manière, sans discrimination même inconsciente. Et on en est loin.

    Bien à toi
    Maureen

  • Marie-Eve dit :

    Bravo pour cette note de blogue et la mise au point qu’elle permet.

    Professeure d’histoire au collégial au Québec (l’équivalent, à peu près, de votre première année de Bac), j’ajoute toujours au cursus de mes étudiant-es une portion sur l’histoire des femmes, trop facilement oubliée par la « grande Histoire », celle faite par des hommes.
    Il ne faut surtout pas lâcher !

    P.S. Votre blogue a pris une tournure depuis quelques mois dont je me délecte. Merci !

  • Poulpitron dit :

    « Prendre la pillule rouge du féminisme »

    Merci pour cette nouvelle pillule qui me fait réaliser deux choses:

    Je n’ai que très peu d’auteures femmes dans ma bibliothèque et généralement que dans les domaines fictionnels (Rice, Bradley, Christie, Weis, …)
    Et surtout que dans mes études universitaires en philosophie des sciences… les philosophes femmes furent presque purement et totalement inexistantes.

    Bon du coup… je me fou un coup de tentacule au postérieur et je cherche des philosphes femmes à découvrir… si quelqu’un à des propositions dans ce domaine, je suis preneur!

    Merci pour l’article *sourire*

  • Cracosaure dit :

    Ça me fait penser à quelque chose que j’ai lu il y a un moment, le fait que les éditeurs de Harry Potter ont insisté pour que le nom de l’auteur sur les livres soit « J.K. Rowling », ainsi, les lecteurs ne sauraient pas que c’est une femme, et donc plus grand succès en vue.

  • lilou dit :

    incroyable ! Merci de le faire remarquer !

  • Charlotte dit :

    Ohlala j’ai lu « Sula » aussi au lycée. J’ai détesté ce livre 😮 (mais rien à voir avec le fait que ce soit une femme).
    Par contre, en fac d’anglais on parlait autant des auteurs masculins que féminins et c’est vrai que jusque là c’était pas à égalité…

  • Emilie dit :

    C’est toujours un vrai plaisir de te lire, merci!

  • Tata Lala dit :

    Merci pour les <3 (jsuis un peu une groupie ^^) . Je suis en train de réfléchir pour ma progression collège lycée de l'an prochain, et ton article et les différents liens proposés sont dans un coin de mon crâne…
    J'ai découvert il y a quelques année Hanan El Cheikh, qui est une auteure libanaise et… qui a une plume extraordinaire: sa plume est féministe, il s'agit ici d'un vrai choix, elle ne parle que des femmes, de leurs choix par toujours faciles dans des pays où certains droits sont moins évidents qu'ailleurs, de leur liberté ou au contraire de leur manque de liberté. Un vrai souffle, je te conseille 'toute une histoire', qui est superbe.

  • Lise dit :

    Bonjour Diglee,

    merci pour cet article, je suis comme toi une amoureuse de la lecture, ma passion se porte quant à elle sur le théâtre contemporain, et je m’offusque de trouver si peu de de dramaturge au féminin, alors qu’aujourd’hui les classes de conservatoire regorgent de jeunes filles se vouant au métier de comédienne.
    moi même, qui ai choisit l’écriture, la mise en scène et la recherche universitaire j’ai du essuyer quelques propos déconcertant du genre « ah bon? pourtant t’es jolie, tu devrais faire comédienne »
    même dans les milieux qui se disent ouverts et mixtes, il y encore du boulot…
    Bien à toi

  • elise dit :

    Mon avis de prof de français là dessus :
    Je suis tout à fait d’accord avec toi, c’est effectivement un souci. Je regardai juste avant de venir la liste des « 100 livres du siècle » du Monde, même pas 10 sont écrits par des femmes…
    Perso j’essaye de varier au maximum, cette année un de mes chapitres portait sur « Le personnage féminin dans le roman », en 1èreES, on a parlé de La Princesse de Clèves, étudié du Annie Ernaux, je me suis éclatée et mes élèves aussi.
    Ils ont eu à faire des exposés sur la place de la femme à différentes époques et sur des auteures, une de mes élèves a choisi Olympe de Gouges, j’était tellement contente ! (la Bd dessus m’a marquée, dans le genre « merde mais cette femme était incroyable et je ne connais rien d’elle »).
    Bref c’est clair qu’il y a beaucoup de progrès à faire, quand j’étais à la fac à part Duras et La Fayette, j’ai étudié presque uniquement des auteurs masculins.
    Pourtant les élèves sont en demande, les miens par exemple étaient ravis de découvrir ce pan de la littérature, j’ai même une élève qui s’est mis à lire tout Annie Ernaux dernièrement. J’ai des classes essentiellement féminines, et si les filles sont toujours ravies de découvrir ce coté « féminin » de la littérature, les garçons aussi !

    On essaye, après ça prendra du temps avant d’évoluer dans la bonne direction !

  • ClyneJ dit :

    Je suis d’accord avec toi sur plusieurs points ! L’année dernière j’étais en première L et nous n’avons lu que des auteurs masculins, ce fut d’un ennui. J’avoue que je m’intéresse de plus en plus à la littérature « féminine » (écrite par des femmes, ici) et ce en partie grâce à toi. Cette année, je me suis rendue compte qu’il n’y avait que très peu de femmes philosophes au programme (il doit y en avoir deux je pense : Hannah Arendt et Simone Weil), du coup, j’ai décidé de mener des petites recherches en regardant combien de femmes philosophes Wikipedia m’indiquerait. Résultat : 117. 117 femmes philosophes et on trouve toujours le moyen de nous bassiner avec Kant ou Descartes.

    Sauf que là où je ne suis pas d’accord avec toi, c’est qu’il y a quand même un paquet de femmes au programme dans le cours de L.E.L.E (littérature étrangère en langue étrangère) : les soeurs Brontë, Virginia Woolf, Mary Shelley, Joyce Carol Oates, Harper Lee et j’en oublie certainement beaucoup d’autres.

    J’aimerais beaucoup mener un combat pacifique main dans la main avec d’autres personnes qui comme toi et moi en ont assez de voir des hommes dans les programmes scolaires, l’Education Nationale doit nous entendre et doit changer !

  • lily dit :

    Misère ! J’ai ressorti TOUS les romans que j’ai étudié de la 6ème à la 1ère (Bac ES, pas de français en terminale) et AUCUNE FEMMME ! Même dans les recueils de nouvelles !
    Pour ma part, j’avoue que je ne prête pas attention au sexe des auteurs, comme tous les lecteurs, je suppose, mais là, quel choc !
    En fait, un de mes premiers romans lus est pourtant d’une femme : la Comtesse de Ségur, bien sur ! Et 3 de mes auteurs préférés sont des femmes (Nothomb, Despentes et Christie, mais je vois mal Despentes être étudiée au collège ^^). Quand j’y pense, pas mal des auteurs hommes auraient pu être substitués à des femmes : pourquoi ai-je lu Sherlock Holmes au lieu d’Hercule Poirot (même si j’adore les deux, attention !) ? Pourquoi Carrère au lieu de Nothomb ? Surtout que les programmes de première sont, apparemment, relativement libres dans le choix des auteurs (je te maudis, prof de français de 1ère, pour avoir choisi Beckett !)
    En passant, merci pour l’info sur Robin Hobb, je ne savais pas que c’était une femme.

  • Cécile dit :

    Diglee, I love you so much!

    Je suis en plus en train de lire Beauté Fatale de Mona Chollet, et évidemment je suis donc en train de baigner dans cet esprit de sensibilisation alors merci!
    Bon le trombi ne fait pas mention de l’incroyable Anaïs Nin, mais comme je crois savoir que tu l’aimes d’amour, je suis sûre que c’est juste aléatoire.

    En tout cas, je te souhaite beaucoup de plaisir dans tes lectures!

    (Quoi, Barrage contre le Pacifique c’est pas au programme?!)

  • Elodie dit :

    J’ai moi-même fait des études littéraires, et j’ai lu 2 femmes pendant mes études, dont je n’ai pas (ou peu) aimé les oeuvres en plus (Arnaux et Duras)… j’aurais pu en lire plus si j’avais lu plus de livres que ceux demandés obligatoirement par les profs (la liste des livres recommandés est plus longue et comprend plus de femmes), mais ça n’aurait pas été énormément plus élevé. Et après j’ai fait de la philo à la fac, alors là, on peut même parler de néant féminin.

    Allez, pour se consoler, on peut se dire qu’il y a JK Rowling qui a botté le cul à tout le monde avec ses bouquins !

    Enfin oui il est clair qu’il faut que les oeuvres écrites par des femmes tombent au bac et soient plus importantes dans les programmes. Je n’ai pas lu beaucoup de livres écrits par des femmes, mais je sais très bien qu’il y en a beaucoup et des très bons. D’ailleurs je suis en train de lire des livres de Nothomb en ce moment (moi j’aime bien, surtout ceux autobiographiques), du coup ça me fait me sentir mieux face à cette note ah ah 😀

  • Jubi dit :

    Je suis vachement étonnée qu’il y ai si peu de livres écrits par des femmes étudiées. Jane Eyre, La Mare au Diable, Ainsi soit-elle, La Princesse de Clève, Les Hauts de Hurlevents etc.. j’ai dû les lire par moi même parce que cela m’intriguait.

    J’ai lu la BD sur Olympe de Gouge. Elle est juste géniale! Le pire c’est qu’on n’apprend pas son histoire bah en Histoire et en Education Civique. Je trouve cela honteux.

    Donc oui je suis avec toi Diglee!

  • Hélène dit :

    Bonjour Maureen,

    J’aime beaucoup tes posts, comme d’habitude, j’ai commencé la lecture avec La Comtesse de Ségur et par la suite j’ai alterné auteurs et auteures.

    En filière L comme toi aucune femme pour le Bac. Je me suis forgée une culture littéraire « auteure » seule grâce à la médiathèques, amies etc.

    Mes écrivaines préférées sont Françoise Sagan, Joyce Carol Oates (ses romans ados et ses policiers sous le pseudonyme Lauren Kelly), Virginie Despentes, Laura Kasischke, Alice Sebold.
    Mais j’aime aussi beaucoup Olivier Adam, je suis plus tournée vers les auteures femmes !

  • Bonnie dit :

    Maureen, merci merci merci…
    Pour cette prise de conscience qui vient tard (après 9 ans d’études de lettres ah ah, première année de doctorat !). A vrai dire j’avais déjà noté la sur-représentation des hommes parmi les auteurs… J’ai déjà eu deux ou trois fois la conversation sur le thème « mais c’est parce que les femmes savent pas écrire » (big up les machos !).
    Mais là, le choc. Je suis une fille, depuis le 1e je suis dans des classes littéraires et donc de filles, et depuis la 1e je n’étudie que des hommes…
    Je veux être écrivain et tu viens de me faire réaliser à quel point c’est dur de se projeter là-dedans quand tu as toujours vu que l’écrivain, c’est un homme. Ça joue énormément dans mon manque de confiance en moi. Merci, vraiment, tu m’as ouvert les yeux.
    Pour moi les quelques auteurs femmes que j’aime sont Marguerite Duras, Madame de La Fayette, Emily Brontë, Toni Morrison et Emily Dickinson. Tu m’as donné envie d’en découvrir plein d’autres, et d’essayer de faire découvrir à mes élèves (presque toutes des filles encore une fois) des femmes auteurs.
    Un énorme merci encore une fois Maureen. J’adore ce que devient ton blog. Continue, tu nous fais du bien.

  • J’ai tendance à prendre très à coeur les inégalités entre hommes et femmes. Grâce à toi, je viens de prendre conscience que je ne mesurais même pas à quel point elles étaient grandes. Je pense à mon tour me consacrer à la littérature féminine exclusivement pendant l’année à venir, merci à toi pour cette idée de rééquilibrage !

  • Bonnie dit :

    Ps :

    @ Victoria : attention, Aimé Césaire n’est pas un auteur « étranger », il était Martiniquais donc Français… C’est le souci avec la notion d’auteur « francophone » (en langue française donc), cela met ensemble des écrivains non français (Ahmadou Kourouma, Amin Maalouf, Tahar Ben Jelloun) et des écrivains français mais non métropolitains (AImé Césaire, Edouard Glissant…) Alors que bizarrement, Samuel Beckett (Irlandais) ou Eugène Ionesco (Roumain) ne sont jamais classés dans les rayons (ou les cases) « francophonie »…

  • Héloïse dit :

    Merci pour cet article! Il y a une quinzaine d’année, lectrice assidue de 20 ans, quand j’osais ce type de réflexion, mon entourage ricanait. ce n’était pas grave de ne compter que si peu d’auteurs femmes portés en avant, ce n’était pas un sujet. Désolation solitaire…
    Depuis j’ai fait mon petit chemin de lectrice toujours assidue, et constaté que même si les choses évoluaient un peu il restait un reliquat de condescendance envers la littérature écrite par des femmes. J’ai fait comme vous, je me suis attachée à lire plus d’auteurs femmes. Bonheur à la clé!
    Donc je profite de ce commentaire pur partager avec ceux qui en ont manifesté le désir quelques lectures qui m’ont emballée. Vous en connaissez sans doute certaines.
    D’abord je plussoie totalement sur Colette, les soeurs Brontë, Jane Austen, Annie Ernaux et Carole Martinez, ou Marguerite Yourcenar déjà évoquées.
    Ensuite l’avance ma petite liste:
    – Le livre des nuits de Sylvie Germain, écriture teintée de fantastique qui fait penser un peu à Martinez d’ailleurs,
    – La Dieu des petits riens d’Arundati Roy – une claque.
    – La nuit la neige de Claude Pujade-Renaud, récit historique à plusieurs voix, âpre et intense.
    – Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie, fini ce matin. Roman largement inspiré de sa vie d’une auteur nigériane de 37 ans, c’est passionnant de plonger ainsi dans la vie et le regard acéré d’une Africaine d’aujourd’hui.
    – Tout ce que j’aimais de Siri Hustvedt. Magique.
    – La cloche de détresse de Sylvia Plath, livre référence pour beaucoup, bouleversant, fascinant.
    – Le temps de l’innocence d’Edith Wharton, un bijou.
    Et là je vais glisser vers Louise Erdrich, qui promet beaucoup, en attendant d’ajouter à mon programme Julie Ostuka, Susan Minot, Joyce Carol Oates et Joan Didion.
    Et je voudrais aussi interroger les croyants en une possible neutralité de genre: pensent-ils vraiment qu’un homme s’emparerait de récits tels que ceux que déploient Annie Ernaux ou Duras comme ces femmes l’ont fait? L’écriture à mon sens prend racine dans le corps et ses expériences, souffrance, plénitude et désirs. Le talent n’a pas de sexe, l’expérience oui. On a besoin de regards féminins sur le monde. D’où (aussi) votre post, j’imagine… 🙂

  • moi dit :

    Bonjour Diglee.

    J’aime lire tes articles sur le féminisme. Mais je ne suis pas d’accord avec toi sur ce que tu écris ici.

    Si, certes, les femmes sont sous-représentées. Dans le passé en particulier, en raison des préjugés qui leur empêchaient d’écrire ou d’avoir accès à une éducation. Elles le sont moins aujourd’hui. Mais je pense que le sexisme, même inconscient, est toujours à l’oeuvre dans la société.

    Par contre, je ne vois pas l’intérêt de lire des femmes parce qu’elles sont des femmes.

    (j’aurais bien aimé pouvoir mettre en italique ou en gras « parce qu’elles sont des femmes. »
    Pour moi, l’égalité homme-femme sera acquise quand les caractères culturels attribués à l’un ou l’autre des sexes n’en seront plus, et que ce changement se retranscrira dans le langage.)

    Aussi, je ne pense pas que le discours d’une femme soit « représentatif » (en gras ou en italique, idem) du « discours d’un sexe », ou des femmes.

  • cmfg dit :

    Un bon complément de ce post : lire Une chambre à soi de Virginia Woolf !

  • Marou dit :

    Hihi ! C’est là où je me rends compte que je ne réfléchis pas assez. Il y a des gens qui se prenne la tête quand même. Moi, à travers les extraits que tu publies régulièrement sur ton blog, je n’ai vu que des livres qui avait l’air très intéressants. Je ne me suis jamais dis : « Tiens, un livre écrit par femme ? Mais où va le monde ? » 😉

    J’adore ton blog, continue et continue de me donner des idées de lectures !! 🙂

  • Aline dit :

    Je ne suis pas la seule donc…à avoir une bibliothèque remplie d’auteures!
    Un jour, je me suis rendue compte qu’instinctivement je lisais femme, que ça soit du policier, au roman de fi-fille en passant des drames ou des biographies.
    Je pense que le féminisme ou en tout cas la conscience de la femme passe par la lecture et la connaissance de notre histoire.
    Ma sœur a d’ailleurs fait son travail final d’école pédagogique sur la représentation des femmes dans les manuels d’histoire pour les enfants jusqu’à 15 ans et bien ce n’est pas joli-joli!
    http://www.hepl.ch/files/live/sites/systemsite/files/filiere-sec1/programme-formation/resumes-memoires-S1-2014-hep-vaud.pdf

  • Chacha dit :

    Ouf, Divergente, Hunger Games et Twilight ont été écrits par des femmes! Je rigole Mau, j’ai bien lu les soeurs Bronté, Gaskel, et Jane Austen ma fav’^^ Bref, je te remercie pour ma lecture d’Anaïs en ce moment LOVE de Chacha

  • Chacha dit :

    J’oublais EL James… Ahahahahahah Girl power 21ième siècle quoi^^

  • chral dit :

    Il est urgent que chacun, chacune lise tous les livres de Virginie Despentes.

  • Adrenhb dit :

    Tu pointes une question que je ne m’étais jamais posée et en effet un rééquilibrage ne serait pas du luxe.
    Par contre, je te suis moins sur un point: je ne suis pas convaincu que les auteurs sélectionnés ne l’ont été que parce qu’ils étaient des hommes ou qu’ils étaient neutres. Leur mérite littéraire doit aussi y être pour quelque chose.
    Tention je ne dis pas que les femmes que tu cites n’ont pas de mérite littéraire ou qu’elles en ont au moins que les hommes.

    Sinon, tu as de drôles de fréquentation: il ne me serait jamais venu à l’esprit de vérifier les auteurs que lisent mes amis… o_O

  • Lysette dit :

    Je me souviens qu’a l’oral de français au bas j’étais tombé sur Michel Leiris, « l’age d’homme » et j’accrochais vraiment pas avec ce texte, peut etre parce que c’était très masculin et en tout cas eloigné de moi, ça m’a rarement fait ça avec des auteurs pourtant.

    Mais sinon en première je pense qu’on a étudié Nathalie Sarraute, et c’est tout niveau femme (j’étais en ES)

    En parallèle a dix sept ans j’ai découvert Beauvoir toute seule, et ça a été une révolution pour moi. J’ai aussi eu mes périodes Colette et Duras.

    Dans le moins classique, j’ai lu qu’Ursula Le Guin etait mentionnée plus haut, elle a une façon a part d’aborder la science fiction que j’aime beaucoup. Elle a écrit des choses interessante sur la question du genre d’ailleurs. http://www.brainpickings.org/2014/10/17/ursula-k-le-guin-gender/

    En anglais on étudiait des textes aussi, et je pense que la plupart étaient aussi par des auteurs masculins. Je me souviens juste d’un texte de Zelda Fitzgerald, alors que coté anglo saxon il y a aussi de bonnes écrivaines.

  • Anka dit :

    Bon poste.
    Ceci étant dit, ça pourrait être intéressant de diversifier aussi les lectures d’un point de vue raciale (pas que des auteur.es blanc.hes quoi).
    J’avoue que je n’en connais pas beaucoup, mais si tu ne l’as jamais lu, je ne saurai que trop te conseiller « 3 femmes puissantes », de Marie NDiaye ^_^

  • Garance dit :

    C’est un sujet passionnant, et moi-même je me suis fait la réflexion que ces dernières années les livres qui m’ont RENVERSEE, emballée, ont résonné fortement en moi sont écris par des femmes.
    Petit échantillon et j’espère que pour celles que tu ne connais pas tu vas y trouver ton bonheur :

    – Colette, depuis toujours <3
    – Simone de Beauvoir
    – Duras (certains, pas tous)
    – Doris Lessing (The Golden Notebook)
    – Margaret Attwood
    – Nancy Huston
    – Lionel Shriver (We Need to Talk about Kevin)
    – Jane Austen
    …..

  • Lys dit :

    Tiens c’est vrai, je n’ai presque jamais étudié de livres écrits par des femmes en français ni littérature au collège/lycée, pourtant je n’ai eu que des proffesseurEs, et même en philo on a très peu étudiés de femmes (mais on étais plusieurs à en demander, du coup on a un peu plus poussé sur le sujet c’était cool de la part de la prof).
    Du coup j’ai compté et parmi tout les bouquins que j’ai dans mon petit chez moi parisien, j’ai presque une égalité parfaite d’auteurs et d’auteurEs ! Je suis fière de moi, ça n’était pas du tout calculé ! (et en plus j’ai tellement de livres d’Amélie Nothomb, que physiquement j’ai plus de livres écrits par des femmes que par des hommes !)
    Après si je devais compter avec tout les livres que j’ai encore chez mes parents, je pense qu’il y aurait majorité d’hommes auteurs (rien que par les livres étudiés en cours).
    Mais ma maman m’a toujours encouragée à lire (avec mes tout premiers petits sous d’argent de poche, vers 6 ans, je me suis acheté le livre/BD de La petite Sirène, pendant que mes frères s’achetaient des jouets et des bonbons, maman était si fière !) et si je me souviens bien, j’ai quand même pas mal de livres écrit par des femmes dans ma bibliothèque, dont Yasmina Khadra, Marguerite Duras, J.K Rowling, Stephenie Meyer (oui bon, j’avais 13 ans quoi u_u)… et d’autres dont je ne me souviens pas forcément. Du coup c’est quand même un constat effrayant pour l’école, mais rassurant pour mon historique de lectrice et de féministe ^^
    Un grand Merci pour ce billet en tout cas ! <3

  • Sarah dit :

    La question recoupe celle des grandes figures historiques qui sont en général masculines (pour des raisons évidentes de sur-représentation au niveau politique), cf un article de Libération: http://www.liberation.fr/societe/2011/09/07/au-chapitre-des-grandes-femmes_759431

  • Alyss dit :

    Mais cet article est juste absolument génial ! Je m’en vais tout de suite visiter un peu ce blog, j’ai adoré !

  • Nina dit :

    Bonsoir Maureen,

    Je comprends d’un certain point de vu ce que tu exprimes. Certes, les femmes sont moins présentes que les hommes en littérature et c’est bien dommage.
    Cependant, je suis moi-même en terminale littéraire et j’ai déjà étudié des oeuvres écrites par des femmes dans ma scolarité comme Madame de la Fayette (encore et toujours), Marguerite Duras, Colette Nys Mazure (poétesse belge peu connue), Simone de Beauvoir, Mary Shelley (en anglais) etc… Certains livres n’était ni recommandés dans le programme, ni par mes professeurs, je te l’accorde, mais je reste tout de même sceptique sur tes propos.

    Selon moi, l’Art ne demande pas de sexe. Mais comme tu le dis plus haut, nous sommes à une époque où une inégalité homme/femme se fait sentir donc, peut-être faut-il effectivement en prendre compte.

    Malgré tout, tu sembles reprocher de ne pas étudier assez de femmes de lettres, mais nous avons tendance à étudier plus intéressant encore : l’Homme qui écrit à travers une héroïne. Et ça, on ne cesse d’en étudier : Madame Bovary de Flaubert pour commencer (qui est au programme de littérature cette année) Une vie de Maupassant, Nana ou Thérèse Raquin de Zola, Thérèse Desqueyroux de Mauriac, Antigone d’Anouilh…

    Je me demande si, finalement, ce ne sont pas ces oeuvres étudiées qui nourrissent encore plus notre culture féminine et littéraire. Les genres sont ainsi confondus et donnent un aspect réellement intéressant aux oeuvres, ne penses-tu pas ?

    Sinon tes dessins sont de mieux en mieux, je suis tes progrès depuis longtemps maintenant et ils ne cessent de croître.
    Bonne continuation & bonne soirée

  • AudreyL dit :

    Moi ce qui me choque le plus, c’est qu’il n’y ait que 2 ouvrages au programme de terminale L, alors qu’en 2008-2009 il y en avait 2 fois plus…
    Autre auteure à lire: Laura Kasischke, le plus beau coup de poing littéraire et presque cinématographique de ces 5 dernières années (on se croirait dans une série américaine, la profondeur des réflexions intérieures en plus), surtout « La vie devant ses yeux » ou « La couronne verte » (et ouais en français, je sais, mais « The Awakening » en anglais c’est dur!)

  • Towanda dit :

    merci Diglee, pour cet article ! et très bien dessiné ! j’adore le chat Abyssin 🙂

    Merci à Héloïse pour son commentaire, documenté – et argumenté : « Le talent n’a pas de sexe, l’expérience oui. On a besoin de regards féminins sur le monde. ».

    Je rajoute à cela que le regard féminin sur le monde est aussi indispensable que le regard indigène sur la colonisation : quand on a affaire à la version des vainqueurs, on a affaire à un mensonge sur des enjeux essentiels (la raison de la défaite, les forces en jeux, les moyens mis en œuvre par le vainqueur pour exterminer à la déloyale, les moyens déployés par les vaincues pour ne pas disparaître dans le silence de l’histoire)…

    … Car il n’y a rien de plus fort que l’histoire réécrite par les hommes en tant que classe dominante pour effacer la vie et les paroles (très diverses) des femmes. Ils sont capables d’étouffer génocide après génocide (qui ici a entendu parler du génocide des sorcières pendant ses cours d’ « histoire », combien de siècle il a duré, pourquoi il a été perpétré ? Qui ici a entendu parler du génocide des femmes en Asie en cours de géographie ou d’éducation civique ?), alors pensez, quelques milliers d’écrivaines …

    De fait, « l’histoire » des vainqueurs noues fait croire que les femmes ont été peu nombreuses, pas très inventives ou avant-gardistes (ça a été répété dans les commentaires) … pourquoi le croit-on sans vérifier ? Parce que l’histoire falsifiée passe pour être la collecte apolitique et objective des faits passés : ce silence historique des femmes ne serait donc que le simple reflet d’une différence fortuite ou naturelle, une juste iniquité entre des génies ayant forcé, à la seule force du poignet, le respect et la mémoire collective, et des femmes qui n’auraient pas pris le train de la culture en marche (pour reprendre le paternalisme de Sarkozy au discours de Dakar). C’est ignorer la pugnacité des femmes, la brutalité des hommes qui luttent pour le pouvoir, c’est enfin surestimer gravement le talent des hommes célébrés dans un patriarcat.

    Quand on voit ce qui est bombardé « Grand Homme », on peut se poser des questions sur l’objectivité de l’Histoire.
    Sans compter les coïncidences malheureuses …
    A l’heure où on enterre dans l’oubli l’humaniste Christine de Pisan on s’incline devant l’immoral Machiavel et l’agresseur sexuel Rabelais ….
    Au moment où les livres effaçaient les traces de la poète, herboriste, philosophe Hildegarde de Bingen et de toutes les sorcières génocidées, les fils de l’Homme célébraient la lourdeur de la chanson de geste de Roland et Chrétien de Troie …
    Au moment où la clique viril accapare la révolution, tranche la gorge indomptable d’Olympe de Gouges, les citoyens universels célèbrent parmi les pires violeurs et propagandiste du viol de l’histoire de la littérature : Casanova, Laclos et Sade ! (Sade !! un violeur en série, qui commettait actes de torture et de barbarie, en a répertoriés une partie dans ses livres ! probablement assassin ! je l’ai eu en 3ème ! pendant que le prof d’histoire se taisait sur la vie des victimes réelles de Sade !).
    Au lieu d’écouter le « contrat social » que proposait Mary Wollstonecraft, les hommes qui réécrivent l’histoire à chaque génération de professeurs et d’académiciens ont préféré célébrer la philosophie immorale et libérale de Sade…
    Au lieu de laisser résonner à travers les siècles la voix de Flora Tristan qui dénonçait (bien avant les poses queer intersectionalistes) les injustices croisées que subissaient les femmes les plus opprimées, qui dénonçait aussi, bien avant les affolement ministériels, les violences du conjoint – elle que son mari a tenté de tuer à coup de pistolet – au lieu d’écouter la voix de raison et la clarté d’écriture, les Livres n’ont retenu que des auteurs « lutte des classes » (Zola ou Hugo par exemple) qui évacuaient soigneusement le pouvoir sexiste qui est à la base du capitalisme et du colonialisme.

    …. Tout ces choix n’ont rien de neutre, ils sont politiques. Croire que l’Histoire officielle ne retient que les méritants, et réciproquement, car l’histoire est bonne mère, que les méritants accèdent forcément à la notoriété un jour ou l’autre, c’est vraiment être très naïf sur les conditions de production de l’histoire dans une société inégalitaire.

    Une chronologie comparative entre les œuvres magistrales étouffées des femmes et les œuvres des « Grands hommes » pourrait révéler au moins deux choses :
    – le choix s’est toujours réalisé dans le sens de renforcer le pouvoir des hommes sur le monde et d’en masquer l’arbitraire et la barbarie ;
    – et derrière chaque grand homme, il y a des dizaines de femmes, celles qu’il a volées, celles qu’il a effacées, celles qu’il a maltraitées pour « inventer » ses romans ou peindre ses « fantaisies » … et sa femme bien sûr, qu’il a réduite en esclavage (comme tous les hommes de l’époque) mais aussi au silence ou à la corvée d’écrire son œuvre (cela a été le cas de beaucoup de femmes de musiciens, elles-mêmes compositrices, comme Clara Schumann & Alma Mahler)…

    C’est pour cette raison entre autre que lire des hommes ou des femmes n’est nullement neutre, et lire des femmes est vital pour noues. Les hommes en tant que classe possédante a volé notre histoire : noues ne savons même pas le nom des femmes qui meurent sous leurs coups aujourd’hui, dans notre département, dans notre rue, dans notre quartier … alors sortir de l’oubli le nom des femmes qui ont écrit pour noues, pour elles, c’est vital … elles ont écrit pour ne pas mourir comme une femme, c’est-à-dire sans que ça fasse un pli à l’étoffe lourde du silence (écouter là-dessus la poignante analyse d’Andrea Dworkin lors d’une de ses dernières apparitions en public, en mars 2002, à la publication de « Heartbreak: The Political Memoir of a Feminist Militant », vidéo en ligne).

    L’autre raison est la qualité exceptionnelle des écrits des femmes qui ont survécu à ce génocide culturel. Car, comme tout opprimé devant braver la censure et l’humiliation publique, les femmes ont déployés des trésors d’intelligence, de rhétorique, que seuls les hommes opprimés ont dû déployer pour se faire entendre (par exemple, Césaire comparé à ses copains blancs est infiniment plus inventif, audacieux, rigoureux et contestataire dans son surréalisme).
    Un exemple : essayez de trouver un « grand » sociologue qui écrive avec la rigueur de Christine Delphy … et pourtant, à champ comparable de recherche, c’est Bourde-Dieu qui a été retenu par l’ « Histoire », alors même que ses idées sur la « domination masculine » ont toutes été volées aux femmes de son époque, sauf la bouse psychanalytique et romantique dont il a orné son propos … ça c’est de lui.
    Trouvez un grand homme linguiste qui ait l’irrévérence rigoureuse d’une Claire Michard …
    trouvez un grand homme chercheur qui ait la force de retourner tout un champ de savoir comme l’ont fait, chacune dans leur discipline, Nicole Claude Mathieu, Paola Tabet et Colette Guillaumin. Ces femmes, nos contemporaines, ont révolutionné leurs champs de savoir, aucune n’est vraiment connue, et peu ont dépassé le stade (fatale pour une femme) de maître de conférence, alors que j’ai eu pour professeurs (de fac) des mecs qui pour tout cours noues recrachaient les excréments des trois mouches qui les agitaient.

    J’ai lu plus haut que ça faisait chier un bonhomme de lire « des sentiments » chez les auteures femmes … il est vrai que les livres morts émotionnellement, qui célèbrent la froideur émotionnelle des hommes, leur inaptitude relationnelle en dehors de la guerre et du rapt, la psychologie positiviste des robots rationnels et le sentiment mécanique des agresseurs sexuels, c’est vraiment incroyablement riche ! Siphonner l’humain de son humanité, de ce qui fait sa chair, c’est la tendance néolibérale, et plus généralement patriarcale.
    De plus, on ne peut reprocher aux femmes d’essayer de comprendre ce que sont les sentiments humains face au paradoxe qui aliène leur vie d’opprimée : d’une part, elles sont bercées dès l’enfance de l’idée (démocratique autant que romantique) que les hommes aiment les femmes, ce pourquoi elles doivent leur vouer leur vie, d’autre part, elles expérimente dès l’enfance la violence sexuelle masculine (le harcèlement, les agressions sexuelles, le mépris, l’exclusion et pour finir, dans le couple, l’exploitation domestique et l’étiolement de sa vie professionnelle) et de fait, les hommes dans le couple sont notre première cause de mortalité (avant les cancers, les accidents de la route et les guerres) et d’invalidité. Comme tout opprimé, les femmes se demandent pourquoi on les traite ainsi. Or la manière dont les hommes noues traitent est justifiée par l’amour (voir là-dessus Pascale Noizet, l’idée moderne d’amour). Tant qu’une femme ne peut pas se formuler que c’est simplement et horriblement de la haine de classe (comme le théorisent Andrea Dworkin ou Dee Graham), elle ne cessera de questionner ces « sentiments » qui sont les barreaux de sa prison.

    j’arrête là, je voulais voues laisser un liste de noms, comme Héloïse, mais je suis trop épuisée ce soir … mais si ça voues intéresse, je peux rajouter quelques noms à ceux déjà cités…

    … et ça pourrait être intéressant pour chacune que l’on liste les femmes qui noues ont ouvert les yeux !

    En ce moment, je lis, enfin je goûte, Violette Leduc, qui surclasse l’écrasante majorité des auteurs homme que j’ai étudié au lycée ou à la fac, tant par la qualité formelle de son œuvre, que par sa subtilité psychologique.
    merci encore
    Towanda (l’une des héroïnes de “Fried Green Tomatoes at the Whistle Stop Café” de Fannie Flagg 🙂 )

  • Tout à fait d’accord ! et merci de ce texte bien écrit. Il y a du boulot pour que ça avance … pour ceux que ça intéresserait mon dernier essai « Ces femmes qui changent le monde » aux éditions Des ronds dans L’O.

  • diglee dit :

    Coucou Nina!

    Beaucoup de choses à te dire, suite à ce commentaire.

    D’une part: que tu aies lu plein de femmes de ta propre initiative est fabuleux, et c’est ce que j’ai dû me résoudre à faire aussi, hors cadre scolaire. Mais quand tu dis « Certains livres n’était ni recommandés dans le programme, ni par mes professeurs, je te l’accorde, mais je reste tout de même sceptique sur tes propos. »: tu valides précisément ce que je dis, à savoir que le programme officiel ne permet pas d’étudier ces auteures. Quant à ton scepticisme, je ne peux que te conseiller pour l’apaiser d’aller consulter les archives par toi-même pour constater que les auteurEs sont bien les grandes absentes du programme de terminale L. Il ne s’agit pas ici de mon avis personnel ou de mes opinions, mais de chiffres purs et simples: 32 hommes en 13 ans, zéro femmes. Plus de la moitié (17) d’entres eux du 19e et du 20e siècle, siècles riches pourtant en ouvrages de femmes même si certaines moins représentées et validées que les hommes. J’ai mis le lien du site du ministère de l’éducation Nationale à la fin de l’article pour que chacun puisse vérifier mes propos.

    Ensuite, tu me dis: « Malgré tout, tu sembles reprocher de ne pas étudier assez de femmes de lettres, mais nous avons tendance à étudier plus intéressant encore : l’Homme qui écrit à travers une héroïne. » Aaaah, mais je ne les oublie pas. C’est justement là tout mon combat: pendant plus de 20 siècles d’écriture, la femme a existé majoritairement à travers le prisme de l’œil masculin. À travers « l’homme ».

    Au secouuuurs! ^^

    Certes, ça a donné des ouvrages fabuleux: « 24h dans la vie d’une femme » et « lettre d’une inconnue » de Zweig sont mes préférés, mais aussi « Mademoiselle Else » d’Arthur Schnitzler (sur lequel j’avais déjà écrit un post il y a presque deux ans: http://diglee.com/la-grace/) (comme quoi, que la France se rassure, je lis encore des hommes ^^). On peut aussi aisément citer Tolstoï, Zola et tous ces auteurs qui ont érigé en héroïnes tragiques des femmes sorties de leur imagination, mais ce serait fou de considérer que la femme est présente dans la littérature par ces biais là.

    Les portraits de femmes par des hommes restent des visions fantasmées de la femme.

    On ne parvient à toucher du doigt le réel que par l’expérience: imaginons une seconde que la littérature ait été affaire de femmes uniquement. Que pendant des siècles, elle soit l’apanage des femmes, et que quelques hommes, seulement, parfois, soient arrivés à percer. N’auraient-ils pas envie de prendre la plume, eux aussi? De parler d’eux, de l’intérieur?

    Flaubert, que tu cites en exemple, a beau avoir une plume de génie, il reste malgré tout relativement macho. Celui qui a écrit « l’éducation sentimentale » a aussi écrit des inepties telles que « la femme est un produit de l’homme. Dieu a créé la femelle, et l’homme a fait la femme; elle est le résultat de la civilisation, une œuvre factice » ou encore, je cite « les sinistres femelles (…) elles avaient lancé bien autre chose que leur bonnet par-dessus les moulins; elles ne s’arrêtèrent pas à si mince détail et tout le reste du costume y passa. Elles mirent leur âme à nu et l’on fut stupéfait de la quantité de perversité naturelle qu’on y découvrit. » (« Cette mâle assurance », Benoîte Groult, Albin Michel). Non pas que Flaubert fut un connard odieux unique en son genre, il était juste… un homme à une époque très misogyne, celle du bas-bleuisme et de l’absence de droits quasi total des femmes. On ne peut décemment pas prendre pour « féminin » et encore moins, à mon sens, pour « symbole de féminité »des personnages conçus par des hommes élevés dans l’idée que la femme est une créature inférieure étrange, inaccessible, pure et mystique ou perverse et femme poison. Tout simplement parce qu’il faut remettre dans le contexte, et que celui de l’époque ne fait pas grande place aux femmes. « Adorer » les femmes c’est aussi les considérer comme des créatures différentes, ce n’est pas leur offrir une place juste et décente, égale, dans la littérature.
    Pendant des siècles les femmes n’ont existé que déformées par les fantasmes, désirs, angoisses, rêves ou frustrations masculines. Ce qui n’enlève absolument rien à la beauté de certains textes. Ils ne sont pas juste le reflet de la réalité. Quand on sait que les femmes n’ont pu voter qu’en 1944, ça en dit long sur leur considération dans la société.

    C’est donc merveilleux que les hommes écrivent sur les femmes, mais c’est LEUR vision des femmes. En tant que femme, j’ai eu besoin d’en lire d’autres, pour me trouver, m’interroger, me comparer (l’importance des modèles dans la construction est monumentale), me définir, au delà du prisme masculin qui à tendance à proposer beaucoup de femmes en objet de désir ou diamant de pureté.

    C’est aussi exactement ce qui est arrivé en BD: j’ai grandi toute ma jeunesse en lisant des BD écrites et dessinées par des hommes, des BD belges humoristiques aux sagas d’heroic fantasy pleines de trolls et de magie. Je ne m’en étais jamais souciée, seulement, alors que je n’arrêtais pas de crayonner des débuts de BD, des strips humoristiques ou saga en trois tomes d’aventures de sorcière, bizarrement JAMAIS je n’ai pensé à devenir auteure de BD. Parce que la seule que je connaissais, c’était Brétécher, et qu’elle me semblait hors de portée. Les autres: tous des hommes. Inconsciemment, j’ai donc mis de côté cette profession, et j’ai évolué dans mes études de dessins vers l’illustration de presse et de pub, beaucoup plus « féminines ». C’est seulement en tenant ce blog, que j’ai pu creuser ma place, en parallèle du milieu, et en racontant ce que jamais nulle part je n’avais lu avant les blogs BD; c’est en partie ce qui a fait qu’il y a eu un tel engouement pour ce que les médias ont appelé « la BD girly »: parce que jusque là, les femmes ne publiaient pas de BD. Le milieu était à 99% masculin. Les femmes n’étaient là qu’en héroïne sexy ou guerrière en pagne, hôtesse de l’air, maitresse en mini jupe ou maman de chenapan en tenue de groum. On n’avait jamais LEUR point de vue.
    Aujourd’hui je le comprends, et je comprends bien mieux la folie que le « girly » a généré (et la tôlée masculine qu’on s’est ramassé, au passage).
    C’était pareil en 1975 (année de la femme) en littérature: une explosion, une découverte fabuleuse. Si ce n’est pas déjà fait, je te recommande chaudement le génial et piquant « Ainsi soit-elle » de Benoîte Groult (et « le Deuxième Sexe » ÉVIDEMMENT, qui sont des ouvrages fabuleux et très complets sur la complexe position des femmes dans toute l’Histoire)

    Les domaines des arts ont mis du temps à accueillir les femmes (qui ont pourtant toujours produit, malgré l’ambiance patriarcale oppressante), il est donc légitime que leur prise de parole émousse un peu, prenne du temps et fasse du bien. Il est temps de leur faire une place, quels que soient leurs sujets. Et il serait temps aussi, à mon sens, de re-considérer ce qui est un chef d’œuvre et pourquoi, par qui il a été défini comme tel et s’il est toujours d’actualité de le présenter comme tel.

    Bien à toi,
    Maureen

  • Ann dit :

    Il y a beaucoup de choses qui se font aujourd’hui et des prises de conscience, les chercheurs aussi font un travail de fond en histoire. Peut-être mon site dédié aux voix féminines en littérature vous intéressera-t-il .

  • Madlu dit :

    *Hum*
    Moi, comme ça, je conseillerais de lire Justine Niogret.
    Voilà.

  • Vinciane MC dit :

    Bonjour Diglee,

    Merci beaucoup d’attirer notre attention à toutes et à tous sur ce sujet de la visibilité des femmes qui écrivent et qu’on ne lit que dans l’intimité.

    Parce que je crois que chaque petit pas est un facteur de progrès vers l’égalité entre personnes humaines, à mon tour d’attirer ton attention sur le mot avec lequel elles sont nommées.

    Aujourd’hui la tendance est à l’usage d’un mot étrange, composé du mot masculin affublé d’un E, le mot auteurE. ça part sûrement d’une bonne intention mais il me semble que c’est un peu cacher la misère sous le tapis. A l’oral, quelle différence entre « auteur » et auteure » sinon le pauvre effort de prononciation pour appuyer sur le e qui est normalement muet. Une femme qui écrit mérite mieux qu’un nom masculin dont le féminin reste muet.

    D’autant qu’il existe en français,depuis le moyen-âge, le mot « autrice », que l’on retrouve d’ailleurs dans d’autres langues latines, comme « autrice » en italien.

    Aurore Evain, elle-même autrice, dramaturge et metteuse en scène, a réalisé une étude approfondie sur ce mot inconnu des français. Je t’invite à le lire ici :http://www.siefar.org/docsiefar/file/Histoire%20d'autrice%20-%20A_%20Evain.pdf

    Ce serait génial si tu pouvais participer à ta façon à redorer le blason de ce mot qui redonne du volume aux femmes qui écrivent.

    Au plaisir de lire tes dessins et tes mots d’autrice – dessinatrice 🙂

  • Anne dit :

    Il en va de même pour les manuels scolaires. J’enseigne l’anglais. On peut compter sur les doigts d’une main les documents dont l’auteur est une femme (journaliste, écrivaine, poétesse, ou autre ) alors que nous avons des livres contenant presque une centaine de documents écrits ! Le comble, dans le chapitre sur les femmes et l’évolution de leurs droits, tous les textes émanent d’hommes !!! (Meeting Point Terminale, mais tous les éditeurs font de même).
    Je trouve donc mes documents ailleurs, et je féminise mes sources, en essayant de respecter la parité.
    Merci de conseiller de lire Ainsi Soit-Elle, de Benoîte Groult. Son livre est malheureusement toujours d’actualité, continue d’ouvrir les yeux des jeunes femmes, et est très bien écrit.
    Je conseillerai Les Années d’Annie Ernaux aussi, qui est pour moi un bijou.

  • kalie4 dit :

    Merci pour ce joli post qui suscite beaucoup de commentaires !
    Effectivement les femmes sont sous-représentées en littérature mais il faut bien le dire …dans tous les arts ! J’aimerais trouver plus d’explications à cela : les barrières sociales et psychologiques … oui d’accord mais alors pourquoi n’y a-t-il pas plus de femmes réalisatrices au cinéma (qui est un art « récent ») ? Est-ce que cela va s’équilibrer plus tard ?
    Je n’en suis pas sure car je pense que les femmes auront toujours moins besoin que les hommes de laisser derrière elles une oeuvre à la postérité…tout simplement parce qu’elles sont souvent mères !
    Combien d’auteurs (hommes) parlent de la gestation de leurs œuvres, de leur difficulté à « accoucher », comme si l’enfantement artistique était leur propriété.
    Ce qui me rassure c’est que les femmes auront toujours cette supériorité là de créer dans l’art et / ou dans la « vraie vie » (si je puis dire) alors que les hommes n’auront QUE le domaine de l’art (alors c’est vrai qu’ils l’ont dominé mais les pauvres, ils en avaient besoin pour laisser leur trace dans l’humanité ;).

  • Tounute dit :

    Je ne m’étais jamais posé la question, et j’ai beau chercher, je ne trouve pas UNE femme dont j’ai étudié l’oeuvre à l’école. Ni Georges Sand, ni Duras, ni Mme de Lafayette, ni Yourcenar, pour les plus connues… Même en cherchant dans les extraits étudiés dont je me rappelle, je n’en trouve pas. :-/

  • florence dit :

    Je me suis 100% reconnue dans votre texte.. Depuis quelques années, et après le « gavage » scolaire habituel d’auteurs masculins, je lis presque exclusivement des auteures, pour « rattraper » le temps perdu en quelque sorte…. mes 5 dernières trouvailles : Rosa Montero: « le roi transparent » puis « l’idée ridicule de ne plus jamais te revoir » (la vie de Marie Curie comme aucun homme n’aurait pu la raconter), Lydie Salvayre « pas pleurer » (sublime), Erica Jong « de mémoire de Filles » (texte puissant et cru, que je recommande à Quentin pour tenter de guérir de ses préjugés) et Alice Ferney « cherchez la femme »

  • Marie dit :

    Ce post m’a donné envie d’acheter la BD sur Olympe de Gouges… Etant prof d’histoire, je pense l’intégrer l’an prochain dans mes cours de 4e sur la Révolution française. Nous avons la possibilité d’étudier l’évènement par l’intermédiaire des femmes. Les nouveaux programmes mettent de plus en plus en lumière le rôle des femmes dans l’Histoire mais ce n’est pas encore suffisant. Ca change lentement mais surement !

  • Camille dit :

    Bonjour,

    Quel plaisir de lire cet article ! Et c’est un professeur de français (masculin de surcroît) qui vous fait la remarque. Récemment, j’ai remarqué que la liste des textes que j’ai fait étudier à mes élèves de première ne contenait que peu d’œuvres écrites par des femmes. Je m’en veux pour cela, et je pense que je ne referai pas l’erreur. Car c’est une erreur.
    Quand j’étais étudiant, j’ai eu la chance de suivre un cours (assuré par Mme Edwige Keller-Rahbé, passionnante !) sur les femmes et le théâtre au XVIIème siècle. Très intéressant de découvrir une production qui est très souvent de qualité et qui est pourtant peu montrée, étudiée, jouée.
    Pour revenir à ma propre pratique de l’enseignement, c’est simple : en lisant la liste (le fameux « descriptif des activités » que les élèves de 1re doivent bien connaitre), j’ai proposé à la lecture analytique seulement trois textes de femmes : un extrait de « La Princesse de Clèves » de Madame de Lafayette, un extrait du postambule de « La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne » d’Olympe de Gouges et un extrait du « Deuxième sexe » de Simone de Beauvoir. J’en profite d’ailleurs pour rectifier ce que vous avancez en commentaire : Olympe de Gouges peut tout à fait s’inclure dans les programmes et la « Déclaration » est présente (par extraits) dans certains manuels. En classe de 1re, le professeur dispose d’une certaine liberté et Olympe de Gouges peut tout à fait être étudiée dans l’objet d’étude sur les genres de l’argumentation. Nous sommes d’ailleurs relativement nombreux à proposer une séquence sur l’image de la femme, dans la littérature, à une époque donnée (j’ai préféré étendre le sujet et voir comment différents auteurs, que ce soient des hommes ou des femmes, tentaient de défendre les droits de la femme).
    Il reste quand même beaucoup de travail. Les programmes de collège étant en réécriture, ce serait une bonne idée qu’on en profite pour donner aux auteures la place qu’elles méritent (c’est peut-être également le bon moment pour diffuser cet article …).

    Par contre, il ne faut surtout pas tomber dans l’excès inverse. Ce que je lis dans certains commentaires m’effraie un peu. Et Chrétien de Troyes est un exemple malheureux. Je ne vois pas pourquoi on jetterait toute son œuvre au feu au simple prétexte qu’elle a été écrite par un homme. Et, oui, je regrette, l’œuvre de Chrétien de Troyes est intéressante. Celle de Flaubert l’est aussi. Celle d’Hugo l’est. Celle de centaines et centaines d’auteurs masculins l’est. Il ne s’agit pas de prétendre le contraire ! Il faut (et je me bats pour cela) montrer au contraire aux élèves que, pour ces centaines d’auteurs géniaux, il y a également des centaines d’auteures géniales. Je ne vois pourquoi l’œuvre de Chrétien de Troyes serait « lourde », pour reprendre les mots d’une de mes voisines du dessus.
    Attention, je rejette également l’association des femmes aux sentiments, mais il faudrait veiller à ne pas promouvoir celle de l’homme et de la violence. On veut rétablir un équilibre, pas inverser la balance. Enfin, je l’espère.

  • Clem dit :

    En y réfléchissant et grâce à ce post, je me suis rendue compte que je n’ai jamais étudié d’auteur féminin de toute ma scolarité. Et c’est un scandale. J’ai fait un bac L, j’avais des professeurs de littérature brillants, et jamais la question n’a été abordée…
    Et aujourd’hui, quand je mentionne que je suis une fan inconditionnelle de la littérature féminine anglaise du XIXe siècle, les gens me regardent de travers et me disent « hein ? mais ça parle pas genre, que d’amour, tout ça ? »
    T.T

    Vivement que ça change !
    Merci Diglee !

  • Clem dit :

    En y réfléchissant et grâce à ce post, je me suis rendue compte que je n’ai jamais étudié d’auteur féminin de toute ma scolarité. Et c’est un scandale. J’ai fait un bac L, j’avais des professeurs de littérature brillants, et jamais la question n’a été abordée…
    Et aujourd’hui, quand je mentionne que je suis une fan inconditionnelle de la littérature féminine anglaise du XIXe siècle, les gens me regardent de travers et me disent « hein ? mais ça parle pas genre, que d’amour, tout ça ? »
    T.T

    Vivement que ça change !
    Merci Diglee !

  • Laurent dit :

    Bonjour

    Avis intéressant, mais je me rappelle une discussion avec une femme lors des propositions de loi sur la parité dans les conseils d’administration, qui me disait (en substance) « quelle absurdité ces lois sur la parité dans les CA. Je ne veux pas siéger à un CA par ce que je suis une femme et qu’il faut remplir un quota. Je veux y siéger par ce que mes qualités ont prouvé que je pouvais occuper ce poste »

    On étudie pas en littérature des écrivains par ce qu’ils sont homme ou femme. On les étudie pour ce qu’ils ont apporté aux mouvements littéraires et à leur époque.

    Je ne connais pas de femme qui ait écrit en philosophie une œuvre comparable à celle de Kant. Je ne connais pas de femme qui ait eu une contribution au théatre anglais comparable à Shakespeare sur cette époque. Ni de femme qui ait une œuvre équivalente à celle de Goethe au XVIIIème siècle.

    On étudie pas Kant par ce que c’est un homme. Ou Nietzche. On les étudie pour la portée de leur œuvre. Eussent ils été des femmes qu’on les étudierait tout autant.

    N’est ce pas avoir une lecture sexiste des choses que de croire qu’il y aurait la dedans un choix délibéré autre que celui de la qualité littéraire ?

    Mis à part la seconde moitié du 20ème siècle, qui n’est pas le sujet le plus courant au baccalauréat, il est vrai que les femmes ont peut été marquantes dans la littérature.

    Il y a bien des femmes écrivains, et c’est heureux, et elles apportent beaucoup de choses à la littérature.

    Pas par ce qu’elles sont femmes. Mais par ce qu’elles écrivent bien.

    N’est ce pas le plus important ?

  • Bolé dit :

    Oui, merci Isa ! le constat est un peu amer, le sexe féminin est encore trop souvent « oublié » plus ou moins volontairement, la parité, la vraie, reste à mettre en place mais comme il faut commencer par quelque chose, autant faire savoir les talents de toutes ces femmes qui savent si bien parler d’humanité sans acrimonie ni sexisme, les lire au même titre que les hommes est un bon début….

  • Philogyne dit :

    Excellent article de blog qui touche fort et juste – avec du coup des commentaires passionnants regorgeant de remarques et d’idées utiles (ce qui est rare dans la blogosphère!). J’ajoute aux suggestions de lecture glanées au fil des réactions la collection Femmes de Lettres de Folio: pour 2€ le volume, ce n’est pas cher de la découverte… Avis aux profs en manque d’idées!

  • Laurent dit :

    Pour compléter mon commentaire précédent…

    De toute mes longues études scientifiques, je n’ai jamais eu une seule loi physique ni un seul résultat (théorème ou lemme) mathématique qui soit celui d’une femme.

    Pythagore et Thalès sont des hommes, Newton et Leibniz sont des hommes…. est ce pour autant sexiste ? Ou étudie t’on ces lois pour leur portée ?

    N’est ce pas avoir un regard sexiste que de regarder le sexe des scientifiques qui ont établis ces lois plutôt que de regarder la valeur de ces lois indépendamment du sexe ?

    S’il y a aussi peu de femme, c’est pour des raisons historiques qui sont regrettable et pour des modèles sociaux qui Dieu merci ont été combattu avec pas mal de succès.

    Mais il ne faut pas chausser des lunettes qui analysent les évènements suivant des rapports entre sexe. On risque de tomber dans l’adage « quand on est un marteau, on, voit tous les problèmes comme des clous »

  • Bulle dit :

    Pour compléter la biblio : Mariama Bâ, Une si longue lettre

  • Marianne dit :

    Bonjour Diglee,

    Et merci pour ces considérations très intéressantes, et surtout très nouvelles ! (Pour moi)
    De mon côté, j’ai fait des études scientifiques, donc pas de français en Terminale… Mais en 1ere, il y avait le livre « Irène Joliot-Curie Ou La Science Au Coeur » dans les lectures conseillées, et j’étais toute contente de découvrir la vie d’une scientifique, écrite par une Marianne, en plus ! ^^

    Niveau BD, j’aimerais bien savoir ce que tu penses de la série Yoko Tsuno. L’auteur est masculin, mais le personnage principal m’a toujours paru être un modèle d’équilibre entre la femme forte, pointue techniquement, qui prend des décisions pour elle-même, et la femme qui sait aussi très bien écouter ses sentiments (et ceux des autres).

    (Et rien à voir : n’hésite pas à nous partager avec humour des petits trucs de ton quotidien comme tu faisais régulièrement avant ! Quelques anecdotes entre 2 longs articles engagés… ^^ Ça me manque !)
    Bonne continuation !
    Marianne

  • BanditManchot dit :

    Post tout à fait juste et tout à fait justifié. J’ai toujours eu lors de mon parcours scolaire la possibilité de lire une oeuvre classique d’une auteure et j’ai été (hélas) interrogé en bac français sur « un barrage contre le pacifique » sur lequel je me suis complètement planté (manque évident de maturité de mon coté) mais je confirme qu’à l’époque le ratio homme-femme n’y était pas du tout.

    Voir qu’aujourd’hui encore on entretienne cette différence, pire, qu’on te reproche de lire des auteures, ça me stupéfait.

  • thylda dit :

    MERCI !

  • Léonie dit :

    Bonjour Diglee!
    Ca fait un bout de temps que je n’avais pas lu de note de ton blog, à peu près depuis celle sur le harcèlement de rue, il semblerait.
    Lire cet article m’a fait beaucoup de bien, étant donné que je m’insurge régulièrement contre le peu de modèles et de représentations féminines crédibles (c’est à dire qui agissent comme des êtres humains, et pas en fonction de leur genre) disponibles dans les médias, ou mises en valeur, et je suis bien contente que des personnes éclairées décident d’aller se refaire une éducation littéraire en intégrant à leur répertoire tout un pan d’auteurs oubliés : les auteures.
    Alors je tiens à te remercier sur ce point, même si c’est d’un autre sujet que je viens te parler ici. Ça a été brièvement évoqué par un-e lecteur-rice plus haut, mais tu ne l’as visiblement pas remarqué, alors j’espère sincèrement que ce message-là ne tombera pas dans le vilain panier des combats invisibles.
    Une phrase de ton article m’a interpellée, celle où tu nous dis ça : « posséder un pénis n’est pas une qualité requise pour écrire un ouvrage de qualité ». J’espère que tu ne vas pas te braquer à la lecture de ce commentaire, car ça n’est vraiment pas le but, mais ceci, est une phrase qui blesse. C’est même pire, c’est une phrase qui discrimine, car elle exclut de fait l’existence de milliers de femmes qui possèdent un pénis. Elle exclut la souffrance de ne pas être reconnu-e selon son genre, simplement à cause de l’apparence de son sexe. Car une femme n’a pas forcément une vulve, et un pénis peut être partie intégrante du corps d’une femme (et ce qu’elle ait envie de se faire opérer, ou non!). Et ignorer ça, c’est du cisexisme. (pour la petite explication : être cisgenre, c’est avoir un genre qui concorde avec l’identité sexuelle qu’on nous attribue à la naissance, identité elle-même déterminée par l’apparence de nos organes génitaux. Le cisexisme, c’est la discrimination de toutes les personnes non cisgenres, soit les personnes transgenres, intersexes, non-binaires, genderfluid, genderqueer et j’en oublie bien malheureusement…)
    Merci beaucoup d’avoir pris le temps de lire tout ceci, je te serais bien aise de prendre en compte cet appel à la reconnaissance des diversités que sous-entend la notion de genre, et de toutes les femmes en général.
    Je le redis, mais ce fut un chouette article, et moi en ce moment je lis Charlotte Brontë <3
    Bonne continuation Diglee, et bon courage pour la suite !

    Léonie, amoureuse des livres, et de cette utopie qu'on appelle justice sociale.

  • ninette dit :

    Très beau plaidoyer en faveur d’un monde moins centré sur la pensée unique, la pensée masculine !
    Analyse très juste d’une situation complètement injuste.
    Mes grands coups de cœur de jeune lectrice ont été féminins : Margaret Mitchell, La Contesse de Sévigné, La Princesse de Clèves, Laura Ingalls, Jane Austeen, Amélie Nothomb, Agatha Christie….
    Mais ce sexisme ne se limite pas à la littérature.
    J’aime dessiner et un jour j’ai eu droit àquelque chose de magnifique qui m’incitait à devoir renier celle que je suis : « tes dessins sont sympas mais trop féminins ».
    Mmmmh, certaines remarques laissent sans voix.
    Bravo pour votre travail <3

  • Eglantine dit :

    Oh que c’est vrai ! D’ailleurs, je fais des études d’histoire de l’art et c’est le même constat, nous parlons très peu des femmes ! Alors bon pour les périodes anciennes où on connaît très peu d’artistes femmes par ce que les professions artistiques leur étaient interdites je sais bien que les prof ne peuvent pas en inventer pour nous faire plaisir mais le constat est le même pour les périodes modernes… En cours d’art du XIXe siècle et d’art du XXe siècle aucune femme artiste n’est évoquée dans aucun de mes cours… même pas Camille Claudel ou Niki de Saint Phalle ! La seule exception étant Sonia Delaunay que l’on évoque malheureusement presque toujours en association avec son mari (merci d’ailleurs au MAMVP pour la superbe exposition qui lui a enfin rendu justice cet hiver !)… L’éducation à la culture semble devoir faire encore quelques kilomètres sur le chemin de l’égalité hommes/femmes…

  • Eglantine dit :

    http://campus.lemonde.fr/bac-lycee/article/2015/04/15/ou-sont-les-femmes-pas-dans-les-programmes-du-bac_4616407_4401467.html

    On parle de toi 😉 Même si l’article se contente de citer les faits et manifeste autant de volonté d’esprit critique qu’un poisson rouge… En revanche il semblerait qu’il ai déclenché un tollé parmi les nice guys de facebook (visiblement la parité serait une revendication futile et suranée de féministes extrémistes emmerdant quotidiennement le monde, mamelles à l’air et foulant du pied les hommes opprimés si j’ai bien compris l’idée générale…)

  • Rasend dit :

    Si tu n’en as jamais lu, je te conseille de lire des livres de Barbara Hambly, une grande femme de lettres qui écrit de la fantasy et qui l’écrit bien. C’est une fantasy un peu plus adulte que les nombreux romans jeunesse qui fleurisse dans ce genre. Parmi son oeuvre, je te conseille la trilogie du « Cycle de Darwath » qui fait partie de mes lectures préférées.

  • Elle dit :

    Ceux qui sont étonnés aujourd’hui comprendront peut être d’eux mêmes plus tard.

    Par contre je me demande ce que valent ces programmes officiels puisque ce sont les profs composent leur liste. J’ai oublié toutes les autres oeuvres de mon bac de Français en 2009, mais je me souviens de La Princesses de Clèves, que nombre de prof de Français avaient mis dans leur programme cette année suite à une remarque de Sarko.

  • Elle dit :

    C’est intéressant cette question de la représentation du personnage féminin mais il ne me semble pas que ce soit le problème justement. N’ayant pas la sensibilité d’un écrivain, ça me fascine toujours de lire un homme qui retranscrit justement une héroïne, ou une femme qui me fait sentir la justesse d’un personnage masculin. Mais c’est là le talent d’un auteur (homme / femme) que de rendre réel et palpable quelque chose qui est autre : on ne peut écrire que sur soi.
    C’est au contraire la représentation de la femme dans la société qui pose problème. Que ses oeuvres soient moins visibles, moins représentées et moins considérées, c’est là le drame. Donc encore bravo pour cette démarche active et merci de nous faire partager quelques lectures.

  • Bella dit :

    Bonjour Diglee,

    Je pense que si les femmes sont moins lues, c’est aussi parce qu’elles ont moins écrit. Forcément, la plupart d’entre elles n’avaient pas accès à l’éducation. (A noter cependant que l’Angleterre semble avoir produit plus d’écrivaines célèbres que la France au XIXe et au XXe siècle).

    Il faut que beaucoup de choses médiocres soient écrites pour obtenir un seul chef-d’oeuvre. Les femmes ayant produit moins d’ouvrages, les chefs-d’oeuvres écrits par des femmes sont moins nombreux. C’est mathématique. Elles sont donc moins au programme. Cela dit, lorsque des femmes ont écrit de bons livres, elles sont étudiées : Marguerite Duras, Louise Labé et Marie de France sont dans les programmes scolaires.

    Bonne continuation à toi,
    Bella

  • Camcam dit :

    Merci pour ce post ! Ce qui me permet de me rendre compte que j’ai de belles lacunes en littérature mais il n’est pas trop tard pour rattraper tout ça ! 🙂 Tu l’as surement déjà vu mais être reprise par LeMonde, quelle classe…

  • AURELIE LILOU dit :

    Merci pour ce superbe article désolé je le découvre sur le tard !
    je n’avais jamais pensé qu’au bac L on n’étudiait que des auteurs masculins !
    Merci infiniment pour tous les auteures que tu nous a cité et croqué au passage !
    je vais m’orienter moi aussi sur des livres de femmes !

  • Suzy dit :

    Récemment j’ai essayé de me remettre à lire. J’étais une grosse lectrice dans ma jeunesse, puis un certain type de bandes dessinées venues du Japon m’a soudainement occupé tout mon temps de lecture, et j’ai vite fait de passer de 3 livres par mois à 1 livres pas an.

    Bref, je me suis remise à lire, des classiques par exemple, écrits par des hommes. Et en même temps, j’ai accru ma sensibilité aux discriminations qui existaient envers les femmes. Et au fil de mes lectures écrites par des hommes de toutes époques, j’ai développé une grande frustration : toutes ces histoires, aussi belles soient-elles, je ne peux pas m’y identifier. Non pas parce qu’une femme ne peut pas vivre de belles histoires qui mériteraient d’être romancées, mais parce que ces hommes parlent des femmes comme d’une choses extérieure, tellement autre d’eux, par laquelle ils sont fascinés. Enfin pour le dire plus simplement : j’en ai eu marre de ces hommes qui racontaient leurs désirs d’hommes, les humeurs de leur bite, leurs fantasmes absurdes sur d’autres êtres humains qu’ils présentaient comme un pur objet de désir sous prétexte qu’il s’agissait de femme. J’en avait marre de lire des romans écrits avec la bite.

    Désormais, dès que dans un roman écrit par un homme (et surtout à la 1ère personne), je commence à lire une scène de sexe, je le ferme et je le jette à l’autre bout de ma chambre. non pas parce que les hommes ne devraient pas parler de leur perception du sexe, mais parce que c’est devenu bien trop systématique. Et je vais me sentir objectifiée au même titre que le personne féminin dont il sera question dans la scène, et ça, j’en ai raz le cul.

    Les romans écrit par les femmes sont une incroyable bouffée de liberté sur ce point de vue là. La femme n’est plus un prétexte à fantasmes, elle est un protagoniste à part entière, et mieux encore parfois : elle est centrale. Et rien que pour cette raison, je pourrais décider de ne plus lire que des romans écrits par des femmes.

  • Rachelle dit :

    Super article!! Qui m’a fait rappeler qu’au lycée j’étais la seule à avoir choisi un ouvrage d’une femme, Marguerite Duras, La Douleur, à présenter en classe. Et je réalise maintenant qu’inconsciemment je devais en avoir marre de ces auteurs mâles. Je te conseille de lire Amy Tan, The Joy Luck Club (je pense que c’est possible de le trouver en français).

    xxx 🙂

  • spotdelivery dit :

    Super cet article ! Ludique et intéressant 🙂 Je suis moi aussi allée faire un tour dans ma bibliothèque qui a confirmé vos propos… je n’ai en effet étudié que 2 livres écrits par des femmes durant toute ma scolarité (bien que je ne sois pas allée en L).. aaaah !
    Bref, ce blog est top, continuez, ça fait du bien à tout le monde ! Je pense qu’aujourd’hui très peu de femmes osent encore défendre la cause féministe car trop décriée. Mes amies ne veulent pas se dire féministes car ce serait « trop fort comme mot », mais soutiennent qu’elles prônent l’égalité H/F.. wtf ?? Qu’est-ce que le féminisme sinon la revendication de cette égalité ? Donc heureuse de voir que certaines personnes osent encore 😉 car oui encore aujourd’hui parfois parler de la condition des femmes dans nos pays développés; c’est osé…

  • spotdelivery dit :

    D’autre part les 3 premières auteures femmes sur lesquelles je suis tombée dans ma bibliothèque sont Hannah Arendt, Anna Gavalda, Muriel Barbery.. voilà si ça peut intéresser quelqu’un 🙂

  • Natacha dit :

    Bonjour,

    Très bon poste (comme toujours, ça fait maintenant bien 5 ans que je suis votre blog 🙂 )

    Je suis a l’université en droit et on a eu un cours sur le statut de la femme mariée de l’Empire romain jusqu’à nos jours, en Europe. Si le sujet vous intéresse, c’est avec plaisirs que je vous envoie les document du cours (texte de source et cours se basant sur les textes).

    Comme quoi, des professeurs osent quand même parler de l’évolution de la femme dans le temps de manière objective et très bien documentée, ça fait plaisir

  • Rose dit :

    Bonjour Maureen,

    Puisque tu as l’air de lire tous les commentaires (et tu y réponds toujours de façon hyper pédagogique, c’est super !), je voulais juste te parler d’un livre que j’ai lu tout récemment, de Siri Hustvedt, auteure que tu dois déjà connaître. C’est « Un monde flamboyant », paru chez Actes Sud, l’histoire est celle d’une artiste, veuve d’un grand marchand d’art new-yorkais, qui décide de prouver que si elle n’a jamais eu de succès, c’est bien à cause de l’ombre que le nom de son mari jetait sur elle malgré lui, mais aussi et surtout parce qu’elle est une femme, tout simplement. Je le raconte très mal, mais c’est très subtil, très sensible, comme toujours chez Hustvedt, et bourré de références, de « preuves » de ce qu’elle avance ; et en même temps c’est un excellent roman. Je pense vraiment que c’est à lire, par toutes et tous. C’est toujours rassurant de voir qu’on est pas seule à trouver que « it’s a man’s world », et que c’est bien triste…

    Hâte de lire ton prochain post,
    Rose

  • mlmp dit :

    Alors moi, c’est dans un tout autre domaine que la lecture, mais en musique (pop) je n’écoute que des femmes, Björk en tête (bientôt à Lyon!!!) !!!

    Et quand c’est un homme, c’est Balavoine ( qui, dans un sens, chante presque avec une voix une peu féminine… ouais, je sais, c’est con ce que je viens d’écrire). Mais bon, pas toujours, j’aime bien Jimmy Somerville, mais pas plus qu’un autre.

    Enfin bref, j’apporte ma pierre à ton édifice, sans plus…

  • Chère Diglee,

    Je me retrouve totalement dans ce billet !
    Partant du même constat que toi, il y a quelques années, j’ai commencé méthodiquement à emprunter à la bibliothèque de ma ville les livres écrits par des femmes, en commençant par les auteurs dont le nom commence par un A…
    Ma bibliothécaire, que j’adore, m’a quand-même prise pour une folle. On m’a aussi demandé si ce n’était pas un peu sectaire, d’exclure ainsi les hommes… 🙂

    Après quelques déménagements. j’ai arrêté cette opération méthodique, parce que parfois j’avais envie de lire une auteure en M ou en Y et que cela désordonnait toute ma belle méthode ! Mais je continue à lire de préférence des femmes : j’ai toujours tellement à rattraper !

    Cet état de vigilance depuis quelques années, m’a aussi donné un super pouvoir ! Comme toi, j’adore les livres depuis toute petite – mon conjoint aussi ! Pourtant, certaines librairies me mettent dans un état de malaise qui m’a d’abord été indéchiffrable (je m’y sens intruse, mais ce sentiment ne touche pas mon conjoint). Or, à chaque fois que je ressens ce malaise, une observation plus méthodique me permet de repérer que ces librairies ne laissent presque aucune place aux femmes auteures. Dernier exemple en date : en balade à Genève mardi dernier, on s’arrête devant une librairie qu’on ne connaissait pas. Excitation pour mon conjoint (chouette, une nouvelle librairie), malaise instantané pour moi. Décryptage du malaise : sur une 40aine de livres exposés en vitrine, seulement 4 femmes parmi les auteurs : 10 % !!!

    Les lieux de livres qui excluent (probablement inconsciemment) les femmes me donnent envie de fuir. Mais peut-être que la bonne réaction (future) sera de ne justement plus fuir. Je devrais plutôt demander au libraire s’il a tel livre de Annie Ernaux, ou de Simone de Beauvoir… Et surtout, lui demander pourquoi il laisse si peu de place aux auteures.

  • diglee dit :

    Coucou Rose!
    Je vois TRÈS BIEN de quel livre tu parles car à sa sortie, j’en ai lu la préface en ma baladant chez mon libraire. J’adore Siri Hustvedt du très peu que je la connais (j’ai d’abord connu son mari, Paul Auster… HEM! ^^), et la thématique de ce livre tout comme la forme prise pour l’aborder m’ont beaucoup BEAUCOUP plu. Malheureusement, en pleines recherches d’Anna, j’avais trop de lectures documentaires en cours pour le lire.
    Mais la préface est fascinante, avec cette enquête sans fin (je me souviens que l’artiste en question écrivait dans des journaux intimes classés par ordre alphabétique: A pour Amour, amitiés Audace etc. et ainsi de suite, et que Siri ne trouvait pas les carnets correspondant à deux lettres -je ne sais plus lesquelles…J?- et que finalement, contre toute attente, elle en retrouve un, à la fin du livre, qui lui fait changer tout l’axe qu’elle avait choisi. GÉNIAL. Travail de mémoire, de trace, d’intime, en lien avec la question de la place des femmes dans l’Art, militantisme, provocation: tout pour me plaire en somme. Je l’ai bien gardé en tête. 😉
    Merci pour ton petit mot.

  • Thomas dit :

    Bonjour,

    Déjà trois commentaires parlent de Carole Martinez, mais je voulais tout de même signaler que son « Le domaine des murmures est un chef d’œuvre.

    Et MERCI pour cette re-prise de conscience. Ça fait trop longtemps que je dois me plonger dans Benoite Groult. Je vais commencer par lire « Ainsi soient-elles. EDIT : je vais commencer par réclamer « Ainsi soient-elles » à ma bibliothèque municipale !

  • diglee dit :

    Thomas> « Ainsi soit-elle » est IN-DI-SPEN-SABLE. 😉

  • Quel beau billet ! Je confesse avoir été aussi stupéfaite que ravie de découvrir que mon ado de 14 ans avait choisi de lire Les mémoires d’une jeune fille rangée pour un de ses travaux en 3eme… C’est affreux mais je réalise pourquoi j’étais si étonnée en lisant ton article.

  • Mathilde dit :

    Bonjour Diglee,
    Je suis moi aussi une lectrice -plus ou moins assidue- de ce blog depuis plusieurs années maintenant, et je tiens à te remercier pour cet article, et quelques autres. Je dois avoir ton âge, et j’ai l’impression que j’ai eu un peu la même évolution que toi avec la « pilule rouge du féminisme ».
    Je n’avais pas consciemment réfléchi au sexe des auteur(e)s que je lis, merci pour cette prise de conscience !
    Je crois que d’autre ont déjà expliqué avec beaucoup de pédagogie pourquoi les femmes semblent peu présentes dans l’art ou la littérature « officiels ». Je voudrais juste ajouter un commentaire à ceux et celles qui veulent croire que si les femmes sont aussi peu présentes en sciences, c’est qu’elles sont moins brillantes (je pense au commentaire de Laurent un peu plus haut): le phénomène d’invisibilisation des femmes est le même, il me semble, dans tous les domaines. Et ce n’est pas parce que seuls les noms d’hommes sont retenus qu’il n’y a pas eu de grandes chercheuses ou découvreuses. La plus évidente est bien sûr Marie Curie, mais pour ne parler que de mathématiciennes (domaine que je connais un peu mieux), Ada Lovelace ou Sophie Germain ont marqué leur époque -alors même que l’accès aux universités était interdit au femmes, et qu’elles étaient souvent exclues par leur paire, ce qui n’aide pas à progresser…
    Il suffirait de consulter la page Wikipedia recensant les femmes scientifiques/mathématiciennes (il y a une page spéciale :)) pour s’en convaincre…
    Désolée pour le pavée, j’espère que ce n’était pas trop hors sujet. Et tout cela confirme mon envie de lire « Ainsi soit-elle » ( je viens de lire la bd de Catel sur Benoîte Groult qui m’avait déjà donné envie de lire ce livre) !

  • M dit :

    Merci pour cet article!

    J’ai fait le compte: ZERO femmes lues en cours de littérature française pendant mon collège et mon lycée… non ce n’est pas une blague.
    Constat glaçant.
    Une question: aurais-tu des articles qui parlent du sujet? J’aimerais écrire un travail là dessus pour la fac, mais j’ai du mal à trouver des sources.
    Merci

  • Ping : L'incertain
  • Aventure dit :

    Merci pour la prise de conscience : si dans mes lectures personnelles je ne me pose jamais la question du sexe de l’auteur (ma bibliothèque est par conséquent assez équilibrée), je viens de me rendre compte que c’est loin d’avoir été le cas dans mes études.
    Au début du collège, les professeurs nous faisaient lire les romans jeunesse d’Annie Jay ou d’Odile Weurlesse. Et puis… Plus rien. J’ai eu à lire un roman de Mary Higgins Clark (pas ma meilleure découverte) vers la fin du collège, et au lycée, parmi une bibliographie d’autobiographies j’avais choisi Enfance de Nathalie Sarraute (il y avait pas mal d’autres auteures dans la liste), et en 1ère nous avons eu un poème de Louise Labé. Rien en Terminale.
    Evidemment la qualité littéraire doit primer, mais je pense que ce serait intéressant, surtout dans les classes sans « enjeux » (je ne suis pas choquée qu’on propose Maupassant au bac, on ne peut ignorer les « monuments » de notre histoire littéraire) d’introduire plus de femmes, pour une plus grande diversité des approches.
    Dans les études littéraires ça semble s’équilibrer (encore que ce soit un grand mot !) un peu plus, c’est peut-être dû au plus grand nombre d’ouvrages étudiés qui permet de plus approfondir. Cela dit, sur 3 semestres en lettres, (je me suis réorientée) je n’ai eu que Madame d’Aulnoy, Jane Austen (et encore ces deux auteures ont été étudiées dans le cadre d’options) et Madame de La Fayette, ça reste peu. Mais je crois que d’autres auteures ont été proposées dans la suite des études.

  • Tu as vu, tu as aussi déclenché un article sur le sujet dans Libé : http://www.liberation.fr/societe/2015/04/24/les-femmes-de-lettres-ces-grandes-oubliees-des-programmes_1246485
    Tu disais qqpart que tu avais pris conscience que tes notes de blog pouvaient faire bouger les choses, eh bien je te dis merci pour tous tes dessins passés et à venir.
    Peut-être une bonne surprise à attendre pour le programme de bac de l’année prochaine ? 🙂

  • Valérie dit :

    Eh bien moi, j’ai l’immense chance d’avoir eu une prof de français en 1ère qui nous a fait lire soit des livres écrits par des femmes, soit des livres sur la condition des femmes. Donc je suppose que ces livres étaient au programme de …. 1986 !!! Et cela m’a énormément plu.

  • Amandine dit :

    Chère Diglee,

    Merci pour ton commentaire que je trouve très intéressant. J’aime beaucoup ton blog que je lis depuis maintenant un bon moment et aime bien la tournure qu’il a pris. D’ailleurs, je suis une grande fan de ton coffret « mes égéries » que je viens de recevoir :-))

    Permets-moi d’ajouter un commentaire à ton post. En effet, c’est hallucinant de constater le peu de femmes sur les programmes scolaires – j’ai eu la chance de découvrir Duras par un prof incroyable qui m’a donné un goût encore plus prononcé pour la lecture et la littérature française.
    En rentrant à l’Université, j’ai été prise d’une grande et intensive ferveur pour la question du féminisme, j’ai découvert les oeuvres des auteures incroyables que sont Françoise Héritier, Elisabeth Badinter, Judith Butler (bien que très complexe surtout le « Trouble dans le genre » parfois pas digeste), Nancy Huston, etc.
    Cependant, en tant qu’étudiante en anthropologie, une autre chose me frappe en parcourant la page du Ministère de la Culture que tu as mis en lien : aucun auteur africain n’est au programme. Pourtant, il s’agit de littérature francophone de très bonne qualité au même titre que les auteurs hommes ou femmes proposés au Bac.
    C’est une chose qui me dérange au même titre que le peu de femmes mises à l’honneur. J’ai toujours un grand problème avec la définition de la francophonie proposée par nos pays occidentaux (je suis suissesse et il en va de même chez moi) : la France, la Belgique, le Québec et la Suisse. Un nombre considérable d’auteurs incroyables (et très très féministes) sont d’origine africaine et méritent qu’on s’intéresse de plus près à leurs oeuvres.

    Je propose donc ici une petite bibliographie d’auteur/es africain/es francophones dont les livres parlent de la condition de la femme :

    Mariama Bâ, Une si longue lettre
    Le Chant écarlate
    Ken Bugul, Le baobab fou
    Ahmadou Kourouma, Le Soleil des Indépendances
    Aminata Sow Fall, La Grève des bàttu
    Fatou Diome, Le Ventre de l’Atlantique

    J’ai également étudié la littérature slave et ai été surprise d’apprendre le combat féministe très intéressant (et très en avance sur les occidentales) de femmes romancières comme Maria Bolotnikova, Maria Pospelova, Anna Bunina ou encore Anna Naumova.

    Au plaisir de lire tes prochains articles ! des bises

  • Cassandra dit :

    Je découvre ce billet très intéressant! Moi-même grande lectrice et étudiante en littérature, je partage ce triste constat. Personnellement, j’aime beaucoup la littérature médiévale qui est dominée par les hommes, c’est un fait… Mais si tu veux découvrir une femme écrivain du MA, je te conseille Christine de Pisan! Une femme qui a fait de sa plume son métier pour subvenir aux besoins de sa famille après la mort de son mari à une époque où les hommes dominaient dans de nombreux domaines.

  • Asp dit :

    J’ignore si c’est dans le sujet, mais si tu ne l’as pas encore lue, je te conseille Aguatha Christie très centrée sur les romans policiers, pour ceux qui ne veulent pas de l’eau de rose.

    Bonne continuation.

  • MissERichard dit :

    Chère Diglee,

    J’ai lu ton post il y a plusieurs semaines quand tu l’as publié. Je me suis alors lancé dans un commentaire qui partait pour faire un bon gros pavé… Et je me suis arrêtée en route car j’avais sincèrement envie de poser la réflexion. je veux dire : moi qui quotidiennement m’interroge sur la place des femmes (et ma place par la même occasion) dans ce fucked-up world, j’étais passé à côté de cette évidence !! J’en ai sorti un article publié sur mon blog. http://www.therevolutionwillnotbetelevised.fr/femme-de-lettres/

    Je reviens donc bien après la bataille (le sens du timing), mais le sujet va rester sur la table encore un certain temps je pense.
    Merci d’avoir partagé cette réflexion. Libé en a même fait un artcle suite à ton post… 🙂
    ER

  • petit bateau dit :

    Tu as sans doute lu « Une chambre à soi » de Virginia Woolf qui explique je pense pourquoi les femmes écrivaient si peu. Ce qui fait que je ne suis pas si choquée que ça par le fait qu’on étudie si peu de femmes à l’école, puisque la part faite au passé reste quand même importante et qu’il y a donc beaucoup plus de choix parmi les hommes. Mais ça ne ferait AUCUN mal d’étudier quelques femmes bien sûr.
    Mais les temps changent et je suis d’accord avec le commentaire (masculin) plus haut au sujet des auteures françaises contemporaines (surtout pour Despentes, Millet et Sarraute) et gageons que d’ici quelques ….taines d’années, les programmes changeront.

  • Lucie dit :

    Parmi les femmes à lire, j’ajouterais Karen Blixen et Pearl Buck ! (parmi les nombreux commentaires parcourus il ne me semble pas les avoir vues)

  • Stéphanie dit :

    Bonjour Diglee,
    Je suis contente de t’avoir croisée en festival dimanche! Mais je suis un peu timide, alors bon, c’était vite fait.
    Cette note sur les femmes écrivains est vraiment très intéressante! ça me donne plein d’idées, c’est super. Moi je suis très littérature contemporaine, je vais avoir du mal à me mettre à lire Mme de Staël et ces dames des siècles passés, mais je vais essayer, promis.
    Je me permets de te conseiller des bouquins? Et aussi aux lecteurs du blog!
    Comme Amandine, je te conseille la littérature africaine si tu ne connais pas encore, et notamment un livre qui m’a beaucoup marquée, qui a eu un prix Nobel : Trois femmes puissantes de Marie Ndiaye.
    Pour la littérature française actuelle, je te conseille un de mes livres préférés : Les déferlantes, de Claudie Gallay.
    Côté USA, j’aime beaucoup la très rare Donna Tartt, qui écrit des romans à intrigues, c’est très cinématographique, sympa.
    Voilà
    En tous cas, merci d’avoir ouvert ce débat, je sens que ça va faire faire boule de neige, beaucoup de découvertes en perspective pour beaucoup de gens! Super!

  • Ton article m’avait beaucoup plu et « parlé », car ado j’ai eu ma prise de conscience féministe et je ne cesse de réfléchir depuis, de (me) remettre en question, etc. Chaque moment de la vie est l’occasion d’un enrichissement de cette réflexion : les études (avec le choix étrange à l’époque de choisir le genre comme thème), l’arrivée dans le monde merveilleux du travail, les enfants, le retour merveilleux dans le monde merveilleux du travail avec le choc de réaliser qu’une femme avec des enfants vaut subitement moins qu’avant ses grossesses, etc.

    J’ai repris mes études pour devenir prof et je viens d’avoir le concours, et j’ai pensé à cet article lors des écrits comme des oraux car j’ai eu le sujet de l’égalité fille/garçons à chaque fois, avec notamment la question des manuels scolaires.
    Paradoxalement, ce n’est pas forcément un sujet que je souhaitais pour les oraux, car connaissant bien ce sujet, je suis (trop ?) critique face aux mesures de l’Education nationale. Beaucoup de bonnes intentions (la pédagogie de l’égalité, l’ABCD égalité, etc.) mais peu de réalisations pour le moment, notamment concernant la formation des profs sur le sujet.

    Mais que le sujet soit mis en avant est déjà une bonne chose, cela force à y penser, à prendre en compte cette dimension ! (et je pense que c’est cette partie qui m’a permis de cartonner hahaha, douce vengeance)

    bonne route sur les chemins de la réalisation de soi ! (car c’est ça dans le fond être féministe, non ?)

  • Christy dit :

    En passant ici je me demande si je suis l’une des seules personnes à choisir mon livre en fonction du résumé et seulement ça.. (et un peu la couverture malheureusement ^^ ) je regarde à peine l’auteur(e)! Evidemment, tout ce que tu dis est vrai,vrai et encore vrai.. Désolant. Je trouve ça génial d’en avoir parlé car comme tu peux le lire dans les commentaires, tu n’es pas la seule à penser ça. A présent, cet article à permis à du monde de se dire : »Ah. C’est vrai qu’en fait.. » et c’est déjà beaucoup pour faire bouger les mentalités! Qui sait, peut-être que plus tard les lycéens/lycéennes se battront pour avoir plus de littérature féminine ? ^.^

  • Clara dit :

    Ah ouais, c’est dingue ! Après j’ai quand même du mal à croire que ce soit fait « exprès »…pour certaines époques, faut pas oublier que les femmes écrivaines étaient en minorité…mais j’avoue que moi non plus j’en ai pas beaucoup lu à l’école.
    Moi ce qui me choque aussi, c’est que jusqu’à très récemment, les femmes devaient prendre un nom de plume pour être éditées…masculin évidemment. D’ailleurs, quelqu’un citait Robin Hobb…ben son vrai nom c’est Margaret Astrid Lindholm Ogden…ok c’est très (trop ?) long mais pourquoi choisir un nom masculin ? Et Joanne Rowling, elle a bien du opter pour l’opaque J.K. Rowling car son éditeur avait peur que les petits garçons ne veuillent pas lire un roman écrit par une femme…WTF !?

  • Après la découverte du féminisme par les blogueuses bitch à tendance glitter, gageons que nous n’allons pas tarder à assister à la prise de conscience sociale des élèves des écoles privées qui coûtent une blinde. Déjà vu dans les années 70, non ?

  • VoyageVietnam dit :

    Je suis déjà fan rien qu’à la lecture de l’article,
    Merci pour le post
    Bonne journée

  • Chère Diglee, merci pour ce billet. Je vous recommande Précieuses par ridicule (Gulf Strem) : http://www.gulfstream.fr/livre-184-precieuses-pas-ridicules.html

  • Minh Anh dit :

    Merci de ce post qui m’inspire bien

  • Excellent blog que je viens de découvrir : j’ai partagé sur mon Facebook 🙂

  • Thania dit :

    Merci beaucoup de l’avoir partagé,ça donne des inspirations!

  • Claire dit :

    Mmmh… Personnellement, je trouve dommage de « justifier » des lectures d’autrices par le fait qu’on ait lu « suffisamment » d’auteurs par le passé. Autant je trouve pertinent de souligner le fait qu’on ne lise que des auteurs à l’école, car c’est à la fois un symptôme et un moteur du sexisme (et donc pertinent dans le contexte sexiste) comme c’est si bien souligné dans cet article; autant, un individu qui ne lit que des autrices, ce n’est pas misandre. De même qu’un individu qui ne lit que des auteurs, ce n’est pas misogyne. ça le devient si l’individu tient des propos tels que « les auteurs (respectivement autrices) n’écrivent que des trucs merdiques donc je ne lis que des autrices (resp auteurs) » ou bien quand tout une société ne lit que des auteurs (respectivement autrices). On vit dans une société qui ne lit que des auteurs. Une société sexiste. Mais mes choix personnels de lectures (qui sont principalement des écrits d’autrices, au gré des couvertures, pitchs, recommandations d’amis, critiques, ET NON PAS parce que je pourrais penser que les auteurs n’écrivent que des trucs merdiques (ce n’est pas le cas)), mes choix personnels de lectures ne sont pas, et ne peuvent pas être sexistes, misandre, misogynes, racistes, spécistes, abléistes, homophobes, transphobes SUR LA SIMPLE BASE du genre, de l’orientation sexuelle, de la couleur de peau etc… de ses auteurs et autrices.

  • Clara dit :

    Article hyper intéressant, merci !
    Et en fait, je me suis rendue compte que si je n’avais pas du tout étudié des oeuvres écrites par des femmes pendant ma scolarité (bac L, plus une licence d’anglais et une de lettres, je n’ai étudié que Toni Morrisson et Mrs. Dalloway quoi…), je me suis rendue compte il y a peu, et grâce à toi (un post FB, une photo instagram, je ne sais plus), que je ne lisais surement pas assez de femmes (ou qu’en tout cas, je n’y avais jamais vraiment fait attention.)

    Bref. Aujourd’hui, j’ai en cours un livre de Doris Lessing et un de Virginia Woolf. Et à venir Colette t Joyce Carol Oates. (Et le pire, c’est que ce n’est même pas fait exprès, n’étant pas dans la démarche «  » » » » » » »excessive » » » » » » » que tu es. (je mets beaucoup de guillements, juste pour dire que mon challenge n’est pas de lire que des femmes come toi, j’y prête plus d’attention, c’es tout. Mais je ne trouve pas ça pas bizarre du tout ta démarche !)

    Tout ça pour dire : merci de donner de ta visibilité sur le net pour parler de choses aussi importantes que les femmes dans la littérature !

  • Ariane dit :

    Bonjour Diglee,

    Je suis contente que tu en parles! J’ai fait la licence et le master en littérature à l’Université Laval, à Québec et, même si nous avons étudié plus de femmes que toi, les hommes avaient l’avant-plan, évidemment (tu fais bien de noter qu’il y a quand même effectivement plus de livres classiques écrits par des hommes).

    Je me permets de te conseiller des auteures québécoises qui vont peut-être changer ta vie : Anne Hébert, Gabrielle Roy, Élise Turcotte, Aude, Hélène Dorion (si tu aimes la poésie)… Car en plus de ne pas montrer de femmes, je pense qu’on ne montre pas beaucoup d’auteurs québécois non plus, en France 😉

    Bonne lecture et continue des publications pleine de pertinence, de justesse et d’humour!

  • Marie dit :

    Merci pour cet article éclairé et éclairant ! Cette année j’ai proposé l’étude de Tecserion de Mlle de Lubert, auteure au XVIIIe s. à mes élèves de Première. Une femme qui écrit des contes pour faire passer ses idées politiques, féministes, etc. On a bossé sur l’importance des salonnières et découvert Olympes de Gouges. Je peux te prêter son bouquin (Lubert) si tu es encore à SF. Serais-tu dispo pour rencontrer mes élèves ?

  • Sybille dit :

    Post intéressant pour la littéraire et féministe que je suis ! Je travaille en maison d’éditions pour enfants et je suis super attentive aux messages véhiculés sur les genres et les normes. Mais on m’a fait une fois cette remarque, et j’ai constaté que c’était vrai pour les enfants : comme le genre considéré comme neutre est le genre masculin, on choisit plutôt des héros masculins comme ça les lecteurs féminins et masculins peuvent s’y identifier (tandis que les lecteurs masculins ne s’identifient pas aux héros féminins et donc apprécient moins les histoires). Je pense que c’est le résultat d’une construction sociale et en aucun cas un phénomène naturel ! Donc je combats ça, à ma façon, dans mes choix éditoriaux. J’applaudis Diglee qui le fait publiquement et j’invite chacun (les parents sont particulièrement concernés) à faire pareil.

  • Isabelle dit :

    Merci Diglee pour cet article exquis !
    Et justement, pour ma part, c’est grâce au livre « Les femmes qui écrivent vivent dangereusement » de Laure Adler et Stefan Bollmann que j’ai pu découvrir quelques trésors de la littérature feminine.

  • L'or rouge dit :

    100 % avec toi pour ton billet, c’est une chose qui me choque moi aussi à chaque seconde cet évincement des femmes en littérature (et en beaucoup de choses d’ailleurs). Si je ne lis pas que des femmes, j’en lis en majorité (je lis beaucoup moins d’auteurs masculins, par choix, par goût et non par vindication. Si tu ne les as pas encore lu je te conseille deux autrices que j’aime à la folie ; Françoise Lefèvre et Nancy Huston :0)

  • Flore dit :

    Pour moi cette situation est étonnante. Personnellement, j’ai eu la chance d’étudier des femmes tout au long de ma scolarité, comme Brigitte Peskine (en 5°), Marguerite Duras (en 4° ou 3°), Nina Berberova (en 2nde) Emily Brontë (en cours d’anglais approfondi en 1ère), .
    Cela a peut-être permis que je ne me sente pas du tout biaisée par le genre de l’auteur en choisissant un roman à lire.
    Peut-être que cela vient aussi du fait que Everworld de K.A Applegate ait été ma trilogie préférée pendant toute mon adolescence. (Et que je recommande vivement, il y a des personnages féminins et masculins bien développés ainsi qu’une touche d’homosexualité, mais pas développée à fond, et des maladies mentales).
    Et peut-être que cette absence de biais m’a permis de découvrir Amélie Nothomb que j’adore.

    C’est une problématique que je découvre totalement, étant donné que je n’ai pas fait de bac L mais ES, donc la littérature était le dernier de mes soucis, mais plus un loisir.

    Mais réellement, vu le succès de Harry Potter, on se demande pourquoi des personnes doutent des capacités d’écriture d’une femme.

  • Bonjour, j’aime beaucoup ton article diglee. Ça m’a fait réféchir. Et comme toi je n’ai pas lu beaucoup de femmes de lettres.

  • Merci pour cet article vraiment utile!!!

    Bonne journée à vous!

  • J’ai bien lu ce récit. Merci bien pour le partage et bonne journée du Vietnam !!!

  • Julie dit :

    Merci infiniment pour ce post Diglee! J’en parle ici : https://medium.com/france/un-an-auteurs-feminins-5cc015918e14#.7oh1h7c8n 🙂

  • Tout ça est très vrai, j’espère que grâce à des articles comme celui-ci les mentalités changeront ! Bravo pour la galerie de portraits, que je trouve très touchante ! Personnellement cela fait plus de cinq ans que je ne lis plus aucun auteur homme en vie (mon boulot m’oblige encore à lire des auteurs morts, particulièrement les auteurs pourrissant depuis cinq siècles) et j’ai fait des découvertes incroyables ! C’est l’objet de mon nouveau blog, http://femmesdelettres.wordpress.com !

  • Deiji dit :

    Et bien je t’annonce que je suis actuellement en 1ère L et que, depuis mon entrée au collège, le seul livre, écrit par une femme, que j’ai étudié en classe est « Le journal d’Anne Franck », dont aucun cette année ! On adore … ! Bon, heureusement l’autre classe de L de mon lycée a étudier au moins 2 livres écris par une femme mais pour ma part je n’ai pas eu cette chance…

  • Merci Diglee.
    Je suis un fan de vous depuis longtemps. Je vous ai vu de la première œuvre. Je vous souhaite plus de succès.

  • Et encore, on n’aborde pas le fait que les livres écrits par des femmes sont en général nettement plus intéressants !…

  • Mathilde dit :

    Donc finalement,tu dis auteure ou autrice ? 😉

    Blague à part, que conseilles-tu d’autre sur Olympe de Gouges ?

    Mereci

  • Une bonne BD, je la lis plusieurs fois ! Merci pour cette partage.

  • Vndragon dit :

    Merci du partage, cet article est vraiment utile!

    Bonne continuation!

  • Linh Hoang dit :

    Merci,
    J’adore.

  • Effraie des Clochers dit :

    J’ai lu pas mal de « grands classiques » masculins et je me suis souvent demandée pourquoi ils étaient tellement connus. Je les trouvais consensuels, clichés,creux et ennuyeux au possible. Aux titres déjà cités, j’aimerais ajouter « La nuit africaine » d’Olive Schreiner, sorti vers la fin du dix-neuvième siècle, roman reconnu et admiré à sa sortie mais qui a été enterré avec son autrice, comme beaucoup de d’écrits de femmes. Alors qu’il s’agit d’un des rares ouvrages qui nous bouleverse et nous transforme…

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